[Interview] Manga Tekzat : La France a un incroyable vivier
Depuis des années je parcours le net à la recherche de fanzines, fan arts, fan fictions. Où que ce soit dans le monde de la culture Geek d’ailleurs. Des artistes en herbe partagent leurs créations et il y a de réelles choses à voir, lire. Je m’attarde particulièrement sur notre vivier national et je souhaite vous le faire partager au fil du temps.
Aujourd’hui, je vais vous faire découvrir Manga Tekzat. Il s’agit d’un artiste originaire des Antilles, plus particulièrement de la Guadeloupe, et du Venezuela. Il travaille selon plusieurs techniques, traditionnelles ou numériques. Vous pouvez le suivre sur son site, son twitter, sa chaine Youtube ou son Facebook.
Voici qui il est…
Manga Tekzat ! Qui es-tu ?
Qui es-tu ?
Je suis Christopher Gaman alias Chrys Gaman.
Je suis Antillais (Guadeloupéen vénézuélien) né en France et vivant en Seine-et-Marne.
Pourquoi es-tu ici ?
(Rire) Pour me faire interviewer et donc parler un peu plus de ma passion.
Thé ou Café ? Combien par jour ?
Plutôt café même si j’aime beaucoup le thé (japonais).
Je ne suis pas grand buveur de café donc une tasse de temps à autre me suffit. Puis la caféine ne me stimule pas (rire)
Si tu devais aller boire un café dans un pays, ce serait lequel ?
C’est une bonne question, je n’y ai jamais pensé….
Que fais-tu le dimanche après-midi ?
Généralement, je bosse mes planches, mais ces derniers temps je travaille sur ma formation en game design, mais je ne suis pas une machine à bosser alors je passe aussi un peu de temps sur les jeux vidéo ou devant un film.
Pour toi c’est quoi une bonne journée ?
Pouvoir se lever chaque matin, remercier Dieu, faire mes activités que ce soit pour du dessin en illustration, une planche sur mon tome 5, discuter avec des personnes ou l’avancement de mon projet via ma formation, tout ceci je peux l’attribuer à une bonne journée.
La meilleure app pour passer du temps aux toilettes ?
Mahjong Oriental, surtout sa petite musique du menu
Suis-tu l’actu technologique ? La dernière news qui t’a marqué ?
Oui assez souvent autour des smartphones, des PC Asus et des consoles de jeux. La dernière news intéressante pour moi est actuellement en rapport avec le salon de l’E3, l’annonce de Metroid prime 4 sur Nintendo Switch, et le jeu Anthem sur Xbox one X aussi m’a pas laissé indifférent.
Manga Tekzat que fais-tu ?
Chrys est un artiste polyvalent. En effet, il crée des personnages, des décors, mais il fait aussi de la BD aussi bien en couleur qu’en noir et blanc, il faut savoir qu’il travaille sur plusieurs séries. Aussi Chris travaille sur des illustrations, mais aussi du portrait. Ou encore, quand l’envie et le temps se présentent, selon ses mots, quelques courtes animations.
Depuis 2016, Chrys a évolué un peu plus en se mettant un peu plus sérieusement à la modélisation en 3D sous Blender.
Chrys raconte nous ton histoire
Chrys est un vrai dessinateur, en effet depuis l’âge de ses 5 ans, et de ses premiers gribouillages, il n’a cessé de dessiner. Ensuite, c’est à l’âge de ses 11 ans qu’il ‘est mis au dessin Manga, et aujourd’hui à 30 ans, il peut fièrement dire que le dessin fait partie de sa vie, ce qui l’a amené à créer de nouvelles histoires, etc.
Notre artiste m’expliquait qu’enfant, il regardait son père dessiner des portraits à l’encre de Chine dans une salle à lui, une salle qui lui permettait de s’isoler pour dessiner. Mais il n’était pas interdit de s’y introduire, d’où le souvenir d’un cadre fabriqué par son père, dans lequel se trouvait de nombreux morceaux d’anciennes planches Marvel.
« Tekzat » m’a raconté son souvenir quand je lui ai demandé d’où venait sa passion. De plus, cette même passion s’alimente par un besoin constant de chercher à imaginer des choses nouvelles, jamais vues auparavant.
Cette même imagination dont Chrys me parle inspire et alimente ses oeuvres, notamment dans son manga « Les Chroniques des Nomadoss »
Notre vision commune sur le vivier français
Manga Tekzat et moi avons beaucoup échangé sur le vivier français particulièrement au niveau du manga. Son avis rejoint le mien. En effet en France il y a un réel potentiel malheureusement mis de côté, noyé par ce qui se fait ailleurs. De ses mots, la faute est surtout de nous, français, qui somme trop exigent en nous comparant avec les Japonais. Le manga français, contrairement à ce que certains pensent, ne devrait pas être à l’identique du manga japonais sinon où la touche ou l’identité française ?
Je tiens à rebondir sur cette partie, je pense exactement cela, c’est pourquoi je continuerai cette rubrique, je vous invite d’ailleurs à découvrir Kuro Yasha et Chibi Dam’z.
Ce vivier français dont on parle peut se réunir dans diverses associations ou regroupement d’artiste comme La Lanterne à BD dont fait parti Kuro Yasha un artiste à découvrir.
Cependant Manga Tekzat ne fait pas parti d’un réseau, mais il lui arrive d’être contacté pour obtenir des conseils et cette forme de rapport lui correspond totalement.
Un travail évoluant du traditionnel au numérique
Chrys a toujours travaillé au traditionnel. Enfin jusqu’à l’année dernière où il est passé au numérique à plus grande échelle. Malgré cela, il travaille toujours selon le style traditionnel pour certaines oeuvres comme les couvertures de son manga, ou encore des portraits, des décors comme on peut le voir sur son Facebook.
Notre artiste apprécie particulièrement le côté traditionnel pour une raison bien simple : il trouve cela excitant de n’avoir le droit qu’à un seul essai. Le fameux CTRL+Z n’existe pas fasse à une feuille au moment de l’encrage et de la mise en couleurs, il aime ça ! De plus, être devant une centaine de marker COPIC, PROMARKER, etc. lui procure un certain plaisir.
Ce qui lui a fait passer au travail numérique, ce sont ses retards dans ses deadlines.
Un retard qui ne s’est pas créé seul. En effet la vie nous impose des épreuves et nous joue des tours dont elle seule a le secret. En effet, Chrys a quitté la France pendant quelques mois pour s’occuper de sa mère qui malade avait besoin de lui. Il y est resté un certain temps jusqu’à accompagner sa mère jusqu’au bout de sa vie. Je pense qu’à travers ses œuvres que j’ai pu voir sur son Facebook, l’héritage est présent.
Il a continué d’avancer, peu importe son style, bravo à lui.
Les Chroniques des Nomadoss, aux origines
Il s’agit du Manga de Manga Tekzat. C’est une histoire qui lui ai venu a l’esprit un soir lors d’une prière avant d’aller dormir. La graine était plantée et commencée à germer. Ensuite, notre artiste m’a fait part du souvenir du tout premier rêve qui à fait germer cette graine. Cela avait un air d’ambiance romaine, avec des armures, des tours en bois, des tuniques qui servaient de vêtement, etc. Ensuite il a travaillé l’idée, il fallait un début, un milieu et une fin.
Pour créer une telle histoire, il lui a fallu poser, corriger, revoir des choses. Et enfin valider, cela lui a pris des années pour la peaufiner.
Rapidement cela s’est tourné vers un univers beaucoup plus imaginaire, avec des choses peu communes et avec cette envie de base de vouloir créer quelque chose de différent. De ce fait, il a réfléchi à un type de personnage qu’il n’avait encore jamais adapté. Il voulait vraiment créer un héros différent des mangas japonais, la patte Manga Tekzat. Enfin, Chrys appuie sur le fait qu’il se reconnait vraiment dans ce personnage pour son vécu difficile, moins pour son côté peu sociable.
Les Chroniques de Nomadoss, au coeur de l’oeuvre
L’histoire met en place un monde frappé par le grand flash blanc appelé aussi, « le jour du phénomène », tout se passe dans le pays de Harunha habité par deux races distinctes, les Nymphes qui ne sont pas des guerriers, et les Enfants du phénomène, taillé pour le combat.
Cinq, le hérosest un enfant du phénomène qui ne sait pas du tout puisé dans sa puissance naturelle ce qui le contraint à fuir son village avec pour seul et simple objectif de rejoindre le village voisin quand Thermoss le guerrier le plus puissant, ravage à lui seul le sien en peu de temps.
Chrys, quel avenir pour tes projets ?
En ce qui concerne son Manga en cours, il envisage de le faire grandir du mieux que possible. Ensuite il aimerait étendre le cercle de son oeuvre par des goodies qui sont d’ailleurs en préparation tels que des posters, t-shirs, cartes postales, mugs …
Ce même manga ouvre la porte vers « Les Chroniques des Nomadoss le jeu », en développement et selon ses propres mots : »mon jeu qui je l’espère aura une version démo dans quelques mois, si Dieu veut, courant été 2017″.
D’autres projets existent mais il nous réserve ça pour le moment approprié.
Quels conseils pourrais-tu donner à d’autres artistes amateurs qui ont peur de se lancer ?
Je retranscris ses mots tels qu’il me les a donnés :
« Ce que je voudrais dire, c’est ceci, qui ne tente rien n’a rien.
Se lancer c’est une bonne chose. Mais surtout, il vous faut de la rigueur, de la détermination, ne pas avoir peur des mauvaises critiques. Et même quand on vous dira que c’est top, ne prenez rien pour acquis, travailler toujours plus. Perfectionnez-vous, on ne fini jamais d’apprendre. Si vous voulez écrire une histoire, pensez d’abord à un début, un milieu et une fin.
Si vous voulez être illustrateur, travailler l’anatomie, ou le décor via des photos par exemple, les perspectives, tout est important, ne négligez rien et enfin, n’imaginez pas que vous serez comme Akira Toriyama San dès vos début car ce genre de succès ne touche qu’une petite minorité. »