5 raisons de jouer (ou pas) à Assassin’s Creed Shadows

Assassin’s Creed Shadows nous emmène enfin au Japon féodal, cadre rêvé par les fans depuis plus d’une décennie. L’action se déroule en pleine ère Sengoku, période trouble de guerre civile, de tensions religieuses et d’ouverture à l’étranger. Deux protagonistes se partagent l’affiche : Naoe, une shinobi du clan Iga, et Yasuke, inspiré d’un ancien esclave africain réellement arrivé au Japon — mais jamais samouraï, malgré ce que le jeu suggère. Ce choix narratif, entre fiction et histoire réécrite, donne le ton d’un épisode qui veut beaucoup dire… sans toujours le faire avec précision. À travers cinq raisons, voici pourquoi Shadows séduit — ou pas.
Raison 1 (Pour) : un Japon féodal somptueux, mais abîmé par des incohérences techniques
Assassin’s Creed Shadows propose une des plus belles reconstitutions du Japon féodal. Villages, temples, forêts et châteaux forment un monde vivant, cohérent et riche. Les effets de lumière sont magnifiques, les conditions climatiques dynamiques (pluie, brouillard, neige) influencent l’ambiance comme le gameplay.

Mais ce soin artistique est gâché par une technique inégale. Les bugs visuels sont fréquents : textures floues, pop-in, collisions ratées. Certaines animations sont tout simplement ratées : personnages qui glissent, tenues qui se déforment, mouvements qui ne s’enchaînent pas. Même des scènes clés souffrent de comportements absurdes ou de pathfinding douteux.

Le moteur graphique Anvil accuse son âge. Le résultat reste impressionnant à distance, mais s’effondre parfois dès qu’on s’approche. Une carte postale sublime… tant qu’on ne regarde pas de trop près.
Raison 2 (Pour) : Naoe incarne l’essence Assassin’s Creed, Yasuke joue les figurants
Shadows propose deux héros jouables, mais un seul réellement convaincant. Naoe, la shinobi, incarne ce que les fans attendent : infiltration fluide, outils variés, progression furtive. Grappin, shuriken, bombes fumigènes, silence et précision… elle redonne du sens à la formule.

Yasuke, à l’inverse, impose une approche brutale. Katana, masse, attaques frontales. C’est efficace, mais lourd, rigide, et souvent répétitif. Il évoque plus un personnage de beat’em up qu’un assassin. L’alternance a le mérite d’exister, mais dans les faits, les joueurs préfèrent Naoe. Son gameplay est plus stratégique, plus fluide, plus engageant. Yasuke devient une pause musclée, pas un protagoniste égal.

Le duo fonctionne sur le papier, mais sur le terrain, c’est Naoe qui porte l’expérience. Yasuke n’est là que pour varier artificiellement le rythme.
Raison 3 (Pour) : l’ambiance sonore et la VO japonaise renforcent l’immersion
L’univers sonore est un point fort indéniable. Chaque lieu possède sa propre texture auditive : cloche des temples, bruissements de bambous, fond sonore des marchés. Cela donne vie au monde sans surcharge. La musique, sobre, utilise des instruments traditionnels japonais. Les compositions évitent l’épique hollywoodien, au profit d’une tension maîtrisée et d’un rythme feutré.

Mention spéciale à la version japonaise. Elle donne une vraie cohérence au récit et rend les dialogues bien plus naturels. Résultat : même si l’histoire ou les mécaniques lassent, l’oreille reste immergée. C’est un jeu qui s’écoute avec attention, et ça change tout.
Raison 4 (Contre) : une IA incohérente qui nuit à une infiltration crédible
L’intelligence artificielle est le maillon faible. Les ennemis sont aveugles, sourds, ou alors ultra-réactifs sans raison. Ils ignorent les cadavres à leurs pieds, ou vous détectent à travers un mur. C’est irrégulier, frustrant et jamais crédible. Même avec Naoe, qui offre pourtant des outils d’infiltration intéressants, l’absence de logique ennemie tue toute tension.

Pire, les effets météo censés affecter les comportements ne changent rien. La pluie, le brouillard ou les sons n’ont qu’un rôle décoratif. L’illusion d’infiltration s’effondre dès qu’on teste les limites du système. Ubisoft n’en est pas à son premier faux pas sur l’IA. Mais ici, l’incohérence devient critique. C’est un pilier qui s’écroule.
Raison 5 (Contre) : une formule en pilote automatique qui tourne à vide
Tout dans Shadows sent le déjà-vu. Missions principales, bases ennemies, repérage avec l’aigle, quêtes secondaires insipides, village à reconstruire… Tout est là, sans surprise. Même le système à deux personnages n’insuffle pas de vraie nouveauté. Les boucles de gameplay restent rigides. Approche, infiltration, élimination, loots… puis recommencer. Le monde est beau, mais le contenu l’est beaucoup moins.

Le village à rebâtir ? Sympathique, mais purement décoratif. Pas d’impact réel sur la progression. L’arbre de compétences ? Classique. L’équipement ? Fonctionnel, mais sans originalité. Assassin’s Creed Shadows n’ose jamais sortir du cadre, et s’enlise dans une structure répétitive. On joue mécaniquement, sans surprise, et sans envie d’y revenir une fois terminé.


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Assassin’s Creed Shadows 49,99€
Résumé
Assassin’s Creed Shadows avait tout pour plaire : un Japon attendu, deux héros complémentaires, une belle production. Mais il se perd entre ambitions graphiques et limites techniques, entre envie d’Histoire et fiction bancale. La direction artistique séduit. Naoe redonne du souffle à l’infiltration. L’ambiance sonore est remarquable. Mais une IA ratée, un monde rempli de bugs, une formule vieillissante et un personnage secondaire trop rigide limitent l’impact global. C’est un jeu solide, mais sans prise de risque. Il contentera les fidèles de la série, sans convaincre ceux qui attendaient un vrai renouveau. Loin de l’épisode phare que l’on espérait.
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Graphismes - 8/10
8/10
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Jouabilité - 8/10
8/10
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Bande-son - 8/10
8/10
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Durée de vie - 7.5/10
7.5/10
Globalement
Pour
- Représentation visuelle du Japon soignée
- Naoe propose une vraie expérience Assassin’s Creed
- Ambiance sonore et VO japonaise immersives
Contre
- Yasuke mal intégré, gameplay lourd et peu stratégique
- IA incohérente, infiltration artificielle
- Moteur graphique daté, bugs et animations bancales
- Formule répétitive, peu de surprises



