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5 raisons de jouer (ou pas) à Death Stranding 2: On The Beach

Dans Death Stranding 2: On The Beach, Hideo Kojima poursuit sa vision atypique d’un monde fracturé où chaque pas est un acte de reconstruction. Cette suite, exclusive à la PS5, promet une expérience à la fois plus accessible et toujours singulière. Mais ce second épisode a-t-il vraiment trouvé le bon équilibre entre exigence et ouverture ? Voici cinq raisons de jouer, ou pas.

Raison 1 (Pour) : Une narration plus claire et toujours poignante

L’un des reproches faits au premier Death Stranding concernait la complexité parfois inutile de sa narration. Kojima semblait vouloir tout dire, tout montrer, quitte à perdre les joueurs en route. Dans On The Beach, l’approche est plus maîtrisée. Le scénario reste ambitieux, mais sa progression est mieux rythmée. Chaque personnage sert un rôle précis, avec des motivations compréhensibles et des arcs narratifs bien définis. Sam, Fragile, Neil Vana ou le Président des UCA ne sont pas là pour réciter un manifeste, mais pour incarner des tensions crédibles entre survie, foi et pouvoir.

Les dialogues, bien qu’encore marqués par un certain lyrisme, gagnent en sobriété. L’humour, rare mais bien placé, allège les séquences tendues. Surtout, les choix scénaristiques osés, notamment dans la relation entre Sam et Lou, renforcent l’engagement émotionnel. On sent que Kojima a écouté les critiques du premier opus sans renier sa vision. L’équilibre entre introspection et enjeux politiques fonctionne mieux, et le joueur progresse avec le sentiment d’être impliqué, non ballotté.

Autre point appréciable, l’univers s’étoffe par petites touches. Des lettres, des enregistrements, des scènes secondaires alimentent la mythologie sans détourner l’attention. On explore un monde riche, mais sans avoir l’impression de devoir passer un doctorat en lore pour comprendre ce qu’il s’y passe. Un vrai progrès.

Raison 2 (Contre) : Un rythme encore lent, parfois frustrant

Même si Death Stranding 2 a gagné en accessibilité, son rythme demeure très particulier. Le jeu continue d’imposer un tempo contemplatif, presque méditatif, qui ne plaira pas à tout le monde. Livrer des caisses, tracer des itinéraires optimisés, éviter les MULES ou les Échoués, entretenir ses équipements, tout cela prend du temps. Beaucoup de temps. Et malgré une diversité accrue dans les biomes et les outils, une certaine lassitude peut s’installer.

Ce n’est pas un défaut en soi, mais un parti pris. Kojima cherche à créer une tension différente, pas dans les fusillades ou les explosions, mais dans la gestion, l’effort, la durée. On est plus proche d’un voyage intérieur que d’un jeu d’action. Sauf que cette lenteur, si elle touche certains, peut en exaspérer d’autres. La nouveauté, c’est que Death Stranding 2 donne plus d’outils pour contourner ces obstacles, véhicules, tyroliennes, structures collaboratives. Mais le cœur du gameplay reste lent.

Et cela pose une question simple, est-ce que ce rythme est compatible avec l’envie de jouer, de s’évader, de s’amuser ? Si vous avez déjà eu du mal avec le premier épisode, celui-ci ne changera pas radicalement la donne. Il est plus souple, oui. Mais il ne renonce pas à son identité. Et celle-ci repose toujours sur la patience, la répétition, et l’effort sur la durée.

Raison 3 (Pour) : Un gameplay enrichi qui fluidifie l’expérience

Côté gameplay, Death Stranding 2 apporte des ajouts essentiels. La géographie plus verticale de l’Australie renouvelle la logique des trajets. Il faut adapter ses outils, ses plans, ses mouvements. Heureusement, de nouveaux équipements répondent à ces défis. Les gants renforcés, les cordes rétractables, les tyroliennes étendues, tout concourt à une meilleure maîtrise des déplacements.

La coopération en ligne garde tout son intérêt. Construire une rampe ou une route peut aider des dizaines d’autres joueurs, et leurs structures peuvent vous sauver un trajet pénible. Le système de likes n’est pas là pour flatter l’ego, mais pour encourager l’entraide. Et ça marche. On a vraiment envie de rendre service, d’améliorer les routes, de poser un abri au bon endroit. Le monde devient un projet collectif.

Autre évolution majeure, les véhicules. Ils facilitent grandement la logistique, sans pour autant rendre le jeu trivial. Il faut les entretenir, les adapter aux terrains, choisir les bons itinéraires. Cette dimension ajoute une couche de stratégie, sans complexifier inutilement l’ensemble. Même les combats sont mieux intégrés. On peut les éviter, mais ceux qui les affrontent y trouveront un système plus dynamique, avec des gadgets non létaux efficaces et un vrai sens du mouvement.

Raison 4 (Contre) : Une technique en retrait sur certains points

Sur PS5, Death Stranding 2 tourne bien. Le framerate est stable, les environnements sont soignés, et l’éclairage naturel sublime les décors. Pourtant, tout n’est pas parfait. Les animations faciales restent rigides, notamment hors cinématique. Les visages expriment peu d’émotions, ce qui nuit parfois à l’impact de certaines scènes. C’est d’autant plus visible que la narration repose en partie sur les silences, les regards, les non-dits.

Les décors, s’ils sont variés, manquent parfois de vie. Certaines zones paraissent vides, comme figées. Ce minimalisme peut être une volonté artistique, mais il donne aussi une impression de manque de finition. On aurait aimé des effets de particules plus présents, une végétation plus réactive, des éléments dynamiques dans le décor. De même, les Échoués manquent parfois de diversité. On retrouve les mêmes types d’apparitions, avec des comportements prévisibles.

La technique n’est pas mauvaise, loin de là. Mais elle reste au service de l’expérience, sans jamais chercher à impressionner. C’est cohérent avec la démarche de Kojima, mais cela risque de décevoir ceux qui attendent une vitrine technologique. Il s’agit ici d’un jeu contemplatif, pas d’un blockbuster hollywoodien. Et cela se ressent dans ses choix visuels et son niveau de finition.

Raison 5 (Pour) : Une ambiance sonore et visuelle profondément immersive

Si Death Stranding 2 divise sur son rythme ou son gameplay, il fait l’unanimité sur une chose, son ambiance. La direction artistique est marquante, audacieuse, cohérente. Chaque biome a une identité forte, un éclairage particulier, une palette de couleurs travaillée. Le passage d’un plateau aride à une forêt tropicale, d’un littoral venteux à une caverne de sel, se fait sans rupture. Le monde semble réel, habité, hanté.

Mais c’est surtout le sound design qui impressionne. Les bruits de pas, le vent, la pluie, les câbles, les alertes, tout sonne juste. Rien n’est superflu. Même la musique, discrète, intervient au bon moment. Elle ne se déclenche pas selon un script, mais selon les mouvements du joueur. Cela crée des instants presque magiques, où un simple lever de soleil devient une séquence mémorable grâce à une mélodie subtile.

Les doublages, eux, sont impeccables. Les acteurs livrent des performances sobres mais habitées. Pas de surjeu, pas de caricature. Juste ce qu’il faut pour que chaque échange ait du poids. Cette justesse sonore, alliée à une esthétique affirmée, crée une immersion rare. On ne joue pas à Death Stranding 2 comme à un jeu classique. On y entre, on s’y perd, on y pense même hors de la console. Et cela, peu de jeux peuvent s’en vanter. Si bien sur vous accrochez…

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PlayStation Death Stranding 2: On the Beach PS5, Action, Aventure , Version Physique avec CD, en Français, 1 joueur, PEGI 18, pour PlayStation 5 et PlayStation 5 Pro
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Résumé

Death Stranding 2 : On The Beach poursuit une vision singulière, mais parvient enfin à l’équilibrer. Plus clair dans sa narration, plus fluide dans son gameplay, il conserve cette lenteur méditative qui le distingue, sans pour autant exclure les joueurs moins patients. Les améliorations de terrain, les véhicules et la coopération renforcent la sensation de progression, tout en respectant l’ADN du titre. Toutefois, sa technique reste parfois en retrait, et certains choix artistiques risquent de diviser. Ni révolution, ni redite, mais une œuvre mieux maîtrisée, qui mérite qu’on s’y attarde.

  • Graphismes - 8/10
    8/10
  • Jouabilité - 8/10
    8/10
  • Bande-son - 8/10
    8/10
  • Durée de vie - 7/10
    7/10
Globalement
7.8/10
7.8/10

Pour

  • Une direction artistique marquante
  • Gameplay enrichi et plus souple, sans perdre en exigence
  • Un scénario mieux rythmé
  • Ambiance sonore immersive

Contre

  • Le rythme lent, toujours clivant
  • Des animations rigides
  • Une exigence logistique
  • Ne convaincra pas ceux rebutés par le premier opus
Photo de Yazid Amer

Yazid Amer

Geek, gamer, esthète et bon vivant, un principe tout se Bench ! Si en plus je m’amuse que demander de plus ?

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