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5 raisons de jouer (ou pas) à Mario Kart World

Huit ans après l’indétrônable Mario Kart 8 Deluxe, Nintendo revient sur la grille de départ avec un nouvel opus : Mario Kart World. Conçu pour la Switch 2, cet épisode promet de pousser la licence culte vers de nouveaux sommets techniques tout en respectant son ADN. Plus fluide, plus dense, plus grand, le jeu propose un contenu généreux dès sa sortie. Mais suffit-il de superposer nouveautés et polish pour justifier un prix gonflé ? Voici cinq raisons de jouer… ou pas à Mario Kart World.

Raison 1 (Pour) : Une prise en main immédiate et une profondeur insoupçonnée

Mario Kart World s’inscrit dans la continuité de la série avec une jouabilité accessible, compréhensible dès les premières secondes. Chaque commande répond au doigt et à l’œil, qu’il s’agisse d’accélérer, de déraper ou d’utiliser un objet. La sensation de fluidité est renforcée par une optimisation parfaite des commandes, ce qui permet à tous les profils de joueurs de s’amuser, même ceux qui ne touchent jamais à un jeu de course.

Mais derrière cette facilité apparente se cache une profondeur étonnante. La mécanique de double objet introduit une vraie dimension stratégique, surtout en fin de course, lorsque chaque décision peut inverser le classement. Les joueurs expérimentés savent doser leur agressivité et prévoir les réactions adverses. En outre, les drifts sont cruciaux. Selon la durée, ils libèrent des mini-turbos plus ou moins puissants. Cela demande une parfaite gestion des virages et un vrai sens du rythme.

Les nouveaux objets, comme le Boo Bomb ou la Carapace Dorée, s’intègrent parfaitement au gameplay. Aucun d’eux ne déséquilibre le jeu, mais chacun offre une possibilité de retournement. Cela pousse à la vigilance et rend chaque course plus nerveuse.

Enfin, les circuits eux-mêmes participent à cette richesse. Ils mêlent verticalité, bifurcations et surfaces variées. Eau, sable, métal ou glace n’ont pas le même effet sur la tenue de route. Le joueur doit constamment s’adapter, observer les trajectoires, identifier les raccourcis. Ce n’est pas juste un jeu de course rapide, c’est un vrai terrain de réflexion.

Raison 2 (Contre) : Un manque de compétition structurée en ligne

Le multijoueur est depuis toujours un pilier de Mario Kart. L’idée de rassembler seize joueurs dans une même course, en ligne, avec des filtres régionaux ou des options de personnalisation, est séduisante. Le jeu s’exécute sans accroc, la fluidité reste parfaite, et l’intensité des parties est souvent au rendez-vous. Pourtant, un élément crucial fait défaut : un vrai mode compétitif structuré.

Il n’existe pas de matchmaking basé sur le niveau, ni de classement saisonnier, ni de système de progression pour valoriser les efforts sur le long terme. Les parties en ligne se succèdent, mais l’enjeu retombe rapidement. Ce vide empêche l’émergence d’une scène compétitive stable ou d’une communauté impliquée comme sur d’autres titres du même genre.

Cette absence de cadre freine l’envie de s’investir sérieusement dans le multijoueur. On joue, on s’amuse, mais on n’a pas de raison d’y revenir tous les jours. Il manque ce petit moteur invisible qui pousse à l’amélioration, à la revanche, à la conquête d’un grade ou d’un titre.

Cela tranche avec les standards modernes du jeu en ligne. Beaucoup attendaient un Mario Kart plus compétitif, plus ancré dans l’époque. Or, à ce niveau, le jeu semble rester figé dans une approche occasionnelle, presque trop prudente.

Raison 3 (Pour) : Une direction artistique solide au service de la variété

Visuellement, Mario Kart World impressionne. Chaque circuit est conçu avec soin, du choix des textures à la palette de couleurs. L’univers ne cherche pas le photoréalisme, il veut être cohérent, vivant, expressif. Et il y parvient avec brio. Les décors s’adaptent au ton des courses, qu’il s’agisse d’un volcan, d’un circuit urbain futuriste ou d’un village enneigé.

La Switch 2 permet des effets de lumière dynamiques, des transitions jour-nuit et une densité accrue dans les environnements. Le public est animé, les arrière-plans sont détaillés, la météo influe légèrement sur l’ambiance visuelle. L’ensemble reste lisible en toute circonstance, même à seize joueurs sur un écran partagé.

Mais la réussite artistique ne s’arrête pas aux circuits. Les personnages bénéficient d’animations fluides, les objets ont chacun un style distinctif, les effets visuels des bonus sont clairs, précis et esthétiques. Tout cela contribue à une ambiance à la fois festive et soignée.

La bande-son renforce cette sensation. Les morceaux classiques sont réorchestrés, les compositions originales se révèlent dynamiques, avec un usage intelligent des instruments et des chœurs discrets. Les bruitages eux-mêmes, qu’il s’agisse d’un turbo, d’une carapace ou d’un choc, sont précis, percutants et bien mixés.

Raison 4 (Contre) : Un contenu très riche, mais une progression un peu trop sage

Proposer 88 circuits et plus de 50 personnages dès le lancement est un exploit en soi. Cela garantit une excellente diversité dès les premières heures de jeu. Cependant, cette générosité pose un léger problème : la progression est rapide, voire trop rapide.

Le mode Grand Prix permet de débloquer des éléments, mais on fait rapidement le tour. Le mode World Tour, présenté comme une innovation, manque pour l’instant de densité. Il sert surtout de hub décoratif, avec quelques défis contextuels. L’idée est bonne, mais l’exécution reste timide. On attendait un peu plus d’audace dans la façon d’explorer et de faire évoluer son expérience.

Même chose pour le mode Contre-la-montre. Il fonctionne bien, surtout avec les fantômes de développeurs, mais il ne propose pas assez d’incitation à la rejouabilité. Il n’y a pas d’événements hebdomadaires, pas de missions à long terme, pas de feuille de route précise. Cette retenue donne parfois l’impression que le jeu se repose un peu sur ses acquis. L’univers est solide, le gameplay est efficace, mais le manque d’objectifs forts ou de récompenses progressives freine un peu l’enthousiasme sur le long terme.

Raison 5 (Pour) : Une fluidité exemplaire et une technique irréprochable

Mario Kart World tourne à 60 images par seconde, quelles que soient les conditions. C’est une prouesse. Que ce soit en solo, à deux en écran partagé ou en ligne avec seize participants, la fluidité ne faiblit jamais. Cela garantit une sensation de réactivité et de confort indispensable à un jeu de course.

Les temps de chargement sont courts, les transitions sont nettes, et les menus sont ergonomiques. La stabilité technique se remarque aussi dans la qualité des textures, des effets visuels et des animations. Même les circuits rétro ont été retravaillés pour se fondre dans cette nouvelle cohérence visuelle.

La prise en main gyroscopique est précise, sans être indispensable. Elle ajoute une touche de variété pour les joueurs en quête d’immersion, mais reste facultative. Les contrôles traditionnels au stick restent optimaux à haut niveau.

L’optimisation sonore suit cette logique. La spatialisation fonctionne bien en solo comme en multijoueur. Chaque son est placé avec soin, sans saturation, sans effet parasite. Cela contribue à l’immersion, et c’est une qualité qu’on ne retrouve pas toujours dans les jeux de course.

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Mario Kart World
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Résumé

Mario Kart World ne révolutionne pas la série, mais il la prolonge avec sérieux, générosité et cohérence. Il réussit à capitaliser sur les acquis de Mario Kart 8 Deluxe, tout en proposant des améliorations notables sur le plan technique, visuel et sonore. La prise en main immédiate, la richesse du contenu initial et la fluidité exemplaire en font un titre accessible et réjouissant, aussi bien pour les novices que pour les vétérans.

Cependant, malgré ses qualités évidentes, le jeu peine à offrir une progression motivante sur la durée. L’absence de structure compétitive en ligne, un mode World Tour trop anecdotique freinent son envol. Il ne manque pas grand-chose pour que ce Mario Kart devienne un incontournable absolu de la Switch 2. Reste qu’en l’état, Mario Kart World est un jeu fun, solide, addictif, et capable de justifier à lui seul l’achat d’une Switch 2. Il trace une ligne claire : celle d’un nouveau départ maîtrisé, en attendant un peaufinage qui va surement arriver… De quoi passer d’excellent à iconique ?.

  • Graphismes - 8/10
    8/10
  • Jouabilité - 8/10
    8/10
  • Bande-son - 8/10
    8/10
  • Durée de vie - 8/10
    8/10
Globalement
8/10
8/10

Pour

  • Prise en main immédiate
  • Contenu initial généreux
  • Direction artistique cohérente
  • Fluide en solo comme en multi
  • Nouveaux objets bien intégrés

Contre

  • Pas de matchmaking compétitif
  • 200cc pas accessible au début
  • Hub exploratoire peu utile
  • Progression un peu rapide
Photo de Yazid Amer

Yazid Amer

Geek, gamer, esthète et bon vivant, un principe tout se Bench ! Si en plus je m’amuse que demander de plus ?

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