Critique – Le dernier voyage : un chef d’oeuvre Français pour un retour à la vie d’avant
La France ne sait pas faire de science-fiction… Le réalisateur Romain Quirot vous prouvera le contraire avec son premier long-métrage « Le Dernier Voyage », un projet qu’il a mis 5 ans à écrire. Dans un futur post-apocalyptique, une lune rouge menace de s’écraser sur la terre, Paul W.R, le seul astronaute capable de la détruire, fuit ses responsabilités et disparaît. Activement recherché par son père et son frère, il ferra la rencontre d’Elma, une jeune fille en deuil qui l’accompagnera dans sa fuite.
Un long métrage à petit budget époustouflant.
On pourrait croire à un Blockbuster américain grâce aux choix plus que perspicaces de Romain Quirot en ce qui concerne les décors, que ce soit le désert d’Ouarzazate, un vestige de station service issu d’un film américain ou un centre sportif des années 30, l’accent est mis sur le réel pour minimiser au mieux les fonts verts. Il a su bien s’entourer pour réaliser des sfx de très bonne qualité grâce à Digital District en coproduction avec Apaches. La terre nous offre tellement de paysages pouvant être exploités en science-fiction, c’est pourquoi ce choix créatif est très judicieux.
Un casting divers et varié
La variété du casting fonctionne parfaitement dans « le dernier voyage », de l’étoile montante au visage bien plus connu. Le fait d’avoir donné à des acteurs jeunes, en pleine ascension, les rôles principaux permet d’assurer la relève. Hugo Becker et Paul Hamy incarnent leurs rôles à merveille, en montrant leur talent.
Nous retrouvons aussi Lya Oussadit Lessert qui avait seulement 12 ans lorsque le tournage a commencé, véritable révélation, elle rajoute un ton humoristique tout en gardant cet air sérieux et touchant.
Enfin, nous pouvons retrouver de grands noms comme Jean Reno incarnant un père froid, mais aimant, chef de l’entreprise W R ayant exploité les ressources lunaires, ou encore Philipe Katerine qui aura aussi eu le droit à un petit rôle d’animateur radio faisant référence à Robin Williams.
Une histoire sur le long terme pour un film trop court
Le dernier voyage dur seulement 1 h 30 pour beaucoup d’informations, on voit défiler le film et l’histoire à toute vitesse, c’est le seul aspect négatif que l’on peut retenir, car nous n’avons pas le temps d’assimiler une information qu’une nouvelle arrive déjà, il aurait pu être mieux de le faire durer 2h notamment pour en apprendre plus sur le passé, comment le monde en est-il arrivé ici ? D’où vient cette lune rouge ? Beaucoup de questions laissées sans réponses, le contexte est posé de manière assez étrange.
Un film riche de références
De par la culture cinématographique de Romain Quirot et ses inspirations, on retrouve énormément de références et de clins d’oeil dans ce film. De la pop culture au cinéma d’auteur, tout y passe. Mais le plus intéressant, c’est la référence que représente le film en lui-même qui est une métaphore de la crise écologique actuelle. Dans ce monde fictif ou une lune surexploitée se retourne contre l’humanité, on retrouve les problématiques de pauvreté, de dérèglement climatique et de migration de masse… Belle façon de dénoncer notre exploitation massive des ressources terrestre et l’envie de certaines élites d’exploiter d’autres planètes.
Conclusion
Je dirais que le dernier voyage est parfait pour célébrer la réouverture des salles de cinéma en France, ce film participe à redorer l’image du cinéma français lorsqu’il s’agit de science-fiction, les personnages sont attachants, les décors bluffants. La métaphore de la crise écologique que nous vivons en ce moment permettra peut-être de sensibiliser à ce que pourrait ressembler notre planète si personne n’agit… En bref, courez vous acheter une place ce mercredi 19 mai ! Vous passerez un moment fort agréable.