Retrogaming : Comment jouer aux anciens jeux vidéo à moindre coût ?
Le retrogaming, c’est un mot que l’on entend de plus en plus souvent. Il est pour certains difficile à appréhender. C’est tout simplement le fait de jouer à des jeux vidéo anciens qu’ils soient sur consoles, ordinateurs ou bornes arcades. Pour cela, des OS spécifiques sont développés afin de simplifier les choses. Ils permettent ainsi l’accès à toutes ces plateformes sous une seule et unique machine. Recalbox est à ce jour l’OS le plus abouti et il évolue en permanence avec des mises à jour régulières. Les systèmes supportés sont nombreux (+ de 100). Ils vont de toutes les consoles Nintendo aux Sega en passant par Atari, Amstrad, Commodore et bien d’autres encore.
Recalbox 7 a donc vu le jour récemment pour le plus grand bonheur des fans de retrogaming. Le remaniement de cet OS apporte de nouvelles fonctionnalités. Il simplifie encore plus les choses à la fois dans son installation, mais aussi dans son paramétrage. S’équiper devient ainsi simple et à la portée de toutes les bourses.
Le matériel nécessaire
Afin de s’équiper pour le retrogaming, il est nécessaire d’utiliser un Raspberry Pi et quelques accessoires :
- Raspberry Pi 4 2 Go (version préconisée par Recalbox) – 40€
- Boîtier – de 6€ à 48€
- Câble d’alimentation et un interrupteur – 9€
- Câble micro-HDMI – 4.5€
- Carte micro-SD d’au moins 16 Go – 10€
- Clé USB (128 Go pour être tranquille) ou un disque externe autoalimenté – À partir de 25€
- 1 ou 2 manettes (USB ou PS3 ou Dualshock) – à partir de 10€
À noter que Recalbox à créé un partenariat avec kubii. On peut y retrouver des packs complets prêts à l’emploi ou au détail selon les besoins. Pour le boîtier, cela va du simple boîtier officiel Raspberry au boîtier NESPI imitation SNES pour les puristes ! Le budget global est d’environ 100€ sauf si vous avez déjà chez vous certains composants. En effet, vous pouvez réutiliser une carte micro SD, une clé USB ou une manette.
Installation de Recalbox
Rien de compliqué, l’installation est à la portée de tous. Il suffit d’utiliser Raspberry Pi Imager afin d’installer la dernière version de Recalbox OS. Pour cela, on se rend sur la page de téléchargement de Recalbox et on suit les indications. Une fois installé, on lance Raspberry Pi Imager. Dans “Choose OS”, on sélectionne la version de Recalbox qui correspond au Raspberry, la version Pi 4 dans notre cas. Ensuite, avec “Choose SD Card”, on sélectionne la carte micro SD branché sur son PC puis on clique sur “Write”. Le tour est joué, un message vous indique la bonne réussite de l’installation. Il suffit ensuite d’insérer la micro-SD dans le Raspberry, de brancher le câble HDMI et l’alimentation. Le Raspberry charge Recalbox OS et au bout de quelques instants c’est prêt !
Configuration du Raspberry Pi
Une fois l’installation effectuée, il reste quelques paramètres à configurer pour profiter du retrogaming.
La plupart des manettes fonctionnent directement lors de la première utilisation de Recalbox ce qui facilite la tâche. Toutefois si le paramétrage des touches n’est pas correct, il suffit d’aller dans Contrôleurs Settings”. Pour cela, appuyez sur “Start” avec la manette (ou « Entrée » sur un clavier branché en USB). À noter que le nom des boutons est basé sur la manette Super Nintendo. Un guide complet sur le paramétrage des manettes est disponible en suivant ce lien.
Pour passer l’interface en français, on appuie sur “Start” sur l’écran principal puis on sélectionne « System Settings ». Ensuite, « Language », « Français » et pour terminer « Close ». La Recalbox redémarre automatiquement et les menus sont ainsi en français. Pour arrêter proprement la Recalbox, il suffit de faire “Start”, “Quitter” et « Éteindre ». Une fois que la LED cesse de clignoter, on peut éteindre la Recalbox avec l’interrupteur du câble d’alimentation. Cela permet de ne pas endommager la carte micro SD. Point important, il faudra paramétrer la connexion réseau, soit en wifi soit en filaire (RJ45). Cela permettra de profiter des mises à jour et autres fonctionnalités. En cas de besoin, le wiki de Recalbox est très complet et regorge d’informations et d’explications très détaillées.
Installation de jeux sur la Recalbox
Par défaut, Recalbox est installé avec quelques jeux de retrogaming libres de droits (homebrew) pour plusieurs systèmes. Pour agrémenter ces quelques titres, il faut installer sur la Recalbox les jeux auxquels vous avez envie de jouer. Les jeux sont communément appelés ROMs en référence aux puces de mémoire soudées sur les cartouches de jeux de l’époque. Pour trouver des ROMs, il suffit de faire quelques recherches sur le net. On peut donc trouver de nombreuses ROMs, notamment libres de droits. Nous vous rappelons que si vous ne possédez pas l’originale, le téléchargement de ROM est illégal.
Pour ce qui est du paramétrage, la clé USB va servir à installer les ROMs. Elle permet de dissocier l’OS sur la carte micro SD et les jeux qui sont stockés sur la clé USB. Allez dans « Réglages système », “Média de stockage” et sélectionnez la clé USB. Une fois cela fait, deux possibilités pour installer les ROMs. On peut utiliser l’explorateur Windows en allant dans Réseau – RECALBOX\share\roms . Il suffit ensuite de déposer les ROMs dans le dossier de la console correspondante. Si par exemple vous avez une ROM MegaDrive, vous la déposez dans le dossier Megadrive.
Pour que le jeu apparaisse dans la console, vous devez recharger la liste des jeux. Rien de plus simple, retournez sur la Recalbox, ouvrez le menu principal en appuyant sur le bouton “Start”de la manette. Ensuite, sélectionnez “Options de l’interface”, puis “Mise à jour de la liste des jeux”.
Utilisation de l’interface Recalbox manager
Autre possibilité, utiliser l’interface Recalbox manager en tapant l’adresse http://recalbox/ . Cette interface permet d’accéder à de multiples réglages, mais aussi d’installer les ROMs. Cela se passe dans l’onglet ROMs où s’affiche la liste de tous les systèmes disponibles sur Recalbox. Chaque dossier correspond à une console. C’est dans ces dossiers que l’on transfère les jeux. Cliquez sur “Uploader des ROMs” puis “Déposez ici les ROMs à uploader”. Une fois le transfert terminé, le jeu apparaît dans la liste. Il faut ensuite redémarrer la Recalbox pour la prise en compte. Pour cela l’interface Recalbox manager vous facilite la tâche, on clique simplement sur le bouton “Redémarrer ES”. Le principe est le même pour ajouter des BIOS. Cela permet de mettre à jour les différents émulateurs des rétros consoles ou en ajouter.
Des fonctionnalités originales pour le retrogaming
En plus de pouvoir rejouer à toutes ces rétros consoles, Recalbox propose des fonctionnalités originales pour agrémenter tout cela. Le NetPlay permet de jouer en mode multijoueurs, et qui plus est en réseau. Il est donc possible de faire tourner les vieilles consoles qui ne géraient pas cette fonctionnalité à l’époque. Cela ouvre de nouvelles possibilités pour le retrogaming. Également, un mode spectateur est disponible. Les rétroconsoles les plus évoluées n’ont pour le moment pas accès à cette fonction (Nintendo 64, PlayStation, Dreamcast). Toutefois, Recalbox étant en constante évolution cela arrivera certainement.
D’autres fonctionnalités utiles sont implémentées dans Recalbox, comme la possibilité de faire des screenshots et de les partager. Il est également possible de sauvegarder ses parties n’importe où dans le jeu et de les recharger instantanément. Cette dernière est très pratique. Ceux qui ont passé des heures sur les bornes arcade connaissent la frustration de ne pas pouvoir sauvegarder. De même, la fonction rembobinage est très utile. Elle permet en cas d’erreur de rembobiner le jeu et ainsi de ne pas perdre sa vie. Bon, c’est un peu tricher, mais c’est super pratique ! À noter la présence du lecteur multimédia KODI, qui est désactivable dans le menu. KODI permet de lire des fichiers en 4K x265 ce qui fait de cette Recalbox une machine polyvalente.
Pour aller plus loin, la borne arcade
Maintenant que vous êtes au top dans le retrogaming, pourquoi ne pas franchir le cap supérieur ? En effet il est possible d’intégrer la Recalbox dans une borne Arcade. Cela paraît difficile à mettre en œuvre et pourtant, c’est très simple. Là aussi des communautés sont source d’aides et de renseignements. Deux possibilités s’offrent à vous.
La première consiste à tout faire soit même à l’aide de plans. Il faudra découper le bois et intégrer la Recalbox avec les joysticks et les boutons. La principale source est HSFPLAY qui propose des sujets complets et très détaillés avec notamment le modèle Bartop de Frankeezz. Les plans, notices de montage, templates, tout est disponible. Cela permet de monter soit même sa propre borne arcade ou son Bartop (borne arcade sans sa partie basse). Sur ce même forum, il existe d’autres modèles de bornes ainsi que divers sujets sur les stickers pour la décoration. Il faudra être bon bricoleur et disposer de l’outillage adéquat, mais si c’est votre cas, le coût de revient diminue. Pour se procurer joystick, boutons et autres, vous trouverez tout ce qu’il faut sur le site de smallcab. Également, un tuto très bien détaillé explique pas à pas comment assembler tout cela.
Les kits arcade prêts à l’emploi
Deuxième possibilité, l’achat d’un kit en bois prêt à assembler. Des boutiques comme PM88 ou Fabrikborne proposent des kits de ce type. Le coût n’est pas exorbitant, il faut compter environ 100€ pour un Bartop, plus pour une borne complète. Comme pour la solution DIY, il faudra ajouter à cela un kit joysticks et boutons, un écran et divers accessoires. Afin d’avoir une vision globale, l’investissement complet est d’environ 300€ décomposés comme suit :
- Kit Bartop – environ 100€
- Kit stickers pour la déco – environ 30€
- T-molding 19 mm – environ 20€
- Kit joysticks – environ 50 €
- 2 enceintes et un amplificateur 12v – environ 30€
- bandeau LED et Plexiglas pour le marqué – environ 20€
- Interrupteur, câble d’alimentation, câbles divers et rallonge électrique – environ 40€
Une fois tout cela assemblé, il suffit de câbler la Recalbox aux différents joysticks et boutons de la borne. Le tuto cité plus haut indique les manipulations. Il ne faut surtout pas oublier d’activer le contrôleur GPIO dans le Recalbox ménager, à l’onglet “contrôleurs”. C’est donc un investissement plus important, le résultat et l’utilisation sont complètement différents. En effet, si la Recalbox peut être transportée facilement, ce n’est pas le cas de la borne arcade. C’est donc un choix à effectuer en fonction de son budget, mais aussi de l’utilisation que l’on veut en faire.
Voici ci-dessous le rendu d’une borne arcade ou bartop homemade
Il existe aussi une solution intermédiaire qui consiste à jouer juste avec un panel arcade. On trouve un produit à monter soit même chez PM88 par exemple. Cela à l’avantage de combiner la mobilité comparé à une borne entière et l’esprit gameplay arcade. C’est une bonne alternative pour le retrogaming.
Conclusion
Recalbox est l’arme ultime pour les passionnés de retrogaming, mais aussi pour ceux qui veulent s’initier. L’interface est claire et solide. C’est un OS qui a fait ses preuves et qui continue d’être suivi et amélioré en permanence. De plus, le coût pour s’équiper n’est pas exorbitant. Autre avantage, la mobilité du système. En effet la Recalbox c’est vraiment tout petit et léger, c’est donc facilement transportable. Une prise de courant, une prise HDMI et c’est parti. Pour ceux qui ne se sentent pas trop à l’aise, tout est fait pour simplifier l’installation. C’est donc à la portée de tous et si jamais vous bloquez sur un point, le wiki est très détaillé. Par ailleurs, la possibilité de l’intégrer dans une borne arcade en fait un outil encore plus ludique et décoratif. Cela fera son plus bel effet dans un salon ou au bureau !