Shazam ! : Notre critique
Alors que Marvel prône la médiocrité, DC décide d’innover en faisant l’éloge du vide, avec « Shazam ! ».
N’est pas Marvel qui veut
Après les échecs consécutifs de « Man Of Steel » et « Batman V Superman », le DC Extented Universe a décidé de jeter son ton et ses thématiques sérieuses à la poubelle pour se donner un nouvel objectif : Copier traits pour traits la méthode Marvel. Initié avec le médiocre « Wonder Woman », cette démarche semblait donc porter ses fruits, comme le démontre le récent succès du nanar « Aquaman ». Toutefois, alors que Marvel se contente de films généralement moyens, son concurrent décide de faire un pas en avant et de se lancer dans la production de navets, à l’image de ce « Shazam ».
En adoptant le point de vue de Billy Batson, jeune orphelin de 14 ans qui se retrouve dans le corps d’un adulte aux pouvoirs surhumains, l’oeuvre de David F. Sandberg avait pourtant un certain potentiel comique et dramatique. Toutefois le scénario de Henry Gayden et Darren Lemke n’arrivera jamais à l’exploiter décemment. Passé les vingt premières minutes prometteuses où le long-métrage présente des protagonistes attachants et des sous-intrigues intéressantes, tout est mis de côté, au profit d’un humour grossier et insupportable. Vous trouviez l’humour de « Deadpool » agaçant, préparez-vous à trouver celui de « Shazam ! » imbuvable, tant il multiplie les références hasardeuses et tend en longueur chaque sketch.
I don’t have friends, I got family
Les différents protagonistes ne sont pas à sauver eux non plus, car le long-métrage de Sandberg s’évertue à les reléguer au rang de sidekicks vides et stéréotypés. Billy Batson, héros plutôt intrigant de base, perd toute profondeur lorsqu’il se retrouve dans le corps de Shazam et son traumatisme d’enfance est finalement relégué au second plan. Cette forme adulte est aussi en désaccord avec le personnage précédemment établi car son comportement n’y est tout simplement pas le même et le rend juste antipathique. Sans oublier cet antagoniste ignoble, au background et motivations absurdes.
Tous les discours mielleux sur la famille semblent quant à eux intégrés au forceps et nous feraient presque regretter les leçons de morale de Vin Diesel dans « Fast And Furious ».
Toutefois, l’écriture catastrophique de « Shazam ! » aurait pu être rattrapée par une mise en scène au moins décente. Hélas, le travail de David F. Sandberg, déjà réalisateur de « Annabelle 2 » et « Dans Le Noir », s’efface totalement sous le poids du studio. En effet, sa réalisation fait preuve d’une platitude totale, que même Marvel n’arriverait pas à produire. La caméra du cinéaste n’arrive jamais à insuffler quoi que ce soit et ne parvient pas à cacher l’aspect kitsch de l’oeuvre. Car, s’il faut bien retenir une chose de ce « Shazam ! », c’est justement ce mauvais goût, où les costumes, designs et effets spéciaux semblent tout droit sortis d’une ancienne série Z. Cette esthétique dépassée connait son point culminant dans un climax ni drôle, ni épique.
Pour finir, les acteurs n’ont rien à se mettre sous la dent et sont en roue libre tout du long. Même Mark Strong (« Kingsman », « Mensonges d’Etat« ) paraît perdu et son jeu se résume à froncer constamment les sourcils. Seul Zachary Levi (« Chuck ») s’amuse mais, à contrario, ne nous fait que rarement sourire.
Conclusion
Au final, « Shazam ! » est une sorte d’objet informe et rebutant, où l’ambition et les quelques bonnes idées sont sacrifiées sur l’autel du fun. Toutefois, celui-ci ne prend à aucun moment tant il s’évertue à agacer le spectateur à travers un humour lourdingue au possible. On imagine difficilement comment le DCEU va pouvoir se relever après ça…
Shazam !
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Réalisation - 15%
15%
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Bande Originale - 15%
15%
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Scénario - 30%
30%
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Casting - 30%
30%
Pour
- Les vingt premières minutes, promettant au moins quelques pistes intéressantes
- Zachary Levi a l’air de s’amuser…
Contre
- La mise en scène inexistante et sans ambitions
- L’humour d’une lourdeur inégalable
- Les personnages, stéréotypes vides d’intérêt
- Le casting qui sonne toujours faux
- Une énième bande originale oubliable et ratée