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Test – SHINOBI: Art of Vengeance sur Xbox : le retour tranchant d’une légende du jeu vidéo

Le simple nom Shinobi évoque pour beaucoup de joueurs une époque révolue, celle des salles d’arcade enfumées où l’on dépensait ses dernières pièces pour quelques minutes d’adrénaline pure. Créée par SEGA en 1987, la franchise a traversé plusieurs générations de consoles, marquant la mémoire collective avec ses ninjas implacables, ses combats impitoyables et son atmosphère unique. Pourtant, après plusieurs années de silence, le doute planait : Shinobi pouvait-il encore exister dans un paysage vidéoludique dominé par les blockbusters cinématographiques et les mondes ouverts tentaculaires ?

C’est avec SHINOBI: Art of Vengeance, exclusif sur Xbox, que SEGA répond à cette question. Plus qu’un simple retour, il s’agit d’une véritable réinvention, un jeu qui puise dans l’ADN de la série tout en lui offrant une dimension moderne. Reste à savoir si la nostalgie suffit, ou si le ninja de SEGA est encore capable de rivaliser avec les géants actuels.

SHINOBI

Un retour aux sources, mais pas figé dans le passé

Dès les premières minutes, le joueur retrouve cette ambiance si particulière qui a fait la force de la série. L’histoire, volontairement simple, met en scène un clan ninja décimé par une organisation criminelle internationale, et un survivant bien décidé à laver l’affront. Le scénario n’invente rien, mais il est porté par une mise en scène travaillée : cinématiques stylisées, doublage en japonais pour l’authenticité, et une direction artistique qui oscille entre modernité et respect des origines.

Contrairement à beaucoup de reboots qui cherchent à complexifier leur lore, Art of Vengeance reste fidèle à l’essentiel : l’histoire d’un ninja en quête de vengeance. Cette sobriété narrative laisse toute la place au gameplay, véritable cœur du jeu.

Un gameplay aiguisé comme une lame

Si la saga Shinobi a traversé les âges, c’est avant tout grâce à son gameplay, cette science du mouvement précis et du coup porté au bon moment. Art of Vengeance ne déroge pas à la règle : le jeu puise dans ses racines d’arcade, tout en ajoutant une profondeur moderne qui en fait bien plus qu’un simple retour nostalgique.

Le katana de Joe Musashi répond avec une nervosité déconcertante. Chaque coup, chaque parade, chaque enchaînement s’inscrit dans une logique de fluidité, presque chorégraphique. Les attaques rapides permettent de harceler l’adversaire, tandis que les coups lourds ouvrent la voie à des exécutions spectaculaires, véritables signatures du jeu. Car ici, la jauge d’exécution n’est pas un simple artifice : elle incarne une mécanique centrale, poussant le joueur à calibrer ses assauts pour décrocher le moment décisif. Un ennemi exécuté dans les règles rapporte non seulement une mise en scène saisissante, mais aussi de précieuses ressources qui entretiennent le rythme de la progression.

À ce socle martial s’ajoute une mobilité grisante. Doubles sauts, dashs aériens, esquives au sol : le ninja se déplace avec une aisance qui rappelle que l’art du combat ne se sépare jamais de celui du mouvement. Certaines aptitudes, débloquées au fil de l’aventure, transforment même la manière d’appréhender les niveaux, offrant de nouvelles routes, des zones secrètes ou des raccourcis insoupçonnés. On retrouve ainsi cette petite étincelle d’exploration qui donne envie de revisiter un décor déjà traversé, non pas par contrainte mais par curiosité.

Le jeu réussit surtout à varier ses ambiances. Aux affrontements frénétiques contre des vagues d’ennemis succèdent des séquences de plateformes exigeantes, parfois trop d’ailleurs, tant la précision demandée frôle parfois la frustration. Ces sections optionnelles, conçues comme des défis, rappellent les racines arcade du titre : rigueur, patience et timing sont les seules armes pour en venir à bout. Certains joueurs y verront un hommage exigeant, d’autres une épreuve inutilement punitive.

Cette dualité, entre la grâce du combat et la rigueur de la plateforme, donne à Art of Vengeance une personnalité singulière. Le jeu ne cherche pas à plaire à tout le monde, mais à offrir une expérience où chaque geste compte, où chaque victoire se mérite, et où le joueur a le sentiment d’incarner un ninja à la fois rapide, puissant et vulnérable.

Des boss d’anthologie

Impossible de parler de Shinobi sans évoquer ses boss, souvent redoutables et mémorables. Art of Vengeance reprend cette tradition avec panache. Chaque confrontation est un véritable duel d’adresse et de lecture des mouvements adverses.

On affronte par exemple un maître samouraï qui alterne attaques fulgurantes et moments de méditation pour regagner de la force, ou encore une combattante moderne équipée de drones qui transforment l’arène en véritable champ de bataille high-tech. Chacun de ces affrontements force le joueur à s’adapter et met en avant la variété des styles de combat.

La satisfaction ressentie après avoir vaincu ces ennemis titanesques est immense, rappelant la philosophie arcade : échouer, apprendre, et finalement triompher.

SHINOBI

Une progression gratifiante

En plus de son gameplay nerveux, Art of Vengeance propose un système de progression qui modernise l’expérience. Le joueur accumule de l’expérience en remportant ses combats, qu’il peut investir dans des compétences liées aux ninjutsus. Ces arts mystiques permettent, entre autres, de déclencher des attaques de zone spectaculaires.

Ce système donne une impression de montée en puissance sans jamais trahir l’esprit de la saga. On reste un ninja mortellement vulnérable, mais capable d’exploiter ses compétences pour surmonter des situations de plus en plus périlleuses.

Une direction artistique soignée

Graphiquement, Art of Vengeance n’est pas le jeu le plus photoréaliste de la Xbox Series X, mais il s’impose par son style. Les environnements plongent le joueur dans un univers à mi-chemin entre le Japon traditionnel et un futur cyberpunk. Les temples ancestraux baignés de clair-obscur côtoient les ruelles étroites d’un Tokyo futuriste où néons et pluie se mêlent pour créer une atmosphère à la fois moderne et nostalgique.

Le travail sur les animations mérite également d’être souligné. Les mouvements du héros respirent la fluidité et la précision, renforçant la sensation d’incarner un véritable maître ninja. Quant à la bande-son, elle est tout simplement magistrale : réinterprétation des thèmes classiques au synthétiseur, mélangée à des orchestrations épiques et des sonorités électroniques qui collent parfaitement à l’action.

Une difficulté assumée

On ne va pas se mentir : Art of Vengeance est un jeu exigeant. La courbe d’apprentissage peut sembler abrupte, et les joueurs habitués aux expériences plus grand public risquent d’y laisser quelques manettes contre le mur. Mais c’est aussi ce qui fait le sel du titre.

Heureusement, les développeurs ont pensé aux nouveaux venus en intégrant différents modes de difficulté. Si le mode “Classique” propose l’expérience sans concession, le mode “Apprenti” permet de profiter de l’ambiance et de l’histoire sans subir une frustration trop intense.

Un hommage respectueux, mais pas figé

Là où Art of Vengeance brille, c’est dans sa capacité à respecter son héritage tout en s’adaptant aux standards modernes. Il aurait été facile pour SEGA de livrer un simple remake nostalgique. Mais ici, on a une véritable réinterprétation. Les bases sont intactes – un ninja, un katana, des ennemis à éliminer – mais l’exécution se veut contemporaine.

Les anciens retrouveront leurs sensations d’antan, tandis que les nouveaux joueurs découvriront une expérience qui n’a rien à envier aux ténors du genre. C’est cette double lecture qui fait la force du jeu.

Conclusion : Shinobi, un retour gagnant pour SEGA

Au final, SHINOBI: Art of Vengeance réussit son pari. Ce n’est pas seulement un hommage à une franchise mythique, mais un jeu qui se tient par lui-même, capable de séduire les fans de longue date comme les nouveaux venus en quête d’action exigeante.

Certes, tout n’est pas parfait : la réalisation technique, bien que solide, n’impressionne pas face aux mastodontes actuels, et la difficulté rebutera les moins patients. Mais l’essentiel est ailleurs : la sensation grisante de manier un ninja implacable, l’adrénaline des duels, et cette ambiance unique qui mélange tradition et modernité.

Revue sur le jeu SHINOBI: Art of Vengeance 29,99€

Résumé

Avec SHINOBI: Art of Vengeance, SEGA réussit à ressusciter une icône du jeu vidéo et à la projeter dans le présent. Un retour tranchant, exigeant, mais terriblement satisfaisant.

  • Graphismes - 9/10
    9/10
  • Bande son - 9/10
    9/10
  • Jouabilité - 9/10
    9/10
  • Durée de vie - 8/10
    8/10
Globalement
8.8/10
8.8/10

Pour

  • Un gameplay exigeant et gratifiant, fidèle à l’esprit de Shinobi
  • Une direction artistique entre tradition et futurisme, très réussie
  • Des boss intenses et mémorables qui marquent l’aventure

Contre

  • Une difficulté qui risque d’en décourager plus d’un
Photo de Michael

Michael

Responsable Pôle JV - Jeune Quarantenaire qui a connu les début de la micro informatique, les vinyles et les walkman auto reverse Bass Boost. Passionné des nouvelles tech, les ordinosaures, le JV, les mangas, les animés. Un peu de nerd, un peu de nolife, un peu d'otaku = 100% moi

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