5 raisons de jouer (ou pas) à Life is Strange: Double Exposure

Avec Life is Strange: Double Exposure, Max Caulfield revient dans une nouvelle enquête narrative, plus sombre et plus mature. Après avoir sacrifié Chloe à la fin du premier jeu, elle tente de se reconstruire au sein d’une université artistique du Vermont. Quand sa nouvelle amie est assassinée, Max découvre qu’elle peut explorer deux réalités parallèles. Ce cinquième épisode s’appuie sur la nostalgie du premier opus tout en introduisant une nouvelle mécanique de jeu. Mais suffit-il à convaincre ? Voici cinq raisons de jouer, ou pas, à Life is Strange: Double Exposure.
Raison 1 (pour) : Life is Strange: Double Exposure signe le retour de Max Caulfield, toujours aussi attachante

Max reste l’un des personnages les plus marquants de la série. Son retour est traité avec sobriété et profondeur. Loin de la jeune lycéenne d’Arcadia Bay, elle apparaît plus mature, plus introvertie, mais toujours animée par les mêmes doutes. Le jeu prend le temps de la faire évoluer sans trahir ce qui faisait sa force : sa sensibilité, son regard unique sur le monde, sa manière de capter les petits détails du quotidien.

Le lien entre Max et le joueur fonctionne toujours aussi bien. Sa voix intérieure, ses hésitations et ses silences donnent une intensité émotionnelle rare. Les développeurs ont réussi à faire évoluer son personnage sans en faire un simple prétexte nostalgique. C’est un retour sincère, incarné, qui sert réellement le propos du jeu. Même les nouveaux joueurs peuvent s’y attacher rapidement, tant elle porte le récit avec justesse.
Raison 2 (pour) : Une mécanique de réalités parallèles bien exploitée

Le grand ajout de ce volet, c’est la navigation entre deux réalités. Dans l’une, Safi est morte. Dans l’autre, elle est toujours en vie. Cette dualité devient rapidement le cœur du gameplay. Max peut passer d’un monde à l’autre pour comparer les environnements, interagir avec des personnages différents ou débloquer des indices. Chaque version d’un même lieu raconte quelque chose de nouveau, renforçant la richesse de l’enquête.

Ce système permet aussi une mise en scène plus dynamique. Le joueur devient acteur de la structure narrative. Il peut utiliser un élément trouvé dans une réalité pour influencer l’autre. Les transitions sont fluides, bien intégrées, et rendent l’expérience captivante. Loin d’être un gadget, ce mécanisme apporte une vraie originalité sans alourdir la prise en main. Il donne aussi une vraie profondeur thématique au jeu, notamment autour du deuil, de la mémoire et du choix.
Raison 3 (contre) : Life is Strange: Double Exposure souffre d’une écriture inégale et trop souvent prévisible
Malgré un effort vers plus de maturité, le scénario de Double Exposure souffre d’un manque de nuance. Les personnages secondaires manquent de profondeur. Certains dialogues tombent dans le cliché, voire la maladresse. L’univers universitaire peine à convaincre. Les tensions politiques ou personnelles qui émergent semblent souvent plaquées, sans réelle complexité.

L’enquête elle-même suit une progression assez linéaire. Plusieurs rebondissements sont prévisibles, et les révélations finales manquent d’impact. Le rythme est également inégal. Après un début fort, le jeu s’essouffle au milieu avec des séquences répétitives. On sent que les scénaristes ont voulu éviter la surcharge émotionnelle, mais à force d’être mesuré, le récit perd en intensité. Ce manque de prise de risque empêche le jeu de véritablement marquer les esprits comme l’avait fait le premier opus.
Raison 4 (contre) : Des animations rigides et une technique qui stagne
Techniquement, le jeu accuse un certain retard. Si l’ambiance générale reste réussie, les animations manquent clairement de fluidité. Les déplacements de Max paraissent rigides, les transitions sont souvent abruptes et les expressions faciales peinent à transmettre des émotions nuancées. En 2025, cela fait tâche, surtout pour un jeu qui repose autant sur l’émotion et la proximité avec les personnages.

Les scènes de dialogue manquent de naturel. Les personnages bougent peu, les plans sont figés, et la mise en scène peine à créer de la tension. Certains environnements sont jolis, mais d’autres manquent de détails. Quelques bugs d’affichage ou ralentissements ponctuels viennent perturber l’expérience. Si l’ensemble reste jouable, cette faiblesse technique nuit à l’immersion. Elle rappelle que le jeu reste une production modeste malgré son ambition narrative.
Raison 5 (pour) : Life is Strange: Double Exposure nous plonge dans une ambiance sonore fidèle à la série

La bande-son reste fidèle à l’ADN de la série. Elle accompagne avec justesse les moments de tension, de calme ou de réflexion. Les morceaux choisis, souvent issus de la scène indépendante, renforcent l’ambiance intimiste du jeu. Ils ne cherchent pas à briller, mais à envelopper doucement chaque scène d’une atmosphère mélancolique.

Les bruitages sont aussi très soignés. Le craquement de la neige, le vent entre les arbres, le silence dans les couloirs de l’université : tout contribue à créer un environnement crédible. La spatialisation sonore permet de bien situer les éléments autour de Max. Quant au doublage anglais, il est solide, notamment pour Max dont les intonations évoluent subtilement selon la réalité visitée. Ce travail sur le son, discret mais essentiel, renforce l’immersion tout au long du jeu.

Life is Strange: Double Exposure 30€
Résumé
Life is Strange: Double Exposure marque le retour d’un personnage culte dans un univers plus sombre et adulte. Si l’émotion est encore là, tout comme certaines trouvailles narratives, le jeu peine à se renouveler pleinement. La mécanique des réalités parallèles est bien intégrée et propose une belle richesse de situations. Malheureusement, l’écriture est inégale, les animations datées, et le rythme inconstant. Un retour touchant mais imparfait, qui séduira surtout les fans de la première heure.
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Graphismes - 7/10
7/10
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Jouabilité - 7.5/10
7.5/10
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Bande-son - 8/10
8/10
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Durée de vie - 7/10
7/10
Globalement
Pour
- Le retour de Max, personnage toujours attachant
- L’idée des réalités parallèles, bien exploitée
- Ambiance soignée et direction artistique cohérente
- Quelques moments émotionnels réussis
- Doublage VO de qualité, notamment pour Max
- Bande son magique
Contre
- Écriture inégale, surtout pour les personnages secondaires
- Animations rigides et expressions faciales datées
- Rythme narratif irrégulier, ventre mou au milieu du jeu
- Aucune réelle prise de risque dans la formule




