5 raisons (ou pas) de jouer à Cyberpunk 2077 Switch 2

Night City dans la poche ? Il y a quelques années, c’eût été une blague de développeur. Aujourd’hui, c’est une réalité que certains attendent avec fébrilité, d’autres avec scepticisme. Comment un monde aussi dense, aussi bavard, aussi vertical que celui de Cyberpunk 2077 peut-il tenir dans une console portable ? Le résultat, aussi surprenant qu’inégal, mérite qu’on s’y attarde. Cette édition Switch 2 n’est pas un remaster, ni une réécriture. C’est une tentative d’équilibre, entre ambition technique, portage intelligent et limites assumées. Voici cinq raisons, ou pas, de tenter l’aventure cybernétique dans le creux de la main.
Raison 1 (Pour) : Une œuvre à l’écriture conservée

Cyberpunk 2077 repose sur une structure narrative ramifiée, un monde où chaque quête, chaque dialogue ou presque est un levier de changement. Cette version Switch 2 a le mérite rare de conserver tout cela. Aucun arc n’est rogné, aucun personnage n’est supprimé, aucun dialogue n’est réécrit. V, le protagoniste, évolue toujours entre guerre de gangs, manipulations politiques et transhumanisme poisseux.

Sa cohabitation forcée avec Johnny Silverhand, conscience anarchiste et amère logée dans son crâne, reste au cœur de l’expérience. Les dialogues sont tous là, les sous-intrigues également, y compris les romances, les tensions internes ou les choix moraux qui façonnent la fin du jeu.

Même l’extension Phantom Liberty, avec ses enjeux d’espionnage, ses intrigues gouvernementales et sa galerie de personnages troubles, est intégralement incluse. Rien n’a été effacé. Cela donne à l’ensemble une densité intacte. Le joueur Switch 2 ne vit pas une version réduite ou édulcorée de l’histoire. Il vit exactement la même chose, avec les mêmes ramifications et les mêmes conséquences. Ce respect du récit est l’une des plus grandes réussites de cette adaptation.
Raison 2 (Pour) : Un portage visuellement réussi malgré des sacrifices

Que vaut Night City sur Switch 2 ? Étonnamment, beaucoup plus que ce qu’on aurait pu craindre. Les textures ont été simplifiées, les effets lumineux réduits, le ray tracing disparu, mais l’essentiel est là. En mode docké, le jeu grimpe jusqu’à 1080p dans ses meilleurs moments, et reste fluide à 40 images par seconde en mode Performance. Même en portable, l’image reste lisible, stable, et propre pour un monde aussi vaste. Les reflets sont absents, mais la signalétique urbaine, les enseignes clignotantes, les panneaux omniprésents créent toujours cette ambiance oppressante, ce trop-plein visuel caractéristique du jeu.

Le grain a disparu des visages, les textures murales sont plus lisses, les éclairages plus neutres. Mais le travail de direction artistique compense largement. Ici, c’est Night City qui vibre, même en 540p. Le choix de proposer deux modes graphiques, même limités, donne au joueur un minimum de contrôle. Le DLSS intégré permet de lisser les décors à moindre coût. Ce n’est pas bluffant, ce n’est pas sublime, mais c’est crédible. Et surtout, c’est jouable. Ce qui, dans le cas présent, est déjà une prouesse.
Raison 3 (Pour) : Une animation honnête, mais sans éclat

L’animation sur Switch 2 n’est pas catastrophique. Elle est même meilleure que ce que nous attendions, mais elle reste inférieure aux versions haut de gamme. Les gestes de V sont fluides, les cinématiques tournent correctement, les enchaînements de tirs ou d’attaques se font sans gros ralentissements. Pourtant, un œil habitué verra vite les limites. Les visages manquent d’expressivité. Certains PNJ ont une animation rigide, presque robotique. Les véhicules se déplacent parfois avec une inertie étrange, comme s’ils flottaient légèrement sur l’asphalte. Les chutes d’images existent encore, surtout dans les quartiers plus chargés.

Ce n’est pas un désastre, loin de là. Mais on sent que cette animation a été ajustée pour survivre, pas pour impressionner. Les scènes spectaculaires perdent un peu en force. Les explosions paraissent plus modestes, les transitions sont un peu plus sèches, les gestes moins détaillés. On y croit, mais on ne s’émerveille pas.
Raison 4 (Contre) : Une ville moins dense, presque aseptisée

La principale concession de ce portage se voit dès les premières minutes : Night City a perdu en densité. Là où la version PC ou PS5 affiche une foule compacte, une circulation dense et une activité permanente, la Switch 2 montre une ville plus aérée, plus creuse. Les rues sont peuplées, mais jamais bondées. Les véhicules apparaissent en grappes, puis disparaissent.

Ce n’est pas totalement vide, et cela reste fonctionnel pour la progression. Mais on perd cette impression d’oppression, ce sentiment d’être immergé dans un monde qui continue sans nous. Night City devient ici un décor plus qu’un organisme vivant. Ce n’est pas rédhibitoire, surtout pour les nouveaux venus. Mais les joueurs connaissant le jeu sur d’autres supports sentiront immédiatement que quelque chose manque. La vie, justement.
Raison 5 (Pour) : Une jouabilité bien adaptée, sauf pour la conduite

Sur le plan de la jouabilité pure, cette version Switch 2 s’en sort plutôt bien. Les commandes répondent correctement. Le piratage reste lisible, les arbres de compétences sont intacts, les combats sont jouables, les menus sont bien agencés. Le tactile ne fait rien de spécial, mais l’ensemble se laisse manipuler avec un certain confort. Même les mini-jeux de décryptage sont là, sans altération. Le gunplay, sans être sensationnel, fonctionne. Les affrontements sont prenants, et les sensations correctes.

Le vrai point noir, c’est la conduite. Les motos glissent comme sur du savon, les voitures freinent mal, et la physique générale des véhicules manque de tenue. Anticiper un virage devient un exercice de frustration. Le tout reste jouable, mais pas plaisant. Dans un jeu où les trajets sont fréquents, c’est un frein. Cette faiblesse n’est pas nouvelle, mais elle se ressent encore plus dans cette version. Et ce n’est pas un détail.

Revue sur le jeu Cyberpunk 2077 Switch 2 69€
Résumé
Cyberpunk 2077 Switch 2 aurait pu être une curiosité gadget. Elle est au contraire un portage ambitieux, techniquement impressionnant, narrativement complet, mais inégal. L’expérience de jeu est globalement respectée, même si elle est parfois atténuée. La ville est là, l’histoire est là, les mécaniques sont là. Mais la magie visuelle, la densité organique et l’impact de certaines scènes s’amenuisent. Cela reste une prouesse, un portage qui permet de vivre l’expérience complète en mobilité. Et cela, seul, justifie son existence.
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Graphismes - 8/10
8/10
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Jouabilité - 7/10
7/10
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Bande-son - 8/10
8/10
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Durée de vie - 9/10
9/10
Globalement
Pour
- Version complète sur cartouche
- Narration intacte
- Phantom Liberty inclus
- Portage techniquement ambitieux
- Affichage stable même en mode portable
Contre
- Conduite imprécise
- Animation rigide par moments
- Moins de vie dans les rues
- Rendu visuel en retrait




