5 raisons ou pas de jouer à DOOM The Dark Ages

Avec DOOM The Dark Ages, id Software revisite son univers légendaire à travers un préquel solo teinté de dark fantasy. Le Slayer troque ici sa mobilité frénétique pour un ancrage brutal, plus frontal, armé d’un bouclier capable de trancher autant que de parer. DOOM Eternal avait imposé un rythme rapide, presque acrobatique. The Dark Ages ralentit la cadence, opte pour une mise en scène martiale et une narration plus solennelle. Le gameplay conserve l’exigence propre à la série, mais s’offre une respiration nouvelle, moins nerveuse, plus ritualisée. Un changement de tempo qui enrichit l’expérience, ou qui trahit l’ADN de la série ? Voici 5 raisons de jouer ou pas à DOOM The Dark Ages.
Raison 1 (Pour) : une direction artistique sombre et monumentale au service de l’immersion
DOOM The Dark Ages s’impose visuellement dès les premières minutes. L’univers mêle des architectures gothiques aux lignes techno-médiévales, avec une richesse de textures impressionnante. Forges rituelles, bastions en pierre nervurée, vitraux profanés, plaines déchirées par des machines géantes… Chaque décor raconte une guerre sainte, une apocalypse en marche.

Les choix esthétiques ne relèvent pas du simple ornement. L’ambiance repose sur une palette de gris, d’ambre, d’acier noirci et de verts surnaturels. Cette patine donne une cohérence visuelle rare. Les éléments technologiques comme les halos Maykrs ou les mécanismes sacrés s’intègrent sans rupture dans les structures médiévales. Tout respire le sacré dévoyé.

Le bestiaire suit cette logique. Les ennemis, souvent hybrides, évoquent des croisés mutants, des créatures en armure d’os ou des entités motorisées sorties d’un rituel interdit. Le tout est soutenu par une mise en lumière maîtrisée et une modélisation riche de détails. À chaque tableau, on ressent l’impact du passé sur le présent, du métal sur la chair. Ce monde est cruel, dense, et pourtant parfaitement lisible. Une réussite artistique totale.
Raison 2 (Pour) : le système de combat gagne en poids grâce à l’introduction du bouclier et de la parade
Le cœur du gameplay repose désormais sur une mécanique inédite pour la série : le bouclier tranchant. Cette nouvelle arme défensive, qui peut également être utilisée offensivement, change radicalement le rapport au combat. La parade devient essentielle. Plutôt que d’esquiver en permanence, il faut maintenant lire l’attaque adverse, anticiper, puis contrer.

Ce système impose un rythme différent. Les engagements sont plus directs, plus tactiques. L’ancrage remplace la mobilité. Le joueur doit absorber une vague ennemie, trouver l’ouverture, puis relancer la pression. Les arènes sont pensées pour ça : lignes de front, points d’étranglement, angles morts à surveiller.

Le corps à corps retrouve une vraie utilité. Couplé au bouclier, il devient une alternative crédible au tir à distance. Certaines armes fonctionnent mieux dans cet espace restreint, ce qui diversifie parfois l’approche.
Raison 3 (Pour) : des phases spectaculaires en dragon ou titan
Parmi les nouveautés marquantes de ce volet, deux séquences sortent du lot : le pilotage de titan et le vol en dragon. Ces moments ponctuent la campagne comme des respirations épiques. Monter sur un monstre gigantesque ou voler au-dessus d’un champ de bataille donne une ampleur nouvelle à l’univers DOOM.

La prise en main reste simple. Le but n’est pas de proposer un gameplay profond, mais de créer une sensation de puissance totale. Le joueur détruit des remparts, écrase des ennemis par dizaines, ou survole une citadelle assiégée. C’est impressionnant et parfaitement intégré à la progression.

Certes, ces séquences manquent de rejouabilité et leur script reste très dirigiste. Mais elles offrent une vraie rupture de ton. Pour un jeu qui mise sur la narration visuelle, c’est une belle réussite. Ces moments, même courts, marquent la mémoire à défaut de réels plaisirs vidéoludique.
Raison 4 (Contre) : un rythme de jeu trop ralenti par rapport à l’ADN frénétique de DOOM
Ceux qui viennent de DOOM Eternal sentiront le changement immédiatement. Là où le précédent opus imposait un mouvement constant, une tension permanente, The Dark Ages propose un tempo plus lent, plus posé. Le dash libre a disparu, remplacé par une charge verrouillée. Cela limite la fluidité et l’adaptabilité en combat.

La structure des arènes accentue cette impression. On y trouve moins de plateformes, moins de verticalité. Le joueur reste au sol, tient une ligne, encaisse, puis frappe. Si cela convient au nouveau système de parade, cela déroute les amateurs de déplacement libre. Le plaisir de voler d’un ennemi à l’autre s’estompe, remplacé par une gestion plus rigide des positions.

Le changement d’arme, lui aussi, souffre d’une inertie nouvelle. On sent une latence à chaque transition. L’arsenal est riche, mais les combats ne poussent pas à l’utiliser pleinement. Les munitions abondantes permettent de rester sur la même arme sans jamais s’adapter. Ce confort affaiblit la dynamique de jeu, réduit l’inventivité, et lisse les affrontements.
Raison 5 (Contre) : une absence totale de multijoueur qui limite la durée de vie
DOOM The Dark Ages est un jeu exclusivement solo. Aucune option multijoueur, pas de coop, pas même un mode contre-la-montre compétitif. Ce choix artistique et technique, assumé par id Software, a de quoi surprendre. Dans un univers aussi dense et visuellement spectaculaire, ne rien proposer au-delà de la campagne semble presque frustrant.

Une fois la campagne bouclée, seuls les niveaux de difficulté ou la relecture du codex peuvent inciter à revenir. L’absence de modes supplémentaires nuit à la rejouabilité de DOOM The Dark Ages. Ce manque se ressent d’autant plus que certaines phases du jeu, comme les combats en dragon ou titan, ne peuvent pas être rejouées librement. L’univers méritait pourtant plus. Un mode Horde, un éditeur d’arène, ou même un mode coopératif à deux Slayers auraient pu prolonger l’expérience. En l’état, le titre brille en solo mais laisse une sensation de vide une fois les crédits atteints. Pour les fans de frag à plusieurs, cette absence pèse lourd dans la balance.

DOOM The Dark Ages 64€
Résumé
DOOM The Dark Ages est un épisode audacieux, capable de renouveler sa formule sans trahir ses bases. Sa direction artistique puissante, son système de combat repensé autour du bouclier, et ses séquences épiques le placent parmi les jeux les plus ambitieux de la série. Mais son rythme ralenti, son gameplay simplifié et l’absence de multijoueur limitent son impact à long terme. Un excellent solo, mais un DOOM moins nerveux.
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Graphismes - 8/10
8/10
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Jouabilité - 8/10
8/10
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Bande-son - 7/10
7/10
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Durée de vie - 6/10
6/10
Globalement
Pour
- Direction artistique flamboyante
- Bouclier et parade bien intégrés
- Bestiaire visuellement réussi
- Séquences dragon et titan marquantes
- Campagne solo bien rythmée
- Univers cohérent et lisible
Contre
- Rythme moins nerveux qu’avant
- Absence totale de multijoueur
- Munitions trop généreuses
- Changement d’arme trop lent
- Gameplay moins exigeant
- Rejouabilité limitée




