Apple se met les autorités britanniques à dos
L’Autorité britannique de la concurrence et des marchés (CMA) accuse Apple de restreindre la concurrence entre navigateurs mobiles sur iOS. Une enquête approfondie a révélé que les règles imposées par l’entreprise freinent l’innovation. Avec de nouvelles lois en vigueur, la CMA envisage des sanctions pouvant atteindre 10 % du chiffre d’affaires mondial d’Apple, un tournant significatif dans la régulation des géants technologiques.
Les règles d’Apple, comme l’obligation pour les navigateurs tiers d’utiliser son moteur WebKit, sont au cœur des critiques. Selon la CMA, ces restrictions empêchent les développeurs de proposer des fonctionnalités innovantes. Certains ont signalé des limitations comme l’impossibilité d’accélérer le chargement des pages ou de développer des applications Web progressives (technologies permettant d’utiliser des apps directement depuis un navigateur, sans téléchargement).
La CMA pointe également le duopole entre Apple et Google sur le marché mobile. Leur contrôle accru rend difficile l’émergence de solutions alternatives. En outre, des accords financiers entre les deux géants réduiraient leurs efforts pour se concurrencer véritablement.
Dans sa défense, Apple affirme agir pour protéger ses utilisateurs. Elle assure que ses règles garantissent « la meilleure sécurité, confidentialité et performance sur iOS ». L’entreprise met aussi en avant la diversité des navigateurs tiers disponibles, citant des exemples intégrant des fonctionnalités comme les VPN et l’intelligence artificielle. Mais pour la CMA, ces arguments ne suffisent pas à contrer les préoccupations des développeurs.
Des amendes lourdes en cas de manquement : une menace sérieuse pour Apple
La loi britannique sur les marchés numériques, la concurrence et les consommateurs (DMCC), adoptée en 2024, confère à la CMA le pouvoir d’infliger des amendes colossales. Jusqu’à 10 % du chiffre d’affaires mondial des entreprises pourraient être réclamés en cas de violation des règles. Cela représente une pression sans précédent sur Apple et ses pratiques commerciales.
Les nouvelles dispositions visent à équilibrer les rapports de force entre les grandes entreprises technologiques et les autorités nationales. La CMA s’engage à défendre les intérêts des consommateurs et des petits développeurs. Selon son communiqué, « l’objectif est de garantir une véritable concurrence et d’empêcher toute manipulation des choix des utilisateurs en matière de navigateurs ».
D’ici mars 2025, la CMA rendra ses conclusions finales après une période de consultation ouverte.