Cinéma

Light of my Life : un film gracieux et profondément touchant – Critique

Light of my Life est le second long-métrage de l’acteur Casey Affleck, après son faux documentaire I’m Still Here avec Joaquin Phoenix, sorti en 2010. Pour son deuxième film, il se tâte à la science-fiction en nous livrant une œuvre dystopique. Et est-ce que Light of my Life est réussi ? Non seulement c’est le cas, mais il l’est à bien des niveaux…

Nous sommes dans un futur proche, dans un monde post-apocalyptique. La population féminine a été éradiquée dix ans plus tôt par une étrange maladie. Casey Affleck interprète un père qui cherche à protéger sa fille, Rag, miraculeusement épargnée et avec qui elle entretient une grande complicité. Dans ce nouveau monde, ils vagabondent dans une quête incessante de refuge et de sécurité…

Affiche de Light of my Life

Un très beau film dotée d’une atmosphère mélancolique

Casey Affleck livre avec Light of my Life une magnifique quête existentielle racontée avec beaucoup de tendresse, mais aussi beaucoup de mélancolie.

Visuellement, le film est d’une très grande beauté. La photographie, signée Adam Arkapaw (Animal Kingdom, Le Roi et la série Top of the Lake), est magnifique et l’on peut y ressentir une certaine influence provenant du cinéma de Terrence Malick. Mention spéciale à tous les moments enneigés du film… La réalisation utilise des plan fixes afin de laisser les personnages évoluer dans l’environnement désolé qui les entoure. Et lors de leurs vagabondages, ils sont souvent montrés de loin, renforçant la sensation de solitude. Tout cela mêlé à un rythme lent insuffle une superbe atmosphère à l’œuvre.

Autre élément qui s’intègre parfaitement à cette ambiance, la musique. Signée Daniel Hart, compositeur attitré de David Lowery (A Ghost Story, Peter et Elliott le dragon), elle est très belle. Par l’utilisation des instruments à cordes, elle réussit, d’un côté, à faire ressentir une profonde pesanteur qui vient renforcer la dureté du monde extérieur. Mais de l’autre, elle sait également se montrer très gracieuse.

Casey Affleck et Anna Pniowsky magnifiques

Casey Affleck et Anna Pniowsky dans Light of my Life

Nous devons également parler des acteurs qui nous livrent des performances incroyables. Casey Affleck est très touchant dans son rôle de père aimant, mais la vraie révélation est clairement Anna Pniowsky, la meilleure actrice du film. Son jeu est excellent et on croit réellement en son personnage.

Leurs personnages, indéniablement l’un des plus gros points forts de Light of my Life, font de ce film moins une œuvre de science-fiction qu’un poignant drame humain. Il s’agit surtout de deux personnages en quête de refuge, mais aussi en pleine quête existentielle. Celle du père permet au film d’aborder la thématique du deuil. Le père travaille à la protection de sa fille et cherche à être un bon parent auprès d’elle. Tandis que Rag, curieuse, grandit. Elle cherche à s’épanouir et à ce qu’elle soit traitée en future adulte. On s’investit dans leur voyage dans ce monde post-apocalyptique, réorganisé et où les hommes cherchent un salut (par exemple, la foi en Dieu pour trois personnages que le père et Rag rencontreront).

L’alchimie entre ces deux personnages est également très palpable. Cela se ressent notamment lors de discussions intimes où ils se partagent de beaux moments de complicité et de douceur. Enfin, c’est également deux personnages qui se complètent par leur personnalité : la prudence avant tout (souvent en rouge) qui s’oppose à la réflexion et la logique (souvent en bleu).

Light of my Life de Casey Affleck

En conclusion…

Light of my Life est donc un film lugubre et mélancolique mais que les superbes personnages, magnifiquement bien interprétés, réussissent à rendre touchant et même très doux. Il est néanmoins regrettable que l’on trouve quelques fois quelques maladresses dans l’écriture, ainsi que de petites incohérences. Sa durée de deux heures mêlée à un rythme délicat va peut-être mettre la patience de certains à bout. Mais ceux qui passeront outre découvriront un film gracieux, d’une profonde tendresse et d’une profonde humanité.

Photo de Mattéo S.

Mattéo S.

Universitaire à Rennes (mais plus maintenant, foutu virus), j'aime bien le cinéma. Oh oui, j'aime bien.

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