Russie : Poutine veut bannir WhatsApp et imposer Max

WhatsApp, l’application de messagerie la plus utilisée au monde, est dans le viseur du Kremlin. En effet, après une série de tensions autour de la sécurité des données et du refus de Meta de collaborer avec les autorités russes, Vladimir Poutine envisage de bloquer WhatsApp pour plus de 100 millions d’utilisateurs en Russie. À la place, le gouvernement pousse une alternative locale : Max, une super-application développée par VKontakte.
Bras de fer entre Meta et le Kremlin
Le service fédéral russe Roskomnadzor a annoncé son intention d’interdire WhatsApp sur le territoire. Selon les autorités, l’application serait utilisée pour organiser des actes terroristes, recruter des individus et commettre des fraudes. Par conséquent, le Kremlin exige que WhatsApp, comme Telegram, fournisse un accès aux données des utilisateurs en cas d’enquêtes liées au terrorisme ou à la criminalité. Cependant, Meta refuse catégoriquement. L’entreprise a effectivement rappelé que WhatsApp est chiffré de bout en bout et protège la confidentialité des conversations.
Cette position ferme de Meta accentue les tensions. Depuis l’été, les appels vocaux sur WhatsApp rencontrent déjà des problèmes techniques en Russie, limitant son usage. Cependant, pour Moscou, l’absence de coopération de Meta justifie une interdiction pure et simple. Le blocage viserait à renforcer le contrôle des communications et à promouvoir une alternative nationale.
Max, la super-application soutenue par le pouvoir pour remplacer WhatsApp
Le Kremlin mise sur Max, une application créée par VKontakte, pour remplacer WhatsApp. Contrairement à son rival, Max ne propose pas de chiffrement de bout en bout. Elle permet non seulement d’échanger des messages, mais aussi d’accéder à des services administratifs et à des réseaux sociaux intégrés. Le gouvernement souhaite qu’elle soit préinstallée sur tous les smartphones et ordinateurs vendus en Russie.
Avec déjà 50 millions d’utilisateurs, Max est présentée comme une solution locale fiable. Toutefois, les experts en cybersécurité alertent sur l’absence de chiffrement qui rend les communications vulnérables à la surveillance. De plus, le directeur général de VK, Vladimir Kirienko, est le fils d’un proche conseiller de Poutine, ce qui renforce l’idée d’un outil politique au service du pouvoir. Pour beaucoup, Max incarne moins une innovation qu’un moyen de contrôle accru des citoyens.



