Test – Irem Collection Volume 3 sur Nintendo Switch : un dernier hommage pixelisé à un éditeur culte
Depuis quelques mois, l’éditeur ININ Games s’est lancé dans une ambitieuse entreprise : exhumer le patrimoine vidéoludique de la légendaire maison Irem, pionnière de l’arcade japonaise des années 80 et 90. Avec ce Volume 3 qui conclut la trilogie Irem Collection, c’est une page entière de l’histoire du jeu vidéo qui se referme. Sur Nintendo Switch, la compilation prend des allures de musée interactif, mêlant nostalgie et redécouverte. Que reste-t-il de ces titres des années 80 ? Ont-ils encore quelque chose à dire en 2025 ? Réponse manette en main.
Une sélection obscure, mais précieuse
Contrairement au premier volume centré sur la série R-Type et au second qui célébrait des classiques comme GunForce II, ce Volume 3 mise sur des titres beaucoup moins connus du grand public. On y retrouve Mr. Heli, Dragon Breed et Mystic Riders. Trois shoot them up atypiques, chacun avec sa propre signature visuelle et mécanique, qui s’éloignent des codes classiques du genre tout en conservant cette patte Irem immédiatement reconnaissable.
- Mr. Heli (1987) est probablement le plus célèbre des trois. Ce shoot/platformer hybride vous place aux commandes d’un hélicoptère rondouillard et bondissant, dans un univers minéral étrange, où se mêlent scrolling horizontal, gestion des munitions et énigmes environnementales simplistes. Si sa courbe de difficulté peut rebuter, son gameplay unique pour l’époque reste étonnamment accessible.
- Dragon Breed (1989), quant à lui, est une petite pépite méconnue. Dans ce horizontal shmup médiéval, vous chevauchez un dragon aux écailles indestructibles. Il ne s’agit pas uniquement de tirer, mais de gérer habilement la longueur du corps du dragon, qui vous sert de bouclier organique contre les vagues ennemies. C’est beau, c’est exigeant, et ça change de l’ordinaire.
- Enfin, Mystic Riders (1992) est un ovni haut en couleurs. Sorte de parodie des shoots traditionnels, ce titre vous place dans la peau de deux sorciers cartoonesques armés de balais magiques et d’explosions multicolores. Visuellement, c’est une claque rétro avec des sprites énormes, une animation fluide et une direction artistique qui fleure bon les salles d’arcade japonaises.
Irem Collection Volume 3, des portages aux petits oignons
Ce qui frappe immédiatement, c’est la qualité du travail de Tozai Games, en charge des portages. Les jeux tournent parfaitement sur Nintendo Switch, que ce soit en mode portable ou sur grand écran. Les temps de chargement sont quasi inexistants, l’interface sobre mais lisible, et chaque titre est proposé avec plusieurs options de personnalisation bienvenues : filtres CRT, ajustement des ratios d’écran, sauvegarde instantanée, rembobinage rapide…
Une fonctionnalité très appréciée : la galerie d’artworks et de flyers originaux, consultables à loisir pour chaque jeu. C’est un vrai bonus pour les amateurs de rétro, qui retrouveront les visuels d’époque scannés avec soin. Il est même possible d’écouter les musiques des jeux directement depuis l’interface, comme dans une jukebox rétro.
Un gameplay exigeant, mais gratifiant
On ne va pas se mentir : les jeux Irem ne font pas de cadeaux. Cette compilation s’adresse avant tout aux puristes, ou du moins à ceux qui acceptent de mourir (souvent) pour apprendre. Ici, pas de tutoriel ou de checkpoint moderne : c’est l’école de l’arcade pure, où chaque erreur coûte une vie et où le game over n’est jamais bien loin.
Mais c’est justement ce qui fait tout le charme de cette collection. À l’heure où beaucoup de jeux misent sur la gratification instantanée, revenir à ces classiques rugueux mais justes, c’est comme retrouver une vieille paire de Converse : un peu usée, mais diablement confortable.
Une édition physique collector pensée pour les fans
Comme pour les volumes précédents, le Volume 3 est également disponible en version physique via Strictly Limited Games. Et il faut avouer que le packaging a de quoi faire saliver les collectionneurs : jaquette réversible, manuel à l’ancienne, et parfois même une OST ou un artbook selon les éditions. Un vrai bel objet, à l’image de l’hommage rendu par cette collection.
Un dernier acte qui boucle une trilogie patrimoniale
Ce Volume 3 conclut donc en beauté la trilogie Irem Collection. Là où certains auraient vu un simple recyclage opportuniste de ROMs poussiéreuses, ININ et Tozai ont su faire preuve de respect, de précision, et d’une certaine tendresse envers ces jeux d’un autre temps. Le soin apporté à chaque détail, la stabilité technique, la richesse des archives intégrées : tout respire l’amour du jeu vidéo classique.
Certes, il faut aimer le genre, accepter une certaine rigidité de gameplay et une esthétique résolument rétro. Mais pour les amateurs, cette collection est une vraie madeleine de Proust en pixels, un petit trésor qui donne envie de replonger dans les bornes d’arcade de notre jeunesse (ou d’en rêver).
Conclusion sur Irem Collection Volume 3
Irem Collection Volume 3 sur Nintendo Switch n’est pas une compilation grand public. Mais pour les passionnés de shoot’em up à l’ancienne, pour les amateurs d’archives vidéoludiques, ou simplement pour ceux qui veulent élargir leur culture gaming, c’est un indispensable. Ce dernier volume conclut avec panache une série qui aura su rendre hommage à l’un des studios les plus emblématiques du Japon. Une belle lettre d’amour au pixel art, à la sueur des salles enfumées et à cette époque où un seul crédit pouvait vous transporter très loin.
Revue sur la compilation irem collection 3 24,90 €
Résumé
Irem Collection Volume 3 propose trois shoot them up atypiques, rares et exigeants, parfaitement adaptés à la Switch grâce à un portage soigné. À travers Mr. Heli, Dragon Breed et Mystic Riders, cette compilation conclut brillamment un projet de préservation vidéoludique ambitieux. Réservé aux amoureux du rétro, certes, mais absolument incontournable pour eux
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Graphisme - 8/10
8/10
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Bande son - 7/10
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Jouabilité - 8/10
8/10
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Durée de vie - 7/10
7/10
Globalement
Pour
- Trois jeux rares, superbement remis en lumière
- Portages impeccables avec filtres, sauvegarde et rembobinage
- Bonus d’archives (flyers, musiques, jaquettes) très complets
Contre
- Difficulté arcade frustrante pour les néophytes
- Absence de localisation française
- Pas de contenu inédit ou making-of approfondi