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Test – Shadow Labyrinth : quand Pac-Man se transforme en Metroidvania sombre et audacieux

Lorsque Bandai Namco a annoncé Shadow Labyrinth, peu de joueurs s’attendaient à voir l’icône jaune du jeu vidéo réapparaître sous cette forme. Pac-Man, figure joyeuse et rondouillarde des années 80, est ici réinterprété dans un univers sombre, presque cauchemardesque. Cela tranche radicalement avec son ADN originel. Disponible depuis le 18 juillet 2025 sur PS5, mais aussi sur Xbox Series X/S, PC et Nintendo Switch, Shadow Labyrinth s’impose comme une tentative étonnante de réinventer la légende à travers les codes du Metroidvania. Un pari risqué, qui mérite qu’on s’y attarde tant il intrigue, surprend et divise à la fois.


Une renaissance inattendue

Il faut replacer la naissance de Shadow Labyrinth dans son contexte. Bandai Namco cherchait depuis plusieurs années à donner une nouvelle jeunesse à Pac-Man, au-delà des traditionnelles compilations et des relectures arcade. Après Pac-Man Museum+ et Pac-Man World Re-Pac, l’éditeur a pris un virage radical : et si Pac-Man, symbole d’innocence vidéoludique, devenait la pierre angulaire d’un univers sombre, presque horrifique, où se mêleraient exploration, action et survie ? De cette idée est né Shadow Labyrinth. Il a été confié à une équipe interne de Bandai Namco Studios passionnée par les Metroidvania modernes.

Le résultat : un jeu qui ne se contente pas d’un simple clin d’œil nostalgique. Il revisite en profondeur la mythologie Pac-Man pour en livrer une version dystopique et adulte.


Shadow Labyrinth, un scénario entre mystère et apocalypse

Dans Shadow Labyrinth, le joueur incarne Swordsman No. 8, un guerrier ressuscité dans un monde alien en ruine. Rapidement, il rencontre PUCK, un étrange orbe flottant rappelant fortement Pac-Man. Ce dernier n’est pas qu’un simple guide : il incarne la mémoire d’une civilisation disparue et cache bien des secrets. Ensemble, ils doivent explorer un immense labyrinthe organique, grouillant d’ennemis, de pièges et de mystères à élucider.

Le jeu prend le parti d’une narration elliptique, où l’essentiel se devine par l’exploration et l’interprétation du joueur. Des bribes d’histoires apparaissent au détour de fresques, de murmures ou de fragments de données laissés par d’anciens explorateurs. Le parallèle avec des titres comme Hollow Knight ou Metroid Dread est évident. Pourtant, l’ajout de PUCK apporte une dimension supplémentaire : ce compagnon est à la fois protecteur, agaçant et inquiétant, renforçant l’ambivalence de l’univers.


Un gameplay riche en transformations

La grande force de Shadow Labyrinth réside dans ses mécaniques de jeu. Le titre ne se contente pas de reproduire les codes du Metroidvania. En effet, il y ajoute des transformations multiples qui bouleversent l’approche.

  • Mode Swordsman : le joueur incarne son personnage principal, armé d’une épée énergétique et de compétences évolutives (dash, double saut, grappin, etc.). C’est la base du gameplay, centrée sur le combat rapproché et l’exploration.
  • Mini-PUCK : à certains moments, le héros fusionne avec son compagnon et devient une petite entité sphérique. Ce mode change complètement la perspective, plongeant le joueur dans des labyrinthes rétro à la manière des jeux Pac-Man originaux. On y retrouve les fantômes, les pastilles et une frénésie arcade qui tranche avec le reste du jeu.
  • Mode GAIA : en dévorant ses ennemis, le joueur peut fusionner avec PUCK pour prendre la forme d’un mecha colossal. Ce mode est surtout réservé aux combats de boss et aux séquences spectaculaires où la destruction massive prime sur la précision.

Cette alternance constante entre trois styles de jeu évite la monotonie et rend Shadow Labyrinth imprévisible. On passe d’une séquence nerveuse façon roguelike arcade à une exploration minutieuse. Aussi, on passe ensuite à une baston titanesque contre une créature gigantesque. Un cocktail qui séduit par sa variété.


Un Metroidvania aux multiples influences

Shadow Labyrinth emprunte beaucoup à ses illustres prédécesseurs. Les cartes labyrinthiques évoquent Metroid Fusion, avec leur enchevêtrement de couloirs et leurs zones déblocables au fil des compétences. L’ambiance oppressante rappelle Hollow Knight, tandis que les combats de boss lorgnent parfois vers Castlevania: Lords of Shadow.

Mais ce qui distingue vraiment le jeu, c’est sa volonté d’intégrer l’héritage Pac-Man dans cet ensemble. Les labyrinthes en mode Mini-PUCK ne sont pas de simples clins d’œil : ils sont nécessaires à la progression. En effet, ils débloquent des fragments de clés ou des améliorations. Ces séquences, qui rappellent par moments Pac-Man Championship Edition, apportent une respiration bienvenue. En même temps, elles ravivent la fibre nostalgique des joueurs.

Le mélange peut sembler improbable, mais il fonctionne étonnamment bien, donnant à Shadow Labyrinth une identité singulière.


Une direction artistique sombre et organique

Visuellement, Shadow Labyrinth est à mille lieues de l’univers coloré de Pac-Man. Le jeu adopte un style sombre, presque organique, où les décors semblent faits de chair, de métal et de cauchemars. Les créatures ennemies affichent un design inquiétant, mi-alien mi-mécanique, et l’ensemble respire une atmosphère post-apocalyptique.

Certains joueurs salueront cette audace artistique, d’autres trouveront le résultat trop radical, voire déconcertant. Là où Pac-Man incarnait la joie et la simplicité, Shadow Labyrinth mise sur la peur et l’oppression. Cette rupture est volontaire et assumée, mais elle ne plaira pas à tout le monde.

La bande-son suit la même logique, alternant nappes angoissantes, percussions mécaniques et thèmes frénétiques lors des séquences de type arcade. Un contraste qui reflète parfaitement la dualité du jeu.


Une expérience à part entière sur PS5

Sur PlayStation 5, Shadow Labyrinth tire parti de la puissance de la console pour offrir des temps de chargement quasi inexistants. Il offre aussi un affichage fluide en 60 images par seconde et un rendu 4K convaincant. Les vibrations haptiques de la DualSense sont exploitées de façon intéressante. Notamment dans les séquences labyrinthiques, où chaque pastille collectée se ressent dans la manette. Aussi lors des affrontements de boss, où chaque coup résonne avec intensité.

L’expérience gagne ainsi en immersion, et prouve que le jeu a été optimisé avec soin pour la console de Sony.


Conclusion : une métamorphose risquée mais captivante

Shadow Labyrinth est un ovni vidéoludique. En osant transformer Pac-Man en protagoniste d’un Metroidvania sombre et ambitieux, Bandai Namco a pris un risque énorme. Un risque qui ne pouvait que diviser. Le résultat n’est pas parfait : certains choix visuels rebuteront, la difficulté pourra décourager, et le mélange des genres n’est pas toujours homogène. Mais le jeu a le mérite d’apporter une bouffée d’air frais dans une industrie souvent frileuse.

Pour les amateurs de Metroidvania, Shadow Labyrinth est une expérience à tester absolument. Pour les nostalgiques de Pac-Man, il sera peut-être difficile d’accepter cette réinvention radicale. Cependant, ceux qui franchiront le pas découvriront un univers intrigant, une mécanique originale et une aventure marquante.

En définitive, Shadow Labyrinth n’est pas seulement un jeu, c’est une déclaration : Pac-Man peut évoluer, se réinventer et surprendre encore, même 45 ans après sa naissance.

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Résumé

Avec Shadow Labyrinth, Bandai Namco ose réinventer Pac-Man dans un univers sombre et oppressant, loin de l’ADN coloré et jovial du jeu d’arcade. Mélangeant Metroidvania, phases arcade façon Pac-Man Championship Edition et combats titanesques sous forme de mecha, le titre surprend par sa richesse et sa variété. S’il divise par son esthétique radicale et quelques longueurs dans le level design, il s’impose néanmoins comme une expérience audacieuse et immersive, qui redonne à Pac-Man une nouvelle dimension.

  • Graphisme - 7/10
    7/10
  • Bande son - 7/10
    7/10
  • Jouabilité - 7/10
    7/10
  • Durée de vie - 7/10
    7/10
Globalement
7/10
7/10

Pour

  • Un mélange de genres surprenant mais efficace (Metroidvania, arcade et action).
  • Des mécaniques variées grâce aux transformations (Swordsman, Mini-PUCK, GAIA).
  • Une ambiance sombre et immersive qui tranche avec l’univers habituel de Pac-Man.

Contre

  • Direction artistique radicale qui peut déstabiliser les nostalgiques.
  • Level design parfois répétitif malgré la variété des modes.
  • Une difficulté exigeante qui risque de rebuter les joueurs occasionnels.
Photo de Michael

Michael

Responsable Pôle JV - Jeune Quarantenaire qui a connu les début de la micro informatique, les vinyles et les walkman auto reverse Bass Boost. Passionné des nouvelles tech, les ordinosaures, le JV, les mangas, les animés. Un peu de nerd, un peu de nolife, un peu d'otaku = 100% moi

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