Test – The Outer Worlds 2 : Obsidian remet les pendules à l’heure du space-opera satirique

Avec The Outer Worlds, Obsidian avait frappé fort : un RPG mordant, drôle, volontairement insolent et profondément ancré dans une critique du capitalisme galactique. Une sorte de Fallout: New Vegas sous stéroïdes cosmiques, porté par une narration dense. Une galerie de personnages comme seuls les anciens de Black Isle savent en écrire. The Outer Worlds 2 arrive enfin pour pousser le curseur encore plus loin, et les premières heures manette en main confirment une chose : Obsidian n’a pas perdu son venin ni son sens du rythme. Sur Xbox Series X|S, ce second opus s’impose comme une véritable montée en puissance.

Un retour dans un univers aussi déjanté que désabusé
Là où beaucoup de suites choisissent la surenchère spectaculaire, The Outer Worlds 2 adopte une approche plus subtile : on change de système stellaire, de héros et même de mégacorporations dominantes. Une manière intelligente d’éviter la redite. Cela préserve l’ADN du premier épisode. Le ton demeure acerbe, parfois grinçant, toujours prêt à rappeler à quel point la logique commerciale peut broyer l’individu. Et c’est précisément ce mélange entre humour absurde et critique sociale qui donne à la série sa saveur unique.
Obsidian n’hésite pas à multiplier les clins d’œil, les situations absurdes, les dialogues qui partent dans tous les sens et les quêtes secondaires qui disent souvent plus que la trame principale. On se retrouve rapidement à explorer des colonies en ruine, à négocier avec des PDG mégalomanes, ou à aider des employés à se rebeller contre des systèmes aussi grotesques qu’inhumains. Le tout fonctionne parfaitement grâce à une plume affûtée et quelques répliques cultes annoncées d’emblée.

Une direction artistique toujours aussi brillante
Visuellement, The Outer Worlds 2 reprend le style pulp, flashy et légèrement rétro-futuriste du premier jeu. Mais il le sublime grâce à la puissance des Xbox Series. Les environnements gagnent en densité, les villes en verticalité, les planètes en diversité. On sent que l’équipe artistique s’est lâchée : jungles phosphorescentes, astéroïdes creux transformés en hubs commerciaux, cités-dômes où la publicité clignote comme un mantra messianique… Tout respire l’exagération et renforce le propos du jeu.
Les effets de lumière, en particulier, permettent de rendre l’univers bien plus vivant. La 4K native sur Series X et le 60 fps (dans le mode performance) assurent un confort de jeu exemplaire. Toutefois, quelques petites saccades apparaissent parfois dans les zones les plus chargées.



Un système de jeu affiné : plus de choix, plus de conséquences
Si le premier épisode brillait par ses choix moraux et son humour corrosif, il pouvait paraître parfois rigide dans son gameplay. Obsidian a corrigé le tir. Le système de compétences s’avère plus flexible, mieux pensé, avec des spécialisations qui influent réellement sur les dialogues et la manière d’aborder les missions.
Les combats restent dynamiques et profitent d’armes encore plus loufoques que précédemment. Les expérimentations sont encouragées : pistolets qui inversent la gravité locale, fusils énergétiques modulables, armes de mêlée improbables… Tout respire la liberté et la créativité.
Les compagnons profitent aussi d’un net gain en profondeur. Leurs quêtes personnelles sont mieux intégrées à l’aventure et leurs capacités spéciales en combat permettent de monter de véritables synergies. On sent qu’Obsidian a voulu créer de véritables “Coéquipiers RPG” plutôt que de simples accessoires scénaristiques.

Une écriture toujours au centre de l’expérience
Ce qui distingue profondément The Outer Worlds 2 de n’importe quel autre RPG, c’est son écriture. Obsidian excelle dans l’art du dialogue, et cela se ressent dans chaque scène. L’humour est omniprésent mais jamais gratuit. Une réplique sur une assurance vie trop restrictive devient une critique sociale. Une quête simple se transforme en réflexion sur la notion de productivité forcée. Une conversation anodine avec un marchand tombe soudain dans la satire politique.
Cette capacité à jouer avec les registres, à jongler entre absurde et dramatiquement sérieux, rend l’expérience incroyablement addictive. On se surprend à parler longuement avec des PNJ simplement pour découvrir ce que les scénaristes ont concocté.

Un monde plus vaste… mais pas trop
Obsidian ne tombe pas dans le piège de l’open world XXL qui s’étire au détriment du contenu. The Outer Worlds 2 reste un jeu à zones, chacune avec son atmosphère, ses activités et ses intrigues. C’est un choix judicieux : le rythme est plus soutenu, la narration plus précise, et l’exploration mieux calibrée.
Chaque planète raconte une histoire unique. Certains environnements rappellent même Mass Effect 2 dans leur structure. Tout en conservant la signature Obsidian : un équilibre entre liberté, densité narrative et optimisation du temps de jeu.

Performance technique : un titre globalement solide
Sur Xbox Series X, le jeu se montre fluide, généreux et bien optimisé. On note une montée claire en qualité depuis le premier opus : textures plus fines, distance d’affichage nettement améliorée, animations plus naturelles. Quelques bugs mineurs subsistent dans les dialogues ou certaines collisions. Cependant, rien ne vient réellement gâcher l’expérience.
Sur Series S, le jeu tourne très correctement, même si les textures sont parfois un peu en retrait. De plus, le framerate peut vaciller en mode qualité. Rien de dramatique, et globalement une très bonne version pour une machine plus modeste.

Conclusion : une suite qui confirme le talent d’Obsidian
The Outer Worlds 2 réussit le pari le plus difficile pour une suite : être à la fois fidèle à son prédécesseur et suffisamment audacieux pour élargir la formule. Plus drôle, plus profond, plus ambitieux, le jeu propose un univers plus riche, un gameplay mieux équilibré. L’écriture est de très haut niveau.
Ce n’est pas seulement un bon RPG : c’est un titre qui rappelle pourquoi Obsidian est l’un des derniers studios capables de marier satire, narration et action sans jamais perdre le joueur. Si vous aimez les récits acides, les choix moraux tordus et les aventures galactiques où rien n’est vraiment sérieux… alors vous êtes au bon endroit.


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Résumé
The Outer Worlds 2 sur Xbox confirme tout le talent d’Obsidian : un univers déjanté mais intelligent, une écriture qui pique là où ça fait mal, un gameplay bien plus affiné et une direction artistique somptueuse. Une suite plus solide, plus vaste et meilleure en presque tous points, qui s’impose comme l’un des meilleurs RPG narratifs de sa génération.
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Graphisme - 8/10
8/10
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Bande son - 8/10
8/10
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Jouabilité - 8/10
8/10
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Durée de vie - 8/10
8/10
Globalement
Pour
- Écriture brillante, drôle et incisive
- Univers riche, varié et artistiquement superbe
- Gameplay affiné avec davantage de liberté
- Compagnons mieux développés
Contre
- Quelques bugs mineurs
- Certaines zones un peu moins inspirées
- Un level design encore parfois trop cloisonné



