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5 raisons (ou pas) de jouer à Final Fantasy Tactics: The Ivalice Chronicles

Il y a des jeux qui marquent leur époque, et il y a ceux qui la transcendent. Final Fantasy Tactics, sorti en 1997 sur la première PlayStation, appartient sans conteste à la seconde catégorie. Œuvre magistrale de l’esprit de Yasumi Matsuno, ce titre a défini les lettres de noblesse du Tactical-RPG. Il a imposé un standard de profondeur de jeu et de maturité narrative qui reste, aujourd’hui encore, une référence absolue. Trente ans plus tard, Square Enix décide de ressusciter ce monument avec Final Fantasy Tactics: The Ivalice Chronicles.

La tâche est colossale. Il ne s’agit pas seulement de dépoussiérer un classique, mais de le moderniser sans jamais trahir son âme. Entre une refonte visuelle complète en HD-2D, une bande-son entièrement réorchestrée et des ajouts de confort de jeu, la promesse est immense. Cette nouvelle version est-elle la porte d’entrée parfaite pour la nouvelle génération ? Est-elle capable de raviver la flamme des vétérans ? C’est ce que nous allons voir.

Raison 1 (Pour) : Pour son récit Shakespearien, un des plus grands de l’histoire du jeu vidéo

La première et la plus importante raison de jouer à Final Fantasy Tactics: The Ivalice Chronicles est son histoire. C’est une œuvre d’une richesse et d’une noirceur exceptionnelles. Le jeu nous plonge dans le royaume d’Ivalice, une terre meurtrie par une guerre de succession, la Guerre des Lions. Vous y incarnez Ramza Beoulve, un jeune noble au grand cœur. À ses côtés se trouve son meilleur ami d’enfance, Delita Heiral, un roturier talentueux. Un drame va briser leur innocence et leur amitié, les projetant sur des chemins diamétralement opposés. La quête de justice de l’un se heurtera à la soif de pouvoir de l’autre.

Le terme Shakespearien est souvent galvaudé, mais il s’applique ici à la perfection. Le récit tisse une toile complexe de complots politiques, de trahisons, de guerres de classes et de manipulations religieuses. Il n’y a pas de simple lutte entre le bien et le mal. Chaque personnage est complexe, pétri de doutes et d’ambitions. Le jeu nous attache profondément à Ramza et Delita, à leurs dilemmes et à la tragédie de leur relation. C’est un récit adulte, sombre et profondément humain.

Ce remake sublime cette écriture magistrale. La nouvelle traduction française abandonne le style parfois trop familier de l’original pour un langage plus soutenu et littéraire, qui sied parfaitement au ton de l’œuvre. De plus, l’ajout d’un doublage intégral (en anglais ou japonais) donne enfin une voix à ces dialogues d’une profondeur rare, renforçant l’impact émotionnel de chaque scène.

Raison 2 (Pour) : Car son système de classes offre une profondeur tactique abyssale

Si l’histoire est l’âme du jeu, son système de classes en est le cœur. Final Fantasy Tactics: The Ivalice Chronicles est un modèle de Tactical-RPG. Les combats se déroulent au tour par tour sur des cartes en 3D isométrique, où le placement, l’exploitation du terrain (hauteur, orientation) et l’anticipation sont les clés de la victoire. Mais la véritable richesse stratégique provient de la personnalisation de votre escouade. Chaque personnage peut choisir parmi une vingtaine de classes, appelées Jobs : Chevalier, Archer, Mage Noir, Voleur, Moine, et bien d’autres.

Chaque classe possède ses propres compétences actives et passives, que l’on débloque avec des points d’expérience. La véritable genialité du système réside dans sa flexibilité. Une fois une compétence apprise, elle peut être équipée même si le personnage change de classe. Cela permet de créer des unités hybrides surpuissantes. Imaginez un Chevalier avec les compétences de soin d’un Mage Blanc, ou un Archer capable de voler des objets. La liberté de personnalisation est immense.

La synergie entre les membres de votre équipe est donc primordiale. Il faut des heures pour explorer toutes les combinaisons possibles, pour créer l’équipe parfaite capable de surmonter les défis les plus ardus. C’est un système d’une profondeur abyssale, incroyablement addictif. The Ivalice Chronicles a l’intelligence de ne pas toucher à cette formule parfaite, qui n’a pas pris une seule ride en trente ans.

Raison 3 (Pour) : Grâce à sa sublime refonte audiovisuelle en HD-2D

Le plus grand défi de ce remake était de moderniser son esthétique sans dénaturer le charme de l’original. Le pari est plus que réussi. Fini la 3D polygonale et pixélisée de la PlayStation. Le jeu adopte le somptueux style visuel HD-2D, popularisé par des titres comme Octopath Traveler. Des personnages en sprites 2D finement détaillés évoluent dans de magnifiques environnements en 3D, sublimés par des effets de lumière, d’ombres et de particules modernes. Cette approche donne un cachet unique au jeu, à la fois rétro et contemporain.

Cette refonte rend un hommage vibrant aux illustrations originales d’Akihiko Yoshida. La netteté des sprites, la richesse des détails dans les décors et la fluidité générale donnent une nouvelle vie au monde d’Ivalice. La lisibilité de l’action sur le champ de bataille est parfaite, et les scènes narratives gagnent une dimension picturale qu’elles n’avaient pas auparavant. C’est une véritable renaissance visuelle, respectueuse et éblouissante.

Mais la refonte ne s’arrête pas là. L’aspect sonore a reçu un traitement tout aussi royal. La bande-son légendaire de Hitoshi Sakimoto a été entièrement réorchestrée par un orchestre symphonique. Les thèmes épiques, tragiques et mélancoliques qui ont marqué des générations de joueurs gagnent une ampleur et une richesse sonore incroyables. Chaque note renforce la puissance du récit et l’intensité des batailles.

Raison 4 (Pour) : Grâce à ses ajouts de confort qui modernisent l’expérience

Un classique, aussi génial soit-il, est souvent accompagné de lourdeurs d’époque. Square Enix en a bien conscience et a intégré une série d’améliorations de confort qui fluidifient considérablement l’expérience. Ces ajouts, loin d’être des gadgets, se révèlent rapidement indispensables et rendent le jeu bien plus accessible et agréable, surtout pour les nouveaux venus.

L’amélioration la plus notable est la possibilité d’accélérer la vitesse des combats (x2 ou x4). Les affrontements dans l’original pouvaient parfois être très lents, notamment à cause des animations. Cette option permet de réduire les temps morts, d’accélérer les phases de grinding (montée en niveau) et de rendre le rythme général beaucoup plus dynamique. C’est un changement qui change la vie.

De plus, l’interface a été entièrement repensée. Elle est désormais plus claire, plus lisible et plus intuitive. Que ce soit pour gérer l’équipement de ses nombreuses unités, naviguer dans l’arbre de compétences ou simplement visualiser les informations en combat, tout est plus simple. Le jeu a été optimisé pour la manette comme pour le combo clavier/souris. Ces améliorations de qualité de vie permettent de se concentrer sur l’essentiel, la stratégie et l’histoire.

Raison 5 (Contre) : À cause de son exigence et de son rythme d’un autre âge

Final Fantasy Tactics est un chef-d’œuvre, mais c’est un chef-d’œuvre exigeant. C’est son unique véritable point faible, qui pourrait rebuter certains joueurs. Malgré les ajouts de confort, le jeu conserve une difficulté très élevée, fidèle à l’original. Attendez-vous à des pics de challenge notoires, des batailles qui vous sembleront impossibles et qui vous forceront à revoir entièrement la composition de votre équipe ou à passer plusieurs heures à entraîner vos unités. Le jeu ne pardonne aucune erreur stratégique.

Cette difficulté est couplée à un rythme général assez lent. C’est un jeu qui demande de la patience. Les batailles peuvent durer longtemps, et l’histoire, bien que passionnante, prend son temps pour se développer. Les joueurs habitués à l’action immédiate pourraient trouver le rythme un peu trop posé. Le jeu demande un investissement en temps et en concentration que tout le monde n’est pas prêt à fournir.

Enfin, bien que la direction artistique en HD-2D soit magnifique, l’animation des sprites reste parfois un peu rigide. C’est un choix qui respecte le style de l’époque, mais qui peut paraître daté en comparaison des productions actuelles. Final Fantasy Tactics: The Ivalice Chronicles est une œuvre qui demande qu’on la mérite. C’est ce qui fait sa force pour les puristes, mais aussi sa principale barrière à l’entrée.

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Résumé

Final Fantasy Tactics: The Ivalice Chronicles n’est pas un simple remake, c’est une consécration. Square Enix a réussi l’exploit de préserver l’intégrité absolue d’un chef-d’œuvre tout en lui offrant l’écrin moderne qu’il méritait. Le scénario magistral et la profondeur de gameplay légendaire sont sublimés par une refonte visuelle somptueuse, une bande-son enchanteresse et des ajouts de confort qui le rendent plus agréable à jouer que jamais. C’est la version ultime, la porte d’entrée idéale pour les nouveaux venus qui découvriront l’un des plus grands récits jamais écrits pour un jeu vidéo. C’est aussi une lettre d’amour poignante pour les vétérans, qui redécouvriront le monde tragique d’Ivalice sous son plus beau jour. Un titre intemporel, puissant et tout simplement indispensable. Hier, aujourd’hui et pour les trente prochaines années.

  • Graphismes - 8/10
    8/10
  • Jouabilité - 8/10
    8/10
  • Bande-son - 9/10
    9/10
  • Durée de vie - 8/10
    8/10
Globalement
8.3/10
8.3/10

Pour

Scénario Shakespearien, mature et inoubliable Système de classes d’une profondeur folle Refonte visuelle HD-2D somptueuse Bande-son orchestrale magistrale Ajouts de confort qui modernisent le rythme

Contre

Difficulté très élevée avec des pics frustrants Rythme de jeu lent et méthodique Demande un fort investissement en temps Animations des personnages un peu rigides Peut être trop complexe pour les néophytes

Photo de Yazid Amer

Yazid Amer

Geek, gamer, esthète et bon vivant, un principe tout se Bench ! Si en plus je m’amuse que demander de plus ?

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