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5 raisons (ou pas) de jouer à Xenoblade Chronicles X: Definitive Edition

Avec Xenoblade Chronicles X: Definitive Edition, Monolith Soft redonne vie à un jeu longtemps resté prisonnier de la Wii U. Ce portage sur Nintendo Switch offre enfin l’occasion de redécouvrir un RPG colossal, singulier et profondément audacieux. Oubliez les chemins balisés ou les récits mystiques typiques de la série : ici, l’univers est ouvert, froid, impitoyable, et fascinant. Le joueur est propulsé dans un monde extraterrestre immense où la liberté prime sur la linéarité. Entre exploration libre, systèmes complexes, et Skells (mechas) impressionnants, ce Xenoblade hors norme ne fait pas l’unanimité — et c’est justement ce qui le rend si intéressant. Voici donc cinq raisons (ou pas) de plonger, ou replonger, dans cette aventure à part.

Raison 1 (pour) : Un monde immense et cohérent

Mira propose un monde gigantesque, varié et surtout crédible. Chaque zone affiche une géographie propre, avec ses reliefs, sa flore, sa faune et ses dangers. Ce n’est pas une simple carte géante, mais un écosystème vivant. Dès les premières heures, l’exploration se libère de toute contrainte. Aucun mur invisible, aucun script obligatoire pour ouvrir une région. Le joueur avance à son rythme.

Une montagne visible à l’horizon peut être atteinte, même si elle abrite des créatures d’un niveau bien supérieur, ce qui pousse à la prudence. Chaque détour peut mener à une surprise. L’absence de balisage excessif laisse place à une progression organique. Ce monde ne tient pas la main, mais il récompense l’audace et la curiosité.

Mira raconte une histoire par ses environnements seuls. Chaque biome propose ses règles, ses embuscades naturelles, ses chemins cachés. Cette approche transforme le simple fait de se déplacer en expérience sensorielle et stratégique. Elle renouvelle sans cesse l’intérêt de l’exploration.

Raison 2 (contre) : Une narration atypique

Xenoblade Chronicles X rejette les codes narratifs classiques. Le joueur ne suit pas un chemin épique centré sur un héros. Il incarne un agent de terrain au service d’une colonie humaine. La trame principale ne domine pas l’expérience. Elle se mêle aux missions secondaires, aux quêtes d’affinité, aux événements de factions. Le scénario progresse par paliers, mais impose souvent des conditions précises : atteindre un certain niveau, explorer une zone donnée, compléter une mission préalable. Ce qui ralentit l’accès aux moments clés.

Les dialogues restent souvent fonctionnels et sans emphase. Certains PNJ semblent figés, sans profondeur. Les personnages majeurs, eux, gagnent en consistance au fil du temps. Leurs motivations reposent sur la survie, les tensions politiques ou la méfiance envers Mira. Ce ton froid, parfois distant, tranche avec l’émotivité habituelle du genre. Le récit favorise une immersion globale, mais perd parfois en intensité dramatique. Cette structure peut séduire les amateurs d’univers crédibles, mais elle déconcertera ceux qui cherchent un rythme fort ou un fil narratif linéaire.

Raison 3 (pour) : Les Skells changent l’approche du jeu

L’introduction des Skells transforme la dynamique du gameplay. Ces méchas géants ne se contentent pas d’impressionner. Ils ajoutent une nouvelle couche de complexité et de satisfaction. Leur obtention requiert plusieurs heures d’efforts.

Ce temps d’attente crée une montée en tension. Lorsque le joueur prend enfin le contrôle d’un Skell, il accède à une mobilité étendue, à une puissance accrue, mais aussi à de nouvelles responsabilités. Les Skells disposent d’un carburant limité, d’un entretien coûteux, et d’évolutions progressives. Le vol, par exemple, ne se débloque qu’après plusieurs dizaines d’heures. Ce système évite l’effet de domination immédiate. Il invite à réfléchir à l’usage de chaque transformation, chaque déplacement. En combat, les Skells changent la posture stratégique.

Certaines créatures deviennent accessibles. D’autres résistent même à ces armures mécaniques. L’équilibrage reste subtil. Les Skells ne remplacent pas les phases à pied, mais les complètent avec intelligence. Le passage d’un mode à l’autre redéfinit l’approche des missions, des affrontements et de l’exploration. Cette mécanique offre une vraie récompense et une variété bienvenue dans la courbe de progression.

Raison 4 (contre) : Des limites techniques visibles

Ce portage ne masque pas l’origine du jeu sur Wii U. Malgré les efforts d’optimisation, de nombreuses limites techniques restent visibles. Les textures bénéficient d’un lissage, mais conservent une qualité inégale. Certains environnements souffrent de flou ou de clipping régulier. Les décors lointains manquent parfois de netteté.

Les modèles 3D des créatures et des méchas restent convaincants. En revanche, les personnages humains montrent davantage leur âge. Leurs animations semblent rigides, leur gestuelle répétitive, leurs visages peu expressifs. Cela nuit à l’impact de certaines scènes, en particulier durant les dialogues importants. L’interface a été revue pour plus de lisibilité, mais certaines limitations du moteur graphique persistent.

Les arrière-plans se chargent tardivement. Les ombres paraissent parfois grossières. En mode portable, le rendu reste correct, mais perd en finesse. Ces défauts ne gâchent pas l’expérience globale, mais rappellent que Xenoblade Chronicles X reste un remaster, pas une refonte. L’habillage technique assure la jouabilité, mais ne peut rivaliser avec les standards actuels du genre sur Switch.

Raison 5 (pour) : Un gameplay riche

Le gameplay repose sur une progression réfléchie. Chaque combat demande anticipation et positionnement. Les attaques spéciales, appelées Arts, possèdent des effets variables selon l’angle d’impact. Certaines techniques infligent davantage de dégâts depuis les flancs. D’autres brisent la garde si elles viennent de dos.

Ce système pousse à bouger, à lire les mouvements ennemis. Chaque membre de l’équipe peut suivre une classe évolutive, débloquant de nouveaux Arts, modifiant ses statistiques et son rôle. La personnalisation reste profonde. Elle s’étend aux armes, aux modules de combat, aux talents et aux équipements. Chaque ajustement change la dynamique de groupe. Les quêtes secondaires et les missions de faction enrichissent le contenu. Elles permettent d’apprendre sans pression.

Les aides à la navigation ont été améliorées, rendant le système plus lisible. Toutefois, aucun raccourci ne dispense de comprendre les mécaniques. L’expérience se mérite, mais récompense largement l’investissement par un sentiment réel de maîtrise.

Xenoblade Chronicles X: Definitive Edition

Résumé

Xenoblade Chronicles X: Definitive Edition ne ressemble à aucun autre RPG de sa génération. Ce titre ose une structure différente, moins dirigiste. Ce n’est pas un jeu conçu pour séduire immédiatement, ni pour impressionner visuellement. Pourtant, il impose peu à peu son univers, son rythme, et sa logique. L’exploration libre, la richesse des systèmes de jeu, la profondeur tactique des combats, tout cela forme une expérience qui ne triche jamais. Oui, certains choix de narration ou de direction technique peuvent rebuter. Mais ceux qui prennent le temps de s’adapter découvrent un RPG massif, atypique, exigeant et unique. Cette Definitive Edition ne gomme pas toutes les aspérités de l’original, mais elle les rend plus acceptables. Et dans un genre parfois trop balisé, cette liberté conserve une saveur rare.

  • Graphisme - 7/10
    7/10
  • Jouabilité - 8/10
    8/10
  • Bande-son - 8/10
    8/10
  • Durée de vie - 9/10
    9/10
Globalement
8/10
8/10

Pour

  • Liberté totale d’exploration dès le début
  • Monde vaste et cohérent
  • Skells puissants, bien intégrés à la progression
  • Système de combat stratégique
  • Interface et ergonomie améliorées
  • Direction artistique singulière et marquante
  • Bande-son immersive

Contre

  • Structure narrative un peu déroutante
  • Animation faciale rigide
  • Rythme très inégal
  • Limitations graphiques toujours visibles
  • Courbe d’apprentissage abrupte pour les débutants
Photo de Yazid Amer

Yazid Amer

Geek, gamer, esthète et bon vivant, un principe tout se Bench ! Si en plus je m’amuse que demander de plus ?

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