États-Unis : un contrôle numérique renforcé pour entrer sur le territoire

Voyager aux États-Unis va bientôt devenir beaucoup plus intrusif. L’administration américaine prépare effectivement un durcissement des règles de l’ESTA, le système d’autorisation électronique de voyage. Les nouvelles mesures prévoient la collecte massive de données personnelles : historique des réseaux sociaux, e-mails sur dix ans et reconnaissance faciale obligatoire. Une mesure qui soulève de nombreuses inquiétudes sur la vie privée et l’attractivité du pays.
Un examen numérique inédit pour les voyageurs qui veulent se rendre aux États-Unis
À partir de février 2026, les ressortissants des 42 pays bénéficiant du programme d’exemption de visa devront fournir des informations bien plus détaillées qu’auparavant. Les autorités américaines exigeront cinq ans d’historique sur les réseaux sociaux et dix ans d’archives d’e-mails. En plus de ces données, une application mobile obligatoire collectera des informations personnelles et biométriques. En particulier, via la reconnaissance faciale.
Jusqu’ici, l’ESTA était perçu comme une procédure simple et rapide pour les séjours touristiques ou professionnels de courte durée. Avec ce durcissement, entrer aux États-Unis ne sera plus seulement une question de sécurité classique. Il s’agira d’un véritable examen numérique de la vie privée des voyageurs. Les défenseurs des libertés individuelles dénoncent une surveillance disproportionnée qui pourrait décourager de nombreux visiteurs.
Liberté individuelle et attractivité du pays remises en question
Ces nouvelles règles s’inscrivent dans une logique de « vetting » numérique. Cela vise à identifier les profils jugés à risque avant même leur arrivée sur le sol américain. L’administration justifie ces mesures par la nécessité de renforcer la sécurité nationale face aux menaces terroristes et cybercriminelles. Cependant, de nombreux experts estiment que cette collecte massive de données pourrait être inefficace et surtout intrusive.
Au-delà des questions de sécurité, c’est l’image des États-Unis comme destination touristique et économique qui est en jeu. En effet, les voyageurs pourraient hésiter à partager autant d’informations sensibles, craignant des abus ou des fuites de données. Les acteurs du tourisme redoutent déjà une baisse de fréquentation. Quant aux défenseurs des droits numériques, ils alertent sur un précédent dangereux qui pourrait inspirer d’autres pays.



