La Pause Ciné – Laurence Anyways !
Cinéma d’hier et d’aujourd’hui, je vous propose mon avis sur des films qui m’ont marqués.
Il est donc temps de laisser tranquille son petit clavier l’espace de 2h40 et de s’installer confortablement dans un fauteuil assez mou, un canapé en cuir, ou de s’affaler dans son propre lit jusqu’à ce que mort s’ensuive :
Si vous avez aimé Mommy, sorti en octobre dernier, cet autre film de Xavier Dolan, sorti en juillet 2012 saura vous émouvoir tout autant !
Laurence Anyways, drame aux accents quebecois (expression pouvant faire sourire), nous conte l’histoire de Laurence, un professeur de littérature, et de la femme qu’il aime, Fred (dont l’actrice joue le role de Kayla dans Mommy), une femme passionnée. Cet homme passionnant, brillant, respecté par tous, craque, le jour de son trentième anniversaire, et avoue à sa compagne son sentiment d’avoir toujours appartenu au genre féminin.
Dans ce combat pour l’affirmation de soi, auprès de sa famille, de ses amis, de ses collègues et de ses élèves, Laurence perd tout ce qu’il avait construit alors, contre l’essence même de ce qu’il est. Ce film nous raconte sa très belle histoire d’amour, entre séparations et retrouvailles, et son aventure à la conquête de sa propre identité, mettant alors de côté tous les a priori du spectateur.
Dolan nous dresse un tableau émouvant, drôle et percutant de ce couple haut en couleur, qui nous fait tomber avec le personnage dans la spirale de sa vie, dans le tourbillon de son combat: entre perte, déception, amour, tendresse et humour excentrique.
(J’en ai même lâché quelques larmes, de rire et d’émotion !)
Laurence Anyways est pour moi, un chef d’oeuvre négligé du cinéma francophone récent. Il est pourtant doté d’un scénario émouvant, frais, drôle, d’une force et d’une profondeur certaine. Aussi, il s’inscrit dans un sujet actuel, l’acceptation des personnes transgenre, abordé différemment et enfin, le style est délicieux (oui, délicieux, je dis ce que je veux).
Dolan a, ici aussi, eu la chance de travailler avec de merveilleux accessoiristes, décorateurs, maquilleurs et coiffeurs, pour nos offrir, dans son style, un film scandaleusement coloré, excentrique et épicé ! Mention spéciale à la bande originale de ce film : une playlist à écouter chez soi, dans son lit, lors d’une insomnie .
Dans cette BO, on retrouve :
La célèbre chanson de Kim Carnes « Bette Davus Eyes », mais aussi du Cure, du Brahms, du Beethoven, du Depeche Mode..
Mais aussi, les puissantes chansons de Fever Ray « If I had a heart », de Headman « Moisture », de Visage « Fade to Grey »,et de Moderat « A new error ».
Ainsi que des ovnis qui font pourtant leurs petits effets, Céline Dion « pour que tu m’aimes encore » et Marie Denise Pelletier « tous les cris les SOS », du Diane Dufresne « Oxygnène » ou encore du Jean Leloup « 1990 »
Cependant, les reproches que je ferais à ce film sont sa durée, qui est pour moi trop grande et qui fait perdre un peu son rythme au film, et enfin son accessibilité. Le film n’est pas tout public, il s’adresse à un public d’adultes et de jeunes adultes (ou vieux ados), et ne correspond évidemment et en aucuns cas à un blockbuster américain !
Un film pour sortir des sentiers battus,
Bon film !