Test – Earthion sur Xbox : la renaissance d’un shoot’em up galactique signé Yuzo Koshiro
Il y a des jeux qui sentent bon la nostalgie, sans jamais tomber dans le piège du passéisme. Earthion, développé par Ancient Corporation, en fait partie. Sous la houlette du légendaire Yuzo Koshiro, le compositeur derrière Streets of Rage ou The Revenge of Shinobi, ce shoot’em up débarque sur Xbox pour remettre au goût du jour une époque bénie du pixel et du challenge pur. Et le résultat est tout simplement jubilatoire.
Un hommage sincère aux années 90
Dès les premières minutes, Earthion annonce la couleur : on est dans la droite lignée des grands shmups de l’ère 16 bits. Explosion de couleurs, musique électrisante et rythme effréné, tout respire la passion et le respect des codes du genre. Mais contrairement à un simple exercice de style rétro, Earthion ne se contente pas de copier : il réinvente.
L’histoire, volontairement simple, nous projette dans un futur où la Terre, vidée de ses ressources, a poussé l’humanité à coloniser Mars. Alors que la planète rouge est devenue le dernier refuge, une force alien surgit du néant pour tout anéantir. C’est dans ce chaos que vous prenez les commandes du vaisseau YK-IIA, dernier espoir d’un monde en ruine.
Une mise en scène minimale, certes, mais terriblement efficace. Le genre n’a jamais eu besoin de longs dialogues pour captiver : ici, c’est le gameplay et la direction artistique qui font tout le travail.
Le retour du vrai shoot’em up
Earthion renoue avec la pureté du genre. Défilement horizontal, tirs à l’écran saturé, patterns d’ennemis millimétrés : on retrouve le plaisir brut des Thunder Force, R-Type ou Axelay. Mais là où Earthion fait la différence, c’est dans sa souplesse moderne.
Le jeu offre une maniabilité exemplaire, ultra fluide sur Xbox Series X|S, avec des contrôles précis et réactifs. Les armes secondaires, les modules de soutien et les power-ups se combinent à merveille, sans jamais donner l’impression de surcharge. Mieux encore, les boucliers multiples et la gestion des pods d’amélioration permettent de souffler entre deux salves de projectiles. C’est un équilibre rare, parfaitement trouvé entre exigence old-school et accessibilité contemporaine.
Les amateurs de scoring seront ravis : Earthion encourage la prise de risque, le maintien du feu et la chasse au cristal d’énergie. On enchaîne les niveaux comme on avalait les crédits dans les salles d’arcade, la mâchoire serrée, les doigts crispés — et le sourire aux lèvres.
Une direction artistique somptueuse
Visuellement, Earthion est une lettre d’amour aux années 90. Chaque décor, chaque sprite semble sorti d’une Mega Drive sous stéroïdes. Les arrière-plans sont d’une richesse incroyable, avec des dégradés chatoyants et des effets de lumière parfaitement dosés.
Seule ombre au tableau : la générosité visuelle vire parfois à l’excès. Dans certaines zones, la profusion d’effets peut rendre la lecture de l’action un peu confuse, surtout lors des combats de boss où l’écran explose littéralement de projectiles. Rien de rédhibitoire, mais les puristes noteront cette petite faiblesse de lisibilité.
Pour les plus nostalgiques, le jeu propose même un filtre CRT optionnel, simulant les fameuses lignes de balayage des écrans cathodiques. Le rendu est superbe, recréant à merveille la texture d’un shmup 16 bits d’époque sur un écran 4K moderne.
La bande-son : un retour du maître
Et comment parler de Earthion sans évoquer sa bande-son ? Yuzo Koshiro livre ici une partition d’anthologie. Des nappes électroniques sombres, des basslines explosives et des mélodies héroïques dignes de ses plus grandes heures. Chaque niveau possède son identité sonore, soutenant l’intensité du gameplay et amplifiant les émotions.
Il faut dire que Koshiro ne s’est jamais reposé sur sa légende : il compose ici une bande originale flamboyante, mêlant synthé vintage et clarté contemporaine. Le résultat est tout simplement grisant. On joue autant avec les yeux qu’avec les oreilles, emporté dans un trip auditif qui rappelle ce que les jeux vidéo avaient de magique autrefois.
Un hommage sans compromis
Sur Xbox, Earthion bénéficie du Smart Delivery, garantissant la meilleure version possible selon votre console. Les temps de chargement sont quasi inexistants, les animations fluides, et aucun ralentissement ne vient gâcher l’expérience.
C’est une œuvre faite avec amour et respect, pensée pour les fans comme pour les nouveaux venus. On sent la passion du studio Ancient dans chaque pixel, chaque riff électronique, chaque explosion minutieusement chorégraphiée.
Certes, Earthion ne cherche pas à révolutionner le genre. Il ne le doit pas. Il vise la perfection dans la tradition — et il y parvient.
Conclusion sur Earthion
Earthion est un pur bonheur rétro. Un jeu sincère, exigeant, musicalement brillant et artistiquement somptueux. Ce n’est pas un simple clin d’œil nostalgique, mais une véritable lettre d’amour aux shoot’em up d’autrefois, sublimée par le savoir-faire d’un compositeur mythique et d’une équipe passionnée.
Sur Xbox, il s’impose sans mal comme l’un des meilleurs représentants modernes du genre. Beau, nerveux, généreux, il coche toutes les cases du plaisir immédiat et durable.
Un shoot’em up comme on n’en fait plus. Ou plutôt : comme on n’en faisait plus.
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Résumé
Earthion signe le grand retour du shoot’em up japonais sur console Xbox. Rythmé, musicalement sublime et visuellement bluffant, il réunit tout ce qu’on aime dans les jeux de tir à l’ancienne, tout en offrant le confort moderne d’un gameplay parfaitement calibré.
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Graphisme - 9/10
9/10
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Bande son - 10/10
10/10
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Jouabilité - 9/10
9/10
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Duree de vie - 8/10
8/10
Globalement
Pour
- La bande-son magistrale de Yuzo Koshiro
- Une direction artistique pixel-art somptueuse
- Une jouabilité fluide et équilibrée
Contre
- Parfois trop d’effets à l’écran
- Manque d’audace dans la structure
- Quelques passages peu lisibles sur les boss