Test – Teufel Cinebar Lux : une barre de son simple mais très technique
Barre de son moyen de gamme de la marque allemande, la Teufel Cinebar Lux est une référence se voulant à la fois complète et puissante, suffisamment armée pour se passer de caisson de basses. Son design plutôt passe-partout voire même élégant suivant le point de vue en fait donc, sur le papier, un produit parfait pour s’intégrer dans un petit espace. Vendue en ce moment à 750 Euros ce qui n’est pas un détails, la Teufel Cinebar Lux va-t-elle faire trembler vos murs (avec maîtrise) ?
Design simple, promesses éprouvées
S’il y a vraiment toutes les gammes cohabitent dans le domaine de la barre de son, le modèle Teufel se classe déjà dans les produits extrêmement sérieux et ambitieux. Sa fabrication presque exclusivement plastique ne gâche pas la bonne impression de qualité. Le modèle est très épuré, assez plat même si nous sommes tout de même sur une épaisseur conséquente, et facilement intégrable dans un coin TV standard. Il faut tout de même préciser que sa longueur est autour des 110cm, ce qui implique un meuble TV en conséquence. Il est également possible de l’accrocher au mur via ses deux petites encoches (à placer sur des vis).
Côté sonore, puisque la promesse est de se passer de caisson, la disposition du modèle est simple :
- 8 haut-parleurs en façade : 6 pour les médiums-basses dont 2 pour la voie centrale, 2 tweeters (aigus) sur les côtés
- 2 haut-parleurs médiums-basses sur les faces inclinées, cela pour déclencher l’effet surround
- 2 haut-parleurs médiums-basses pointés vers le haut, pour amener de la verticalité au son
- 4 radiateurs/membranes en passif. Cette technologie dérivée du bass-reflex permet d’obtenir des basses plus profondes avec la simple présence des haut-parleurs. Les systèmes à radiateurs passifs sont presque toujours sur des petites enceintes ou modèles trop compacts (comme ici) pour avoir un vrai grand haut-parleur de basses ou un caisson dédié
La connectique est quant à elle assez simple, voire même un peu insuffisante pour certaines configurations.
- Entrée HDMI
- Prise HDMI/ARC. Pour rappel, la fonction ARC (Audio Return Channel) permet faire passer un signal audio dans les deux sens. En branchant une TV sur cette prise, la Cinebar Lux envoie son et vidéo sur la TV, et peut également recevoir le flux audio de cette dernière. La fonction ARC ne s’arrête pas là puisqu’elle permet de lier les contrôles de volume sur une même télécommande, mais également l’extinction et l’allumage des deux produits
- Prise jack, pour y brancher un baladeur ou autre
- Prise USB, pour la lecture des fichiers audio stockés sur clés/disques durs
- Entrée optique (numérique)
- Prise Ethernet : raccordement au réseau. Le modèle inclut également le Wifi, ainsi que le Bluetooth (même si rien de réseau là-dedans).
- Sortie pour caisson de basses actif (auto-amplifié). Cette sortie peut s’avérer très importante si le modèle ne descend pas assez en fréquence
La connectique est assez complète, mais manque un peu de doublons. En l’occurrence, 2 prises HDMI pour une seule vraie entrée… un peu juste. En l’état vous pouvez brancher un lecteur blu-ray, ou une console, ou… bref seulement une chose à la fois. La Teufel Cinebar Lux n’est pas destinée à remplacer un ampli-home cinéma, mais une deuxième entrée n’aurait pas été du luxe. Comme sur la plupart des barres de son, la connectique est placée dans le sens de la barre, logée dans un renfoncement. Cela permet de mettre le produit suffisamment près du mur, et accessoirement de ne pas laisser des excroissances câblés un peu partout.
Enfin, le modèle intègre des boutons de contrôles (basiques) sur son capot, secondés par une télécommande simple, mais très bien finie et un peu plus complète. Le tout est légèrement guidé par un écran en façade, qui est davantage une indication à base de points lumineux qu’autre chose. Il permet d’afficher un ou deux mots (défilant) mais pas plus.
Une connectivité efficace et propriétaire
Passons rapidement sur les connectivités simples : USB, optique, jack, ainsi que le mode Bluetooth. Tous ces modes ne différencient pas le produit d’une enceinte sans-fil classique. Seul le mode USB peut passer par l’application dédiée Raumfeld, sur laquelle nous reviendrons un peu plus bas.
Pour faire très synthétique, il existe donc deux grands modes de connexions : Soit en mode barre de son, soit en mode enceinte connectée.
Le premier mode est assez classique, il demande se raccorder à un téléviseur via sa prise HDMI/ARC, et en HDMI pour un branchement sur diverses sources (consoles, lecteur dédié, etc..). La Teufel Cinebar Lux est ici compatible Dolby Audio et DTS, lui permettant de gérer le multipistes.
Le second mode permet d’utiliser le produit en tant qu’enceinte connectée. Via Wifi ou RJ45, il se lie au routeur grâce à l’application smartphone dédiée Raumfeld. Raumfeld est à la fois une application et une sorte de protocole maison de Teufel, une façon de gérer ses différents produits à la manière de Sonos par exemple. Une fois configuré grâce à l’application, plusieurs choix s’offrent :
- Lire la musique stockée sur le réseau local. L’application permet de naviguer et gérer des favoris et des playlists.
- Utiliser le service TuneIn de radios connectées
- La lecture de services de streaming en ligne. En l’état, Raumfeld intègre Tidal, Napster, Soundcloud et Spotify (ainsi que la protocole Spotify Connect). Pas de Apple Music, Deezer ou Qobuz, ce qui est un peu léger. Il reste possible d’utiliser ces services en activant le mode partage de musique depuis son téléphone, mais cette solution n’est clairement pas optimale.
- Configurations multi-room et multi-enceintes. La Cinebar Lux peut s’intégrer dans un écosystème multiroom, mais permet également de se synchroniser avec deux enceintes de la gamme Teufel pouvant jouer le rôle d' »enceintes arrières ». N’ayant pas utilisé ce mode, je ne reviendrai pas sur cette possibilité.
Mise à part le côté encore simple et perfectible de Raulfeld, rien d’alarmant. Les propositions réseau du produit sont là, pas pléthoriques, mais bien pensées.
Un son équilibré, puissant et technique, mais sans caisson
Dès le calibrage de la pièce effectuée (pour que le modèle règle au mieux ses effets sonores) et le son lancé une chose saute aux oreilles : la Teufel Cinebar Lux sonne relativement équilibré. Pas de grosse bosse qui tache dans les bas médiums histoire d’immédiatement percuter. Au contraire, la bonne surprise vient plutôt des médiums, et surtout des aigus. La patte Teufel permet de donner un son plutôt clair et maîtrisé, pas d’accentuation trop marquée non plus dans cette gamme de fréquences. Mais surtout, les tweeters semblent de très bonne qualité, particulièrement pour un produit de ce type. L’avantage principal est d’être parfaitement exploitable en tant que bonne petite enceinte. Beaucoup de modèles rencontrés – je pense par exemple à la LG SJ8 – manque de maîtrise et de qualité dans ce domaine. Le modèle LG est encore plus fin que la Teufel, mais son tarif est proche.
Les basses ? Suffisamment puissantes et profondes pour sortir du lot des barres de son classiques, suffisamment convaincantes pour faire illusion… encore que. Dans la plupart des cas de figures, la Teufel Cinebar Lux gère parfaitement son affaire. Mais avec un peu d’exigence, ce qui risque d’être le cas vu son tarif, l’absence de vrai caisson de basses se fait tout de même sentir. Le produit ne descend bas, vibre, mais ne donne pas la même assise, la même impression d’enveloppement. En l’état le résultat peut suffire, on peut le considérer comme convaincant, mais pas pour qui veut en tirer le meilleur. Rien d’alarmant en soit, aucune barre de son ne réussit cet exploit, pas même la Sennheiser Ambeo pourtant plus de 3 fois plus chère. Si possible, et sous réserve de place dans votre coin TV, dégotez-vous un petit caisson de basses actif (auto-amplifié) pour l’épauler.
Il reste possible de jouer sur l’égalisation du produit à travers 3 gammes (basses/médiums/aigus), mais cela ne permettra pas de booster l’impression d’ampleur. En revanche cela permettra, en poussant légèrement les basses et les aigus, de donner un peu de patate au son, ce qui peut être utile en jeu ou sur certains morceaux et certains usages.
Théoriquement, cette barre de son permet créer un semblant d’environnement 3D grâce à la disposition latérale et verticale de certaines enceintes, ainsi que par sa prise en charge Dolby Audio et DTS. A ce niveau, le modèle ne réussit pas l’exploit absolu. A l’instar de bien des barres de son, sa spatialisation horizontale est plutôt bien gérée, le son reste large et « presque » convaincant pour recréer les canaux arrière. Ce point est déjà à noter, car n’est pas encore maitrisé par tous les constructeurs. En outre, le modèle propose ses technologies de traitement sonore Dynamore Ultra et Dynamore 3D, permettant d’étendre le son sur les côtés à partir d’une simple source stéréo. Cette option marche plutôt bien et apporte effectivement plus d’ampleur à l’écoute. A privilégier sur les plupart des musiques et vidéos stéréo, même si les voix peuvent devenir trop lointaines.
Pas de secret en revanche sur la notion de verticalité. La marque ne prétend pas faire du Dolby Atmos et cela se ressent. Pas véritablement de profondeur ou d’empilement des détail sur cet axe. Difficile de lui reprocher quelque chose, car mis à part le modèle Sennheiser Ambeo je n’ai jamais rencontré une barre de son vraiment efficace sur cet exercice.
Conclusion
Pas parfaite, la barre de son Cinebar Lux de Teufel rentre pourtant dans la catégorie des excellents modèles. Dimensions encore assez contenues, ergonomie et options presque complètes, mais surtout une sonorité vraiment technique et étudiée, loin de seulement vouloir en mettre plein la vue. Chère, mais une qualité en conséquence.
Test de Teufel Cinebar Lux notre avis 750€
Résumé de Teufel Cinebar Lux
Opter pour le Teufel Cinebar Lux pour une expérience audio supérieure, un design élégant, une connectivité polyvalente, une immersion totale et la fiabilité d’une marque renommée.
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Design/construction - 8/10
8/10
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Ergonomie/fonctions - 7.5/10
7.5/10
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Son - 8.5/10
8.5/10
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spatialisation - 7/10
7/10
Globalement
Pour
- Son à la fois riche et équilibré
- Bonne tenue dans les basses
- Extrêmement simple d’usage
- Très bonne construction
Contre
- Spatialisation verticale encore faible
- Caisson de basses préférable
- Connectique un peu faible