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Incendie à Notre-Dame de Paris, la question de la sauvegarde numérique

Alors que la France se remet doucement de l’incendie ravageur qui a touché la cathédrale de Notre Dame de Paris, la question de la sauvegarde du patrimoine n’a jamais été aussi importante. L’édifice semble sauf, mais il faut se demander ce qu’il aurait pu advenir de ce monument s’il s’était effondré. Physiquement, il n’y aurait eu plus que des ruines… Mais dans ses copies numériques, il se pourrait bien que la cathédrale ait échappé à l’incendie

En effet, avec les progrès de la 3D, de nombreux bâtiments ont vu leur structure sauvegardée de manière virtuelle. À ce stade, nous avons plusieurs cas de figure. Certains sont de réels projets de sauvegarde culturelle et d’autres, se retrouvent au travers de jeux vidéo. Dans cet article, nous allons nous intéresser plus précisément aux différentes options de sauvegardes déployées à travers le monde

Le projet The Million Image Database

À l’initiative de l’UNESCO, de l’Institut numérique d’Archéologie de l’Université d’Oxford, de l’Institut des études des anciennes civilisations de l’Université de New York et d’ingénieurs de l’Université d’Oxford, le projet The Million Image Database a été lancé afin de préserver les monuments historiques. Ce projet a débuté en Afrique du Nord, suite à la multiplication des attaques terroristes. L’État islamique s’employait en effet à attaquer et détruire le patrimoine mondial architectural. Afin de préserver ces siècles d’histoires, The Million Image Project a pour but de protéger « numériquement » ces lieux à la valeur inestimable.

Sauvegarder le passé…

Sous le slogan « Preserving the past, protecting the future », « Préservons le passé, protégeons le futur », The Million Image Project a donc réalisé des copies virtuelles de nombreux monuments historiques d’Afrique du Nord. À l’aide de photographies bénévoles, le but est de sauvegarder un maximum de données possibles sur le patrimoine en question. Cette sauvegarde permettra donc de reconstruire les monuments si cela était nécessaire.

Par exemple, ci dessous, voici une photographie provenant du Caire en Égypte. Cette photographie fait partie de la base de données du projet.

Incendie à Notre-Dame de Paris, la question de la sauvegarde numérique 3D

… et créer une archive pour le futur

Enfin, sans s’attarder sur la question de la reconstruction, la sauvegarde numérique d’un monument nous permet au moins de préserver son existence. Comme indiqué sur le site du projet One Million Image : « By using digital techniques to map and preserve monuments and other aspects of shared human history, we are able to ensure that nobody can deny history […]. », « En utilisant des technologies numériques pour cartographier et préserver des monuments et d’autres aspects de l’Histoire de l’Humanité, nous sommes capables d’assurer que personne de pourra nier l’Histoire. ». À travers cette sauvegarde numérique, on cherche donc à conserver une trace indélébile d’une époque passée. Au-delà du souvenir, la copie numérique constitue une véritable archive des anciennes civilisations et elle aura pour but d’être transmise aux futures générations… 

Pour conclure cette partie sur le projet The One Million Image Database, il s’agit là d’un projet Open Source. Une grande partie des images provient de photographies d’amateurs ou de bénévoles. Cela signifie que de tels projets pourraient voir le jour partout dans le monde, dans l’espoir de préserver le patrimoine Historique de l’Humanité. Comme il est écrit sur le site du projet : « We are at the beginning of an amazing journey and everyone’s history deserves to be remembered. », « Nous sommes au commencement d’un voyage incroyable et l’histoire de chacun mérite que l’on s’en souvienne »…

Iconem : La start-Up française spécialisée dans la sauvegarde du patrimoine

Dans la continuité de ce qui a été vu avec The Million Image Database, nous avons une start-up française du nom de Iconem qui s’est spécialisée dans la sauvegarde des monuments historiques. Sauf qu’ici, la start-up réalise un véritable travail de modélisation en 3D.

Iconem propose donc une reconstruction numérique de lieux historiques. Pour beaucoup, ils représentent une part du patrimoine mondial de l’Humanité.

Afin de mieux comprendre le travail effectué, voici le travail qu’ils ont réalisé pour la ville d’Alep, en proie à la destruction :

En complément de ce travail, nous pouvons retrouver certains modèles 3D, dont par exemple, celui du Minaret de la ville d’Alep. Détruit en avril 2013 lors des combats, ce modèle date après la destruction. Si cela ne correspondre qu’à des décombres, ces modèles 3D de monuments détruits pourront servir à la reconstruction.

Même si certains monuments sont déjà détruits, réaliser des copies de 3D est un excellent moyen de sauvegarder un patrimoine. Cela permet ainsi d’anticiper de potentielles destructions physiques d’un lieu…

Assassin’s Creed unity : Hommage à Notre Dame de paris de la part de la communauté

En ce qui concerne un aspect beaucoup moins évident de la sauvegarde du patrimoine, nous pouvons citer les jeux vidéo. Bon nombre d’entre eux prennent place (ou s’inspirent) de hauts lieux culturels. À l’image du jeu Assassin’s Creed Unity qui se déroule dans la ville de Paris, on y retrouve une reproduction virtuelle de nombreux bâtiments de la capitale… Dont Notre Dame de Paris.

De ce fait, la reproduction en 3D a permis à de nombreux joueurs de découvrir la cathédrale. Avec une exploration beaucoup plus permissive des lieux, la découverte de Notre-Dame dans le jeu Assassin’s Creed offre beaucoup de points de vue qui sont pourtant inaccessibles avec la cathédrale du « monde réel ». Avec cette exploration « en parallèle » du monument, de nombreux joueurs ont pu approcher la sensation de grandeur de l’architecture, même à travers un écran.

Pour en revenir au sujet initial et montrer l’importance de ce jeu vidéo dans la culture du patrimoine de Notre-Dame, il faut montrer ce rapprochement qui s’effectue entre réalité et numérique. Pour certains, les barrières s’effacent et les liens entre la version physique et sa représentation numérique deviennent plus forts que jamais.

https://twitter.com/YVBisonline/status/1117904281900728322

Ici, même à travers un jeu vidéo, le patrimoine de Notre Dame se transmet au cours de sa découverte par le joueur. Même s’il ne s’agit donc que d’une copie virtuelle, l’exploration de la cathédrale au cœur du jeu Assassin’s Creed aura au moins eu le mérite de marquer les esprits et faire découvrir une partie de l’histoire de France…

D’ailleurs, en hommage à la cathédrale, le jeu Assassin’s Creed Unity est disponible gratuitement sur les plateformes d’Ubisoft.

La VR : La solution à la sauvegarde du patrimoine ?

Comme nous l’avons vu plus haut, la modélisation en 3D de monuments historiques ne représente plus un réel défi technologique pour l’Homme. Il est donc possible de créer des modèles pour la quasi-totalité des monuments existants. Avec le progrès des technologies de réalité virtuelle et la démocratisation de ces dernières, il y a fort à penser que les visites de bâtiments puissent se faire à l’aide du numérique.

Nous avons déjà la possibilité de réaliser les visites de certains musées en réalité virtuelle. Le Louvre par exemple, propose déjà une visite virtuelle. Cela nous laisse donc penser que pour de nombreux monuments, il y a la possibilité de réaliser des sauvegardes en 3D pour ensuite en proposer une visite virtuelle. De plus, ces visites offrent de plus grandes possibilités. Dès lors que la visite en 3D commence, le visiteur « n’est plus soumis à la gravité », et pourrait se déplacer librement dans l’espace. Ainsi, rien n’interdira de s’approcher au plus proche des tours Notre-Dame, même à une cinquantaine de mètres de hauteur.

Des limites, mais pas de barrières infranchissables…

Évidemment, ces solutions ne sont pas parfaites, et rien ne viendra remplacer une visite réelle d’un monument. Les sons, les ambiances, la foule, rien de tout cela ne sera aussi bien représenté qu’en réalité. La réalité virtuelle possède donc ses limites sur l’immersion d’un visiteur et il semble difficile de concevoir qu’elle vienne un jour remplacer les visites physiques. Cependant, à défaut de les remplacer, elle pourra au moins les suppléer. Les visites virtuelles de monument seraient accessibles en quelques clics dans tous les endroits du monde… Et cette réalité virtuelle, bien qu’en phase expérimentale dans le domaine de la culture, deviendra probablement un vecteur majeur de la transmission des savoirs Humains à travers le monde…

La sauvegarde de monuments en 3D représente donc une opportunité qu’il faut saisir, le patrimoine de l’Humanité en dépend…

Photo de Clément

Clément

Rédacteur & Testeur Produits santé et sports connectés. Étudiant en Master Humanités Digitales, je suis passionné par le sport et les nouvelles technologies.

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