Interview – Walane, Youtuber et créateur de GeoRide
Il y a peu nous sortions un article test sur le boitier moto GeoRide, créé par Walane. Aujourd’hui nous vous proposons une interview de ce dernier. Nous avons pu lui poser quelques questions qu’un utilisateur du boitier pourrait se poser avant d’acheter ou après une certaine utilisation.
Interview
Le Café Du Geek : Ton parcours scolaire et professionnel avant GeoRide ?
Walane : J’ai fait un BAC STI Génie Electro-Technique, par manque de compétence pour faire un BAC S. À l’époque on me disait que l’informatique c’était complètement bouchée, c’est mon prof qui me disait ça [rire]. En cours je me rappelle dire « Je veux faire de l’informatique » à mes collègues/profs. Malgré tout j’aimais beaucoup l’électricité, même aujourd’hui. J’ai enchaîné par un DUT Informatique, un peu plus violent parce qu’il fallait un peu plus bosser, et j’avais pas mal de lacunes en maths ! J’ai tout fait pour finir ce DUT, en accrochant tant bien que mal la moyenne. En parallèle des études je faisais pas mal de choses, comme un site web pour organiser les soirées étudiantes à Lille et d’autres petits projets perso. J’ai continué avec une licence MIAGE, parfait pour tout ce qui est entrepreneuriat, mais j’avais 5 de moyenne en gestion ! J’ai continué avec un master informatique où je me suis ennuyé pendant 2 ans à faire du développement sur de très vieux systèmes (e.g. : carte Nexys) ainsi que pas mal de théorie. Dans le même temps, j’étais en alternance dans une startup dans le Nord, à Lille, pour finir sur 1 an de CDI dans cette même boîte. Je suis parti de cette boîte pour Youtube, parce que j’avais envie de changer d’air. Au même moment, j’ai commencé GeoRide, en Novembre 2017. J’étais libre, enfin !
Comment a commencé l’aventure GeoRide ?
W : Je me suis inscrit en incubateur, j’ai rencontré pas mal de gens qui m’ont aidé. Au fur et à mesure Youtube prenait moins de place et je me consacrais de plus en plus à GeoRide. Au début l’idée c’était de créer déjà une application. Parce que je me disais qu’il n’y avait rien de similaire dans le secteur de la moto, tout était vieux. J’ai donc travaillé sur cette application et je me suis dit que j’allais acheté un tracker et le revendre avec mon application. Mes collègues dans l’incubateur m’ont plutôt poussé à créer mon propre truc et du coup j’ai commencé à imaginer toutes les fonctionnalités. Ce serait déjà génial d’avoir le tracker qui fonctionne super bien. Rien que le fait de pouvoir partager son boitier avec quelqu’un d’autre ce n’était pas possible jusque là, prévenir sa copine quand on arrive à tel ou tel endroit, plein de choses comme ça qui sont passionnantes et faciles à réaliser, en tant que développeur. J’ai d’ailleurs envie de faire des vidéos autour du développement pour dire aux gens « Regardez, vous pouvez faire tout ce que vous voulez ! ».
Après je me suis dit que l’alarme serait intéressante, en partant d’un constat personnel : Quand j’ai eu mon vol de moto, en mai 2017, j’avais un bloc disque alarme, un antivol et tout et au final ils avaient scié le tout. Et je me suis dit qu’en 2017 c’est quand même fou qu’on utilise le son comme moyen d’avertir quelqu’un qu’on lui vole sa moto. Je me suis donc dit qu’il fallait un bloc disque, mais connecté à mon portable. Ce dernier aurait un détecteur de vibration qui enverrait des infos, via le réseau mobile, au serveur qui s’occuperait du dispatch au client ensuite. D’ailleurs on était les premiers à faire des alertes par appel téléphonique. Et enfin, le détecteur de chute, ça c’était un plus parce que pour la moto c’était parfait.
LCDG : Tu vis de GeoRide maintenant ? Ou Youtube y participe ?
W : Je vis totalement de GeoRide, YouTube je fais plus du tout, j’ai complètement arrêté. J’ai essayé de m’accrocher à YouTube pendant un long moment avec deux monteurs que j’avais recruté, mais en fait, tant que ça ne vient pas de toi, ça ne peut pas marcher. Quand mon monteur est parti, ça m’a libéré de ne plus avoir de rythme à tenir niveau vidéo à sortir. Aujourd’hui j’ai envie de refaire des vidéos, mais en mode sans pressions.
GeoRide, c’est combien de personnes derrière ?
W : Alors on est, en tant qu’employé et non-stagiaire, 5. Il y a un responsable service client, qui s’occupe également de l’expédition des commandes et de pas mal d’autres choses dont la satisfaction client, qui est très importante. On a ensuite le responsable en communication et marketing qui va gérer toute l’identité visuelle de la marque et ensuite deux développeurs en alternance qui ont fait, notamment, le réseau social.
Et toi, à quel niveau tu interviens dans GeoRide ?
W : Pour la partie développement, je m’occupe de toute la partie back-end (ndlr : le back-end est la partie serveur, non visible par l’utilisateur. A différence du front-end, visible par l’utilisateur). Il n’y a que moi qui y touche pour le moment. Les deux développeurs présents, en alternance, travaillent sur l’application, mais absolument pas sur ce qui se déclenche côté serveur. Par exemple quand tu déverrouilles ta moto, eux vont coder le « simplement » le bouton et moi je m’occuperai du système derrière. Je m’occupe également de gérer le service client avec mon collègue, de superviser la communication, d’imaginer les nouveautés ou encore de gérer l’administratif.
LCDG : En parlant de back-end, qu’avez vous mis en place au niveau de la sécurité, notamment par rapport à la géolocalisation
W : La première idée, ça a été de ne pas gérer l’infrastructure, c’est-à-dire que tout est managé complètement. Le code est exécuté sur Amazon ou OVH et tout est auto gérée c’est-à-dire que nous n’avons pas la main sur ces serveurs. Car la gestion des serveurs c’est un métier, le fait de l’avoir en auto gérée, ça nous évite d’avoir à faire ce métier-là. Et forcément, cela garantit une bonne sécurité. De plus, toutes les données sont hébergées en France. Nous avons, en interne, une carte recensant en temps réel tous les événements de tous les boîtiers GeoRide, et bien les positions sont « brouillés » et aucune ne peut être utilisée par un hacker malveillant. Et enfin, le plus important, c’est le bug bounty. Certains hunters (ndlr : des « hackers » participant aux bug bounty) râlent d’ailleurs de ne trouver aucune faille ! [rires]J’en profite pour faire une petite annonce en avant-première, cette année nous lancerons un bug bounty, mais publique cette fois-ci. Des récompenses seront au rendez-vous bien entendu avec 300, 500 voir 1000€ tout dépend des bugs trouvés.
Au niveau du prix, qu’est-ce qui explique un tarif de 189€ ?
W : Quand on a sorti le produit, la première chose qui à choqué les gens, c’était le prix. On a quasiment jamais des gens qui disent que le prix est trop élevé. Il faut bien comprendre que quand on a sorti le produit en 2018, et même encore aujourd’hui, un tracker avec une application comme Tecno Globe c’est aux alentours de 400€. Un détecteur de chute, c’est aux alentours de 400€ également. En additionnant toutes les fonctionnalités de GeoRide, on arrivait à un tarif d’environ 1000€. Donc le prix de 189€ est, je trouve, totalement justifié. Heureusement que l’abonnement est là par contre. Tu ne peux pas proposer aujourd’hui un service avec un réseau mobile, sans abonnement.
LCDG : Est-ce que vous comptez faire, au même titre que Liberty Rider, un appel au secours automatique ? Car pour le moment, seuls vos proches ayant télécharger l’application et/ou créer un compte, peuvent être mis au courant en cas d’accident.
W : Au début j’étais un peu réfractaire, je me disais que ça allait être anxiogène, que c’était mieux les amis. Par contre, une chose dont on est fier aujourd’hui c’est qu’on n’a aucune levée de fonds et on est complètement indépendant depuis le début. Pour séduire des entreprises comme IMA, qui gère les appels au secours, il faut déjà entre 30 et 50 milles euros pour déposer son dossier et ensuite ils allouent une équipe 24/24 pour ton produit. Donc financièrement on ne peut pas et ça décuplerait le prix de GeoRide.
Pour l’obligation de télécharger l’application, pour le moment on a prévu l’envoi d’un lien lors de la sortie d’une zone définie, pour qu’une personne puisse suivre le trajet et ainsi savoir quand le motard arrive. En dehors de ça, on ne peut pas appeler quelqu’un tant qu’il ne nous a pas validé son numéro de téléphone pour des raisons de protection des données personnelles.
Des nouveautés de prévu sur GeoRide bientôt ?
W : On travaille actuellement à refaire le système de carte, pour Android, qui n’est pas top sur l’appli comparée à Apple. On va continuer à travailler sur le réseau social. On prépare des trucs, on réfléchit toujours à de nouvelles choses. Je ne peux pas tout vous dire, mais des nouveautés arrivent pour cette année. Comme par exemple les parcours, uniquement faits par de « vrais gens » grâce au tracker. Et tu pourras partager ton parcours à la communauté, l’annoter, etc.. Le tout via le boitier et non via le téléphone. Le créneau de GeoRide depuis le début c’est « Séparer le téléphone de la moto ».
LCDG : Vous avez un Discord pour « connecter » votre communauté et qui fait office, entre autre, d’avant-support ou encore d’offrir la parole aux utilisations pour proposer des améliorations . Est-ce que vous prenez en compte les améliorations proposées par la communauté ?
W : Bien sûr. Mais parfois les gens vont proposer des améliorations et il faut les écouter, mais pas à la lettre. C’est-à-dire que derrière leurs améliorations, il faut comprendre le problème et corriger le problème à la base. Mais on écoute tous les retours de la communauté.
Est-ce que toi même tu utilise GeoRide tout les jours ?
W : Oui, j’utilise GeoRide tous les jours. Déjà au boulot ou ailleurs, je ne stress plus par ma moto. Je ne passe plus mon temps à regarder par la fenêtre. J’aime aussi beaucoup regarder mes trajets, voir combien de temps j’ai mis pour rentrer chez moi, etc… Le réseau social je l’utilise aussi, mais il faudrait que je l’utilise plus pour rencontrer des gens.
Un petit mot de fin ?
W : Nous notre objectif c’est vraiment de construire le meilleur produit possible. Tout n’est pas encore parfait. Pour le moment je trouve qu’on gère bien notre croissance qui est quand même très forte. On a le souci du client, et du motard surtout, en permanence. Dans nos développements, dans tout ce qu’on fait. On a vraiment une orientation client très forte. On veut réunir tout un écosystème autour de GeoRide, que les utilisateurs finaux puissent vendre leur moto sur GeoRide, l’acheter, sortir entre potes grâce à GeoRide, protéger eux et leur moto grâce à GeoRide.