La Pause Manga – Nana !
Bienvenue dans la chronique de La Pause Manga dans laquelle je vous présenterai chaque semaine un manga différent de ma bibliothèque personnelle, mais aussi de mes nouvelles découvertes.
Je vous présenterai dans ces articles un résumé et une analyse de l’œuvre, ainsi qu’une présentation des auteurs avec des comparaisons, le tout illustré d’images du manga concerné dans le but de vous faire découvrir un peu ce monde déjanté typiquement japonais, et le rendre accessible à tous !
Vous aurez reconnu cet énorme succès qui est le manga NANA! qui est une histoire originale de Ai Yazawa, la reine du shojo que vous connaissez peut-être avec Last Quarter, Je ne suis pas un Ange ou encore Gojinko. NANA est donc pré-publié dans le magasine Cookie au japon et voit le jour en volume relié en 2000. La série compte à ce jour 21 tomes et la série est toujours en cours depuis un certain temps désormais à cause des problèmes de santé de l’auteure.
Un fanbook intitulé Nana 7.8 est également sorti et s’insère entre les volumes 7 et 8 du manga, ainsi qu’un artbook intitulé Nana 1st illustrations en 2004.
Et puis, bien évidemment, une série animée a vu le jour en avril 2006 et s’est terminée en mars 2007 avec 47 épisodes!
En parallèle à cela, deux films (Nana et Nana 2) ont vu le jour en 2005 et 2006.
Tout commence avec Nana Komatsu qui, en prenant le train pour Tokyo, se retrouve à côté de Nana Ōsaki. L’une cherche à retrouver son copain et l’autre veux devenir chanteuse professionnelle dans un groupe de punk. Nana Ōsaki a également un copain sur Tokyo, mais il fait partie d’un autre groupe, en tête des ventes du moment. Les deux Nana vont se retrouver finalement lorsqu’elles vont trouver toutes deux le même appartement, et vont décider de vivre ensemble, trouvant l’idée de partager le loyer avantageux. C’est alors que va commencer une grande amitié entre ces deux jeunes filles de 20 ans portant le même prénom.
Désormais je vais vous parler des différents thèmes abordés dans ce manga :
– Pour commencer, il y a beaucoup de références à la culture japonaise, comme par exemple la forte symbolique du « 7 » qui se dit « nana » en japonais, leur date d’anniversaire et le fait que les deux Nana se retrouvent dans l’appartement 707.
On a également la fête de Tanabaka, dont le principe sera expliqué par les personnages à Shin qui ignore tout de ces fêtes. Nous avons une forte présences d’aspects traditionnels (comme les kimono etc..) mélangés à l’aspect moderne du japon.
Et puis bien sûr, avec le surnom de Nana Komatu, qui est « Hachi« , tiré d’une histoire très connue au Japon (il existe même un film du même nom ). Il est question d’un chien nommé Hachiko, qui tous les jours à la même heure attendait son maître à la gare, et le jour où son maître est décédé, le chien a continué à attendre à la gare, jusqu’à attendre sa propre mort.
– Nous avons surtout une histoire construite sur l’opposition de caractère des deux personnages qui d’une part ne partagent pas le même style, car Nana Ōsaki est plus axée sur le punk rock, alors que Nana Komatsu est plus pop kitsch. Puis nous avons également un Nana Ōsaki qui est plutôt humble et sure d’elle, alors que l’autre Nana aura un caractère plus fragile et surtout immature.
– Leurs amis qui les entourent sont tous plus ou moins différents, et pour la plupart portent un passé difficile. Ces amis seront énormément présent car ils ont pour la majorité un caractère très protecteur. Nous avons par exemple Junko, la meilleure amie de Nana Komatsu qui est un personnage très mature et représente un peu une grande sœur pour cette dernière. Nana Ōsaki a Yasu, qui joue en tant que batteur dans le groupe Blast et est comme un père pour elle. Dans le groupe Blast, Shin est un jeune garçon qui se prostitue. Nous avons donc des personnages bien particulier mais sans tomber dans des clichés.
– En parlant d’amitié, on parle forcement d’affection, qui est aussi un thème phare de la série. Il y a une sorte de dépendance affective entre les deux Nana absolument omniprésente. Entre Nana Ōsaki qui est plus indépendante et solitaire, mais assez possessive dans sa vie amoureuse et Nana Komatsu qui comme l’explique son surnom « Hachi » (voir le premier paragraphe sur les références culturelles, mais signifie aussi le nombre 8, donc c’est un petit jeux de mot entre nana et hachi, 7 et 8), est un peu comme un petit chien, toujours en manque d’affection, avec un besoin permanent d’être aimé. Elle accentue cette dépendance surtout dans le fait qu’elle ai souvent peur d’être seule, donc souvent rappelé à différents moments du manga.
– Il y a une forte présence également du milieu de la mode, en particulier Vivienne Westwood (couturière punk) qui fera le coté punk de Nana Ōsaki puis au contraire, nous aurons un style « Shibuya girl » incarné par Nana Komatsu qui représente plus les fringues tendances du japon actuel. Nous retrouvons ces aspect également dans la musique (pour l’anime) et les décors, qui seront toujours un peu en opposition.
– En parlant de Shibuya, je vous explique. Shibuya est donc un quartier japonais, qui est également le quartier où vivent nos deux héroïnes. Shibuya est aussi connu pour être le quartier le plus branché de Tokyo, grâce à son côté kitch surtout. Ce quartier était anciennement traditionnel, mais s’est transformé petit à petit afin de mettre complètement de côté ces valeurs traditionnelles japonaises.
Ce quartier est devenu la source d’inspiration des créateurs japonais venu piocher dans les différentes tendances du quartier, entre cheveux décolorés, couleurs flashies et peaux brunies.
– Musicalement, nous avons en première ligne deux groupes rivaux : Trapnest en rock et Blast en punk – punk rock. Les deux groupes ont un point commun qui est leur chanteuse car elles sont toutes deux le pilier de leur groupe. Elles sont même incarnées par deux artistes de J-rock et J-pop dans l’anime (Anna Tsuchiya et Olivia Lufkin) dont les albums ont connu un énorme succès au Japon. Nous avons également les médias qui seront très présents et qui seront important pour le monde de la musique dans Nana (enfin au Japon en général bien évidement).
Maintenant que j’ai parlé de ces aspects qui me paraissaient important à analyser un petit peu, je vais parler un peu du manga papier, ensuite de l’animé et pour finir, des deux films.
Au départ, le dessin de Ai Yazawa m’avait un peu rebuté, je ne le cache pas, car sa façon de dessiner est très spéciale.
Mais au final, l’histoire prend le dessus, de par son originalité, ses personnages qui ont tous une histoire à raconter (des chapitres sont consacrés à pratiquement chaque personnage) et nous nous y attachons énormément. Ce manga sait vraiment émouvoir son lecteur, de part des rires ou des larmes. Nous nous habituons vite au style d’Ai Yazawa et en lisant ses autres œuvres on remarque beaucoup de points communs dans les personnages ou leur style vestimentaire, donc c’est un sujet qu’elle maitrise plutôt bien.
Il y a également des pages bonus sympatiques dans pratiquement chaque volume, qui permet de déconner un peu avec les personnages que nous n’avons pas vu ou pratiquement pas durant ce même tome.
Ai Yazawa nous tient également au courant de son avancée dans la série, de sa santé, etc., sur les revers de couverture de chaque tome, ce qui nous rapproche un peu plus d’elle.
Pour l’animé, je le trouve très fidèle au manga papier, l’animation est bonne, et on retrouve le style d’Ai Yazawa. Les voix des personnages sont un peu étonnantes lorsque nous passons du manga papier à l’anime, mais finalement on s’y habitue vite. Les voix françaises ne sont pas terribles, mais elles restent passable quand même. Les génériques sont assez basiques en fin de compte, mais qui collent bien dans le thème du manga, le seul point négatif étant les musiques que je trouve insupportables. D’autant plus que le groupe Blast est sensé être Punk et ne représente en aucun cas ce mouvement excepté dans le style physique des personnages et je trouve ça vraiment dommage. Mais cela s’excuse (ou pas) par le fait que c’est la vision du punk vu par les japonais, et par fait, c’est un peu gentillet par rapport à la vraie culture punk.
Ce côté musical m’a donc énormément déçu, et j’aurais préféré continuer à m’imaginer ma propre musique dans ma tête en lisant le manga papier, mais bon, pour que ça fasse crédible, ils devaient bien mettre des petites scènes de concert dans l’anime (enfait, ce sont toujours les mêmes musiques…).
Pour ceux que cela intéresserait, en opening nous avons :
- Rose (épisodes 01 à 21, et ending spécial épisode 9) par Anna Tsuchiya inspiré par Nana (Black Stones)
- Wish (épisodes 22 à 36) par Olivia inspiré par Reira (Trapnest)
- Lucy (épisodes 37 à 47) par Anna Tsuchiya inspiré par Nana (Black Stones)
En ending :
- A little pain (épisodes 01 à 8, puis 10 à 18, et 41) par Olivia inspiré par Reira (Trapnest)
- Starless night (épisodes 19 à 29, et 42) par Olivia inspiré par Reira (Trapnest)
- Kuroi namida (épisodes 30 à 40, et 47) par Anna Tsuchiya inspiré par Nana (Black Stones)
- Winter sleep (épisodes 43 et 44) par Olivia inspiré par Reira (Trapnest)Stand by me (épisodes 45 et 46) par Anna Tsuchiya inspiré par Nana (Black Stones)
Parallèlement, nous retrouvons dans divers épisode différentes adaptations de musiques :
- ANARCHY IN THE UK par Anna Tsuchiya inspiré par Nana (Black Stones)
- Dirty Pretty par Anna Tsuchiya inspiré par Nana (Black Stones)
- I’m addicted to you par Anna Tsuchiya inspiré par Nana (Black Stones)
- Nothing’s gonna take my love par Olivia inspiré par Reira (Trapnest)
- Rock you par Olivia inspiré par Reira (Trapnest)
- Scream par Anna Tsuchiya inspiré par Nana (Black Stones)
- Take me out par Anna Tsuchiya inspiré par Nana (Black Stones)
- Tell me par Olivia inspiré par Reira (Trapnest)
- Without You par Anna Tsuchiya inspiré par Nana (Black Stones)
Finalement, pour parler un peu des films, le premier sorti en 2005 est un résumé des 5 premiers tomes se termine avec la rencontre de Nana Komatsu avec Takumi lors du tournoi de Majong dans l’appartement 707. Le deuxième film est totalement différent dans le sens où beaucoup d’acteurs ont été changés (Nana Komatsu, Ren et Shin). Il est cependant dans la continuité du premier film et se termine dans l’appartement 707 avec le feu d’artifice et la bague que porte Nana Komatsu.
Personnellement j’ai trouvé ces films déplorables, sûrement moins que les adaptations live de Death Note, mais j’ai trouvé que rien n’allait dans leur réalisation.
Les acteurs ne sont pas ressemblants et sont dans l’excès visuel, leur jeu d’acteur est mauvais et la façon de filmer est vraiment pas terrible…
C’est l’exemple typique des productions japonaises. En même temps, des tournages qui durent que 3 jours, à moins d’être un génie, on ne peut pas faire un travail efficace.
En fin de compte cela est mon point de vue, car cela peut plaire à des gens aillant envie de passer un après-midi sans prise de tête tout en retrouvant l’univers de Nana !
Je vous conseille donc vivement ce manga, qui est pour moi un pilier du shojo, malgré la déception que j’ai à l’absence de suite, que nous attendons depuis 2010 car quelques chapitres du volume 22 ont été publiés, mais n’aurons jamais pris suite à cause des nombreuses hospitalisations de l’auteure. Cela commence à devenir quelque peu inquiétant car depuis ce jour, nous n’avons toujours pas de nouvelles d’Ai Yazawa, donc connaitrons-nous un jour la fin de cette histoire ? En tout cas, nous espérons que durant toutes ces années elle aura bien pris soin d’elle pour pouvoir nous révéler cette fameuse fin que des millions de fans attendent dans le monde entier.
Ce manga a été un tel succès qu’il a également reçu un prix en 2003, le prix Shōgakukan dans la catégorie Shōjo, à égalité avec Kaze Hikaru de Taeko Watanabe.
J’espère que vous saurez apprécier cette histoire qui m’a énormément touché malgré ces quelques petits détails un tout petit peu fâcheux.
Merci de m’avoir lu et à bientôt pour un nouvel article de la chronique de La Pause Manga !