Corée du Sud

Trois startups coréennes à VivaTech 2025 : rénovation, bioplastique et recharge VE en accéléré

Sous le pavillon de l’agence KISED à VivaTech, un vent d’innovation souffle venu de Corée. Entre solutions énergétiques, matériaux compostables et recharge ultra-rapide, trois startups venues de Séoul ont retenu notre attention. Toutes partagent un même objectif : adapter leurs technologies aux défis très concrets de l’Europe. Lors de nos échanges, chacune a dévoilé son ambition, ses doutes, et surtout sa manière unique de répondre aux urgences environnementales actuelles.

Ninewatt : Startups pour la rénovation énergétique à la coréenne, pensée pour Paris

Quand on évoque les startups venues d’Asie, peu osent cibler un problème très français : le Diagnostic de Performance Énergétique. Et pourtant, Ninewatt, jeune pousse coréenne spécialisée dans l’analyse énergétique des bâtiments, fait précisément ce pari. Tout sur leur site officiel, son outil WATTI entend répondre à une réalité bien connue dans l’Hexagone : “les gens font le DPE pour la forme, puis délèguent tout à une agence”, nous confie Rang Kim, l’un des responsables de la startup.

WATTI est une plateforme cartographique 3D qui utilise des données publiques (GIS, historique énergétique, registre des bâtiments) pour simuler la performance énergétique d’un bien sans jamais s’y rendre physiquement. Grâce à un modèle IA, la fiabilité de la simulation atteint 80 %. L’outil peut générer des scénarios de rénovation et prédire les économies potentielles de CO₂ et de coûts. Autrement dit, il s’agit d’un assistant intelligent pour les collectivités et les investisseurs, capable de diagnostiquer un quartier entier en quelques clics.

Pourquoi une entreprise coréenne s’intéresse-t-elle autant à un problème si spécifique au marché français ? “La réglementation est plus stricte qu’ailleurs, avec des sanctions concrètes”, explique Rang Kim. C’est précisément ce cadre rigide qui rend la France attractive pour Ninewatt. Leur solution est en phase de PoC au Japon et au Royaume-Uni, et une version prototype est déjà active. L’équipe, dont la moitié des membres sont architectes, vise désormais une implantation française avec des partenaires locaux.

Day1Lab : le bioplastique qui composte vraiment

Dans les allées de VivaTech, Seunghyun Yoo va droit au but : “En Corée, on recycle beaucoup, parfois trop. Ici, on veut proposer autre chose.” Ce “autre chose”, c’est Retarch, un bioplastique à base d’amidon, pensé pour se décomposer réellement, sans résidu, sans microplastiques.

Contrairement à d’autres alternatives à base de maïs ou de pommes de terre, Retarch mise sur un mélange unique de déchets agricoles, restes de récolte, résidus de brasserie, pour fabriquer un plastique sur-mesure. Le secret ? “C’est dans le processus, et dans la manière de mélanger les matières”, confie Seunghyun Yoo. Ce savoir-faire leur permet d’accélérer la dégradation du matériau, tout en conservant des propriétés mécaniques solides.

Le défi majeur reste la logistique de la matière première : “Les déchets agricoles se détériorent vite. Il faut des partenaires capables de garantir une qualité constante.” Malgré cela, la startup avance vite. Lauréate d’un CES Innovation Award, elle fournit déjà SK Hynix et teste ses sacs biodégradables à Brooklyn. Son ambition : remplacer les plastiques à usage unique dans les secteurs de l’emballage et de la restauration.

TMEV NET : refroidir les câbles pour accélérer l’électromobilité

Le nom de leur technologie claque comme une promesse : CryoFlux Power Cable. Chez TMEV NET, on ne cherche pas seulement à faire mieux, mais à changer les règles du jeu dans la recharge des véhicules électriques. Leur spécialité : des câbles de recharge refroidis par liquide, capables de gérer des puissances jusqu’à 1250 kW.

Lors de notre entretien, Edward Chun insiste : “2025, c’est une année charnière pour nous.” L’entreprise mise sur VivaTech pour trouver des partenaires en Europe, en particulier des fabricants et opérateurs de bornes compatibles avec la norme CCS. Une version de leur câble est déjà en test, et une deuxième génération est en cours de finalisation. Le produit est prêt à être industrialisé dès validation du PoC.

La technologie n’est pas née par hasard. Le fondateur a une solide expérience dans le domaine, et vise un objectif clair : limiter les pertes énergétiques lors de la recharge rapide, tout en prolongeant la durée de vie des batteries. Déjà en discussion avec Hyundai et Mercedes, TMEV NET entend sécuriser ses brevets pour s’imposer comme un acteur de référence sur ce marché en forte croissance.

Trois startups coréennes : Une vision pour l’Europe de demain

Ces trois startups coréennes, venues sous l’égide de KISED, partagent bien plus que leurs racines asiatiques. Chacune, à sa manière, propose une réponse pragmatique à des défis européens : rénovation énergétique massive, remplacement des plastiques polluants, ou développement d’une mobilité électrique réellement durable.

Leur présence à VivaTech n’est pas anecdotique. Elle témoigne d’une ambition : s’implanter en Europe, non pas comme simples fournisseurs, mais comme partenaires de transition. En discutant avec eux, on comprend que l’innovation coréenne ne se contente plus de suivre. Elle veut désormais devancer, en apportant des solutions pensées pour nos usages, nos contraintes, et nos urgences.

Photo de Léo Thevenet

Léo Thevenet

Geek depuis toujours, Master en Informatique de Tsinghua University en Chine et fan des nouvelles technologies. Journaliste et reporter pour Le Café Du Geek, Je suis ici pour vous faire découvrir des accessoires innovants. Je m’occupe de faire évoluer le site, de gérer l’équipe de rédacteurs mais surtout je suis présent sur un maximum d'événement INTERNATIONAUX pour découvrir toujours plus de choses ! J'adore également rencontrer et juger des startups, vous retrouverez souvent ce genre de contenu avec moi !

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