5 raisons (ou pas) de jouer à Légendes Pokémon Z-A

Game Freak change radicalement de cap. Après les grands espaces de Légendes Pokémon : Arceus, le studio tente un double pari : enfermer les dresseurs dans une seule ville, Illumis, et surtout, abandonner le tour par tour historique pour de l’Action-RPG en temps réel. Trois ans plus tard, le projet débarque sur Switch et Switch 2 avec le retour des Méga-Évolutions en fer de lance. Cependant, la promesse d’une ville foisonnante se heurte violemment à une réalité technique difficilement justifiable pour la franchise la plus lucrative du monde. Si le retour des Méga-Évolutions fait vibrer la corde nostalgique, ce titre peine à cacher ses faiblesses. Le rêve d’une cohabitation harmonieuse risque-t-il de virer au cauchemar administratif dans Légendes Pokémon Z-A ? Voici 5 points pour trancher.
Raison 1 (Pour) : Le passage osé à l’Action-RPG en temps réel

C’est la plus grande surprise de cet opus. Oubliez tout ce que vous saviez sur la stratégie posée de Pokémon. Légendes Pokémon Z-A marque une rupture historique. Lorsque le combat s’engage, le dresseur s’efface et vous prenez le contrôle direct du Pokémon. Les quatre capacités sont assignées aux boutons de la manette, et il faut gérer les esquives, les parades et le positionnement en direct. C’est un changement de paradigme total qui apporte un dynamisme inédit à la série. Contrôler un Lucario ou un Dracaufeu et ressentir physiquement la puissance de leurs coups est une expérience grisante, surtout lors des premières heures.

Ce système révèle sa profondeur face aux boss et aux Méga-Évolutions. Ici, marteler la touche d’attaque ne suffit plus. Il faut lire les mouvements adverses, gérer les temps de recharge des attaques spéciales et utiliser intelligemment le décor urbain pour se protéger. Cela transforme les affrontements en véritables duels d’action, plus proches d’un Kingdom Hearts simplifié que d’un Pokémon classique. Pour les joueurs qui trouvaient la formule traditionnelle trop lente, c’est une bouffée d’air frais bienvenue qui modernise enfin la licence. Même si nous préférons le tour par tour à la rédaction.
Raison 2 (Pour) : Le retour spectaculaire des Méga-Évolutions
L’argument nostalgique fonctionne à plein régime. Les Méga-Évolutions font leur grand retour et s’intègrent parfaitement à ce nouveau gameplay action. Utiliser ces transformations surpuissantes en temps réel procure un sentiment de puissance jouissif. Voir son Pokémon changer de forme au milieu de la mêlée et déchaîner des attaques dévastatrices est visuellement spectaculaire. Cela apporte un pic d’intensité nécessaire pour briser la monotonie de certains combats.

De plus, la direction artistique des nouveaux Pokémon et des nouvelles formes régionales est une réussite. Ils s’intègrent bien à cet univers urbain et leur modélisation est soignée. Pour les plus jeunes ou les fans indulgents, la magie de la capture opère toujours, d’autant que le système de capture à la volée (hérité d’Arceus) reste fluide et satisfaisant. L’attachement aux créatures reste le moteur émotionnel du jeu, et sur ce point, Game Freak assure l’essentiel : on a envie de les collectionner et de les voir se battre.
Raison 3 (Contre) : Une technique désastreuse et impardonnable

C’est le point noir indélébile. Légendes Pokémon Z-A souffre d’un retard technique flagrant, voire honteux pour une production de ce calibre en 2025. L’aliasing est omniprésent, faisant scintiller chaque bâtiment d’Illumis. Les textures sont baveuses, floues et indignes de la puissance de la Switch, et encore moins de la Switch 2. La densité promise est une illusion : les rues paraissent vides, sans âme, et les PNJ ont des comportements robotiques affligeants, traversant les murs ou apparaissant soudainement.
Le framerate est instable et toussote constamment dès qu’il y a un peu d’action à l’écran, ce qui est impardonnable pour un jeu d’action en temps réel où la fluidité est requise. Même sur la nouvelle console de Nintendo, l’amélioration est marginale. Le moteur graphique semble à bout de souffle, incapable de gérer la promesse d’une ville dense. La direction artistique colorée tente de sauver les meubles, mais elle est constamment trahie par cette exécution technique paresseuse.
Raison 4 (Contre) : Un gameplay brouillon et répétitif

Si l’idée de l’Action-RPG est bonne, l’exécution laisse à désirer. Contre les petits ennemis, les combats virent souvent au chaos brouillon où marteler les touches suffit à l’emporter. La caméra a souvent du mal à suivre l’action dans les ruelles étroites d’Illumis, rendant l’action illisible. De plus, la boucle de gameplay devient vite répétitive. On enchaîne les combats sans réelle variation tactique une fois l’effet de surprise passé, cela manque de profondeur…

En dehors des combats, le jeu impose une multitude de missions de livraison sans intérêt pour réaménager la ville. Vous vous sentez moins comme un architecte que comme un simple coursier. Traverser la ville pour aller chercher trois planches et revenir, encore et encore, finit par peser lourdement sur le plaisir de jeu. Ces allers-retours incessants donnent l’impression d’un remplissage artificiel pour gonfler la durée de vie, transformant l’aventure en une corvée administrative.
Raison 5 (Contre) : Une narration bureaucratique et sans vie

L’enfermement dans une ville unique montre ses limites narratives. L’histoire vous met dans la peau d’un employé d’urbanisme, une recrue du Plan de réaménagement. Concrètement, le scénario se résume à une check-list de problèmes logistiques à régler quartier par quartier. Déblayer des gravats, allumer des lampadaires… Le souffle de l’aventure épique est totalement absent, nous nous ennuyons ferme dans cette intrigue Monsieur tout le monde qui manque de grandeur.

L’écriture est particulièrement envahissante. Le joueur est constamment interrompu par des dialogues interminables et des tutoriels intrusifs qui brisent le rythme. Le lien avec le passé mystique de Kalos est dilué dans ce flot de dialogues souvent insipides. Enfin, voir des personnages remuer les lèvres en silence dans une métropole moderne est anachronique et brise l’immersion. Illumis sonne creux, manque de vie et de voix.

Test Légendes Pokémon Z-A 46€
Résumé
Légendes Pokémon Z-A est un jeu frustrant qui souffle le chaud et le froid. Il possède de vraies bonnes idées conceptuelles, comme le cadre urbain unique, la verticalité du gameplay et le retour tant attendu des Méga-Évolutions. Mais ces qualités sont systématiquement gâchées par une exécution technique datée et paresseuse. Game Freak semble dépassé par ses propres ambitions ou refuse d’investir le temps nécessaire. Si les fans inconditionnels et le jeune public y trouveront leur compte grâce à la magie intacte de la capture et à l’attachement aux créatures, l’indulgence a ses limites. Proposer une technique aussi vacillante et un manque d’innovation structurelle avec les moyens financiers colossaux de la licence est une forme d’irrespect envers les joueurs. Z-A est un divertissement correct pour passer le temps, mais c’est surtout un produit qui fait le minimum syndical et qui repose entièrement sur ses acquis.
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Graphismes - 5/10
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Jouabilité - 7/10
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Bande-son - 7/10
7/10
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Durée de vie - 6/10
6/10
Globalement
Pour
- Le retour des Méga-Évolutions
- Les déplacements verticaux
- Une direction artistique colorée
- Un jeu très acessible aux enfants.
Contre
- Une technique à la ramasse
- Un gameplay répétitif
- Une ville vide
- Dialogues bavarde et sans voix






