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Blood-Crawling Princess Tome 1 : la vengeance a le goût du sang

La nouvelle pépite sombre de Yuki Azuma arrive enfin en France. Publié chez Kurokawa, Blood-Crawling Princess (Chi o Hau Boukoku no Oujo) dévoile les premières pages d’une tragédie sanglante où la vengeance est l’unique moteur de survie. Avec ce tome 1, l’autrice nous entraîne dans un récit de douleur, de manipulation et de justice pervertie, à mille lieues des contes de princesses édulcorés. Disponible en librairie depuis le 12 juin 2025, ce manga s’adresse avant tout à un public averti, prêt à plonger dans une noirceur sans fard.


Un royaume à feu et à sang

Le manga commence par une chute. Celle du royaume de Batalia, paisible et discret, dévasté en une nuit par l’armée du puissant royaume de Hari. Le roi est exécuté, la reine violée, le peuple anéanti. Seule la princesse Evita survit. Mais celle qui portait le nom d’Evita n’existe plus vraiment. Six ans plus tard, c’est sous l’identité de Priscilla que la jeune femme refait surface, prostituée dans les bas-fonds de San missa, un quartier réservé à l’élite. Derrière son visage docile et sa soumission feinte, elle prépare méticuleusement une vengeance glaçante. L’une après l’autre, les figures du pouvoir tomberont… même le prince Marcel, responsable de tant d’atrocités, désormais client régulier de ses services.


Un manga aussi brutal que fascinant

Blood-Crawling Princess est un manga cru, viscéral, qui aborde des thématiques lourdes sans détours : viol, prostitution, massacres, torture psychologique. Mais derrière cette violence frontale se cache une réflexion plus fine sur le pouvoir, la reconstruction après le trauma et la manipulation mentale. Ce n’est pas un récit de vengeance linéaire, mais une plongée dans l’esprit d’une héroïne brisée, méthodique, prête à tout pour faire payer ses bourreaux.

L’écriture de Yuki Azuma frappe par sa capacité à ménager la tension, à faire jaillir l’horreur dans le silence et à jouer avec les codes du tragique. Le dessin, nerveux et expressif, accompagne le texte avec une précision chirurgicale. Le trait n’est jamais gratuit, même dans les scènes les plus dures : tout est pensé pour accentuer la froideur de Priscilla, son intelligence glaçante, son absence totale de pardon.


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Une héroïne glaçante et inoubliable

Evita/Priscilla est sans conteste le cœur noir de cette œuvre. À travers elle, Yuki Azuma construit une figure féminine ambivalente, forte et dérangeante à la fois. Loin des archétypes de la victime ou de la guerrière flamboyante, la protagoniste incarne une forme de résistance silencieuse et cynique. Sa force n’est pas dans le combat physique, mais dans sa stratégie, sa patience, son refus catégorique de l’oubli.

Elle n’a pas besoin d’un arc, d’une épée ou d’un pouvoir magique. Son arme est la mémoire. Celle des cris étouffés, des corps sans sépulture, des trahisons indicibles. Elle ne cherche ni rédemption ni salut. Elle veut faire mal, aussi profondément qu’elle a souffert. Et cela fait toute la force de ce personnage qui ne bascule jamais dans le pathétique, mais impose une aura de terreur froide à chaque apparition.


Un démarrage prometteur et maîtrisé pour ce manga

Ce premier tome se distingue par son efficacité narrative. Les premières pages du manga installent rapidement les enjeux, sans survoler les traumatismes ni verser dans le misérabilisme. La structure, ponctuée de flashbacks et de confrontations psychologiques, tient le lecteur en haleine jusqu’au dernier chapitre. Chaque personnage rencontré semble porter une blessure ou une cruauté, dans une galerie de figures toutes plus sombres les unes que les autres.

La mise en scène est parfaitement calibrée : les silences sont lourds, les regards assassins, les gestes mesurés. Yuki Azuma ne cède jamais à la facilité, préférant suggérer plutôt que montrer. Et lorsque la violence éclate, elle est d’autant plus choquante qu’elle surgit dans une forme de calme clinique.


Une édition française de qualité

Kurokawa livre une édition très soignée de ce manga. Le papier est épais, les quatre pages couleur en ouverture apportent un contraste saisissant avec le reste du volume, entièrement en noir et blanc. La traduction, signée Xavière Daumarie, parvient à conserver toute la tension dramatique du texte original, sans trahir la froideur des dialogues.

On appréciera également le travail de lettrage, précis, lisible, qui accompagne la narration avec sobriété. Un soin tout particulier a été apporté à l’ambiance visuelle générale, renforcée par une couverture aussi belle qu’inquiétante, dominée par le rouge et le noir.


Une œuvre coup de poing, pour un public averti

Inutile de le cacher : le manga Blood-Crawling Princess n’est pas une lecture facile. Il s’adresse à un lectorat mature, habitué aux récits psychologiques exigeants et à la violence graphique. Mais pour ceux qui aiment les histoires de vengeance portées par des héroïnes complexes, ce manga est une véritable révélation.

En une centaine de pages, Yuki Azuma pose les bases d’un univers dense, tragique, où la justice se confond avec la cruauté, et où le pardon n’est plus qu’un mot oublié. Ce n’est pas une revanche héroïque : c’est une descente méthodique dans les ténèbres d’une âme consumée.


Conclusion sur le manga

Avec ce premier volume de Blood-Crawling Princess, Yuki Azuma signe une œuvre implacable, portée par un style percutant et une héroïne inoubliable. Le manga frappe fort dès ses premières planches et ne relâche jamais son emprise. Une lecture intense, marquante, à ne pas mettre entre toutes les mains, mais qui ravira les amateurs de drames psychologiques violents et de récits de vengeance impitoyables.

Photo de Michael

Michael

Responsable Pôle JV - Jeune Quarantenaire qui a connu les début de la micro informatique, les vinyles et les walkman auto reverse Bass Boost. Passionné des nouvelles tech, les ordinosaures, le JV, les mangas, les animés. Un peu de nerd, un peu de nolife, un peu d'otaku = 100% moi

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