Essai Smart #3 Brabus : le SUV électrique qui met le feu orange à 50 000 €
Le marché des SUV électriques compacts bouillonne. Chaque constructeur y va de sa proposition, mêlant style, technologies et électrons. Parmi eux, Smart, autrefois symbole de micro-urbaines, se réinvente totalement. Exit les citadines minimalistes : la marque, désormais sous impulsion sino-allemande, se projette dans une nouvelle ère avec des modèles 100 % électriques à l’ADN premium. Après le lancement remarqué du Smart #1, voici le tour du Smart #3, décliné en version musclée Brabus. Un SUV coupé au look affirmé, aux performances affûtées, et surtout pensé pour séduire les amateurs de conduite fun, sans négliger le confort high-tech. Alors, cette Brabus électrisée a-t-elle de quoi faire chavirer les cœurs ? Nous avons pris le volant pour le vérifier.
Design et finitions : un SUV compact au look sportif
Difficile de passer inaperçu au volant de cette Smart #3 Brabus, surtout lorsqu’elle arbore sa teinte orange flamboyante. Lignes tendues, calandre fermée agressive, jantes spécifiques 19 pouces “Dynamo” au design tranché, double spoiler arrière… tout ici transpire la sportivité. La version Brabus ajoute des inserts noirs et rouges, affirmant un caractère bien trempé. Plus longue et basse que la Smart #1, la #3 mise clairement sur une silhouette coupé dynamique, qui évoque plus une compacte énervée qu’un SUV familial.
À bord, l’ambiance change de registre. L’intérieur surprend par son look moderne et fun, dans l’esprit d’un lounge numérique. L’écran central flottant, les graphismes colorés et les jeux de lumières des haut-parleurs créent une atmosphère presque ludique. On retrouve bien l’ADN Brabus dans les finitions : surpiqûres rouges, pédalier alu, logos discrets… L’ensemble respire la qualité, même si certains plastiques restent perfectibles dans les zones basses.
Mais ce qui frappe surtout, c’est l’attention portée à l’ergonomie. L’interface est simple, intuitive, et certaines fonctions donnent le sourire. Un mode sieste qui incline totalement le siège conducteur, un mode animal pour garder l’habitacle ventilé avec votre compagnon à bord, ou encore un mode réveil pour sortir de la torpeur matinale : voilà qui change des classiques menus austères. Un plaisir d’utilisation, à la fois visuel et tactile.
Petit bémol en revanche : les jantes, certes très esthétiques, manquent de protection. Les pneus peu larges laissent les jantes exposées, ce qui peut vite se payer en cas de frottement contre un trottoir.
Autonomie et consommation : le talon d’Achille de la bête
C’est souvent là que les électriques pêchent, et la Smart #3 Brabus n’échappe pas à la règle. Sur le papier, les 415 km d’autonomie annoncés en cycle WLTP avec une batterie de 66 kWh font bonne figure. Mais dans les faits, on en est loin dès qu’on appuie un peu sur l’accélérateur. Durant notre essai en usage réel, la consommation moyenne s’est stabilisée autour de 20 à 24 kWh/100 km. Et sur autoroute, c’est encore plus flagrant : jusqu’à 27 kWh/100 km à vitesse stabilisée.
Faites le calcul, et l’autonomie chute à 300 km au mieux en mixte, et à peine 200 km sur voie rapide. C’est le revers de la médaille d’une voiture pensée pour le plaisir instantané. La gestion de l’énergie semble clairement privilégier les performances à l’efficience, et ça se ressent.
Côté recharge, la fiche technique annonce une puissance de 150 kW en crête. En réalité, nous n’avons jamais dépassé les 100 à 120 kW, même sur une borne capable d’en fournir 300. Le passage de 10 à 80 % reste rapide (comptez 30 minutes), mais on est en dessous des meilleures références du marché sur cet aspect.
Et pourtant, tout n’est pas si noir. Ce matin-là, batterie presque vide, on a levé le pied. Pas une accélération franche, pas un dépassement : conduite de retraité assumée. Résultat ? Une moyenne de 14 kWh/100 km sur un trajet de près de 34 km, à vitesse modérée. L’autonomie retrouvait des couleurs, dépassant largement les 400 km théoriques si l’on reste dans ce cadre. Preuve que la Smart #3 Brabus peut être sobre, mais seulement si l’on range son côté joueur et qu’on évite l’autoroute.
Confort et vie à bord : un SUV pensé pour vous simplifier la route
Une fois installé à bord de la Smart #3 Brabus, on comprend vite que tout a été conçu pour faciliter la vie du conducteur. Les sièges sont bien dessinés, avec un maintien latéral appréciable sans être trop rigide. Mention spéciale au siège conducteur inclinable à l’horizontale, parfait pour une sieste improvisée pendant la recharge. Oui, on a testé, et oui, on y resterait bien plus longtemps que prévu.
L’interface numérique centralisée joue aussi la carte de la simplicité. Tout est clair, coloré, ludique. On navigue entre les menus sans effort, grâce à une structure intuitive et des animations qui donnent un petit côté “smartphone géant”. Certaines fonctions sortent du lot : mode animal pour ventiler l’habitacle à l’arrêt, mode réveil pour vous sortir de la torpeur matinale, tout est pensé avec une touche de fun bienvenue.
L’ambiance à bord, elle, évolue avec la lumière. Les enceintes s’illuminent en fonction des alertes, renforçant l’immersion. Le système audio Beats n’est pas là pour faire de la figuration : il envoie du son avec une belle clarté, que ce soit sur vos playlists ou lors des notifications vocales.
Côté confort pur, les suspensions font un bon travail d’absorption, sans sacrifier la tenue de route. En ville, ça reste doux, même sur chaussée dégradée. Sur route, le compromis est solide. L’insonorisation est bien gérée, malgré un léger sifflement aérodynamique à haute vitesse, rien de gênant, mais ça rappelle qu’on roule vite.
Côté praticité, on est dans la bonne moyenne pour la catégorie : places arrière spacieuses, coffre bien dimensionné, nombreux rangements à portée de main. Rien d’exceptionnel, mais rien qui manque non plus. Bonus, le radar de recul et d’obstacle à l’avant est vraiment bien fait avec un système qui donne la distance en cm assez précise. Rarement vu dans une voiture.
Un petit regret tout de même : les jantes exposées, déjà évoquées, qui craignent les trottoirs en ville. Un détail qui rappelle que le style a parfois ses limites pratiques.
Quand on entend Brabus, on pense tout de suite exclusivité. Et si cette Smart #3 Brabus ne déroge pas à la règle côté style et performances, elle surprend aussi par son tarif. Affichée à 52 315 € dans la configuration testée, elle vient jouer dans la cour des SUV électriques premium, sans atteindre les sommets tarifaires du segment.
Pour ce prix, on a droit à un équipement ultra complet, sans avoir besoin d’ajouter une longue liste d’options. Sellerie sport Brabus, sièges avant chauffants, système audio Beats, écran central XXL avec interface moderne, aide au stationnement 360°, conduite semi-autonome, éclairage d’ambiance, toit panoramique, modes de conduite multiples… tout est là, et plus encore.
Face à la concurrence, le positionnement reste cohérent. Un BMW iX1 xDrive30, moins performant, débute au-delà de 56 000 €. Un Volvo EX30 Performance est certes plus abordable, mais reste en retrait sur le look et les sensations. La Smart #3 Brabus se distingue par son caractère affirmé et sa polyvalence technologique qui rendent l’expérience différente. Elle n’essaie pas d’être la plus rationnelle, elle veut plaire, marquer, surprendre.
Et à ce jeu-là, c’est réussi. Cette version Brabus propose un vrai compromis entre fun, équipement et originalité, dans une enveloppe tarifaire qui reste sous les radars pour une électrique aussi expressive.
Conclusion : une électrique qui ose, et qui assume
La Smart #3 Brabus, c’est un peu le contre-pied parfait de l’électrique sage et consensuelle. Elle joue la carte du design affirmé, des performances musclées, et d’une expérience utilisateur moderne et fun. On sent que la marque a voulu casser les codes et proposer quelque chose de différent. Et sur ce point, c’est une réussite.
Oui, l’autonomie reste son point faible. Les amateurs de longues distances devront composer avec des arrêts fréquents. Mais à côté de ça, la #3 Brabus séduit dès les premiers kilomètres. Elle attire les regards, colle le sourire aux lèvres à chaque accélération, et sait se rendre agréable au quotidien grâce à un cockpit bien pensé et une dotation haut de gamme.
À un peu plus de 52 000 €, elle offre une vraie alternative premium aux mastodontes du segment. Moins rationnelle, mais nettement plus attachante. En ville comme sur les départementales, elle impose son style et vous embarque dans une nouvelle façon de voir la voiture électrique : plus émotionnelle, plus audacieuse, plus Smart.
Smart #3 Brabus : 428 ch pour moins de 53 000 €, c’est possible 52315€
Essai Smart #3 Brabus : une citadine bodybuildée sous tension
La Smart #3 Brabus n’est pas une électrique comme les autres. Son design osé, ses accélérations bluffantes et son interface ludique en font une proposition unique sur le marché. Elle pêche un peu côté autonomie, mais se rattrape avec un excellent rapport prix/équipements. Un choix coup de cœur plus que rationnel.
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Design extérieur et intérieur - 9/10
9/10
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Performances et agrément de conduite - 9/10
9/10
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Autonomie et consommation - 6.5/10
6.5/10
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Confort et vie à bord - 8/10
8/10
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Équipement et rapport prix/prestations - 9/10
9/10
Globalement
Pour
- Design distinctif et sportif
- Accélérations impressionnantes
- Interface fun et intuitive
- Équipement complet de série
- Ambiance intérieure originale
Contre
- Autonomie décevante à rythme soutenu
- Recharge en deçà des promesses
- Jantes exposées aux chocs urbains