Test intra KZ ZSX : Le rapport qualité-prix bien recentré
Marque Chi-fi (contraction de Chinese et Hifi) parmi les plus populaires, mais surtout trouvable dans les circuits Français quasi-réguliers (comprenez Amazon.fr), KZ est également l’une des plus prolifiques en matière d’écouteurs intra-auriculaires filaires. Énormément voire trop de produits pour s’y retrouver totalement, mais au final seulement quelques modèles d’extrayant du lot grâce à leur rapport qualité-prix particulièrement élevé. Vous avez sans doute, en vous intéressant au sujet bien sûr, déjà entendu parler des ZS 10 Pro exemple. Cela tombe bien, les KS ZSX testés aujourd’hui sont assez proches et le prix à peine plus élevé, encore que dans ce marché chaque centime peut compter.
Présentation
La topologie des écouteurs est proche de celle des KZ ZS10 Pro à savoir un hybride 3 voies, mais plus ambitieux :
- Un transducteur dynamique pour les basses
- 2 paires de transducteurs à armature équilibré pour les médiums-haut-médiums
- 1 transducteurs à armature équilibré pour les aigus
Pour rappel, le terme hybride désigne un écouteur mélangeant plusieurs technologies de haut-parleurs. Ici, un transducteur dynamique et des transducteurs à armature équilibré (qui n’est en soit qu’un type de transducteur dynamique extrêmement particulier).
Les deux vraies différences entre les ZSX et les ZS10 Pro concernent les transducteurs liés aux médiums (2 paires et non plus une), et aux aigus (un simple transducteurs au lieu de 2) ainsi que le réglage général. Mais nous verrons tout cela dans la partie sonore.
Le produit est construit autour d’une coque en acrylique vide, une canule (tube sur lequel vient se placer l’embout en silicone) en métal avec une grille, et une plaque en métal pour couvrir le dos du modèle. La formule est extrêmement éprouvée et réutilisée pour la plupart des produits un peu haut de gamme de la marque.
En l’état je n’insisterai pas particulièrement sur le design, toujours un peu subjectif. Le dos à niveaux m’évoque davantage une coquille pour protéger les bijoux de famille qu’autre chose, mais je ne vais pas me choquer pour autant. Le ZSX est également plus volumineux que le ZS 10 Pro, à tel point que cela parait vraiment important en photo. Cela est clairement la conséquence de la paire supplémentaire, de la place qu’elle occupe ainsi que les tubes raccordement supplémentaires.
En pratique cela ne change pas grand chose au confort, même si le ZS 10 Pro est un peu plus universel et, d’une certaine façon, plus élégant.
Construction presque irréprochable car d’une simplicité désarmante. A moins de laisser un très gros choc sur le modèle ou tordre ses connecteurs, difficile d’en venir à bout. Seul cas plus probable, mais difficilement vérifiable à l’échelle d’un test, la possibilité qu’une soudure lâche à l’intérieur. Un cas de figure pas si rare mais souvent signe d’un problème à l’origine.
Intra au confort toujours exemplaire, une isolation passive agressive
Pratiquement tous les modèles KZ de ce type font aussi bien, le ZS10 Pro et le ZSX se tiennent dans un mouchoir de poche. Si les mesures peuvent faire apparaître quelques différences plus ou moins marquées. Nous sommes en pratique dans deux excellents résultats, assez bons pour être considérés comme « suffisant dans n’importe quels usages ». Il y a encore un peu de marge pour isoler les basses fréquences, histoire de concurrencer les vrais casques à isolation active ou les incroyables (sur ce domaine). Tels que les True wireless AirPods Pro et Sony Wf-1000Xm3, mais nous sommes dans ce genre de modèles presque irréprochable, surtout pour le prix.
Le top de l’isolation reste l’utilisation d’embouts en mousse à mémoire de forme, permettant de gagner jusqu’à 10dB dans certains cas par rapport à de simples mousses silicone. Je ne reviendrai néanmoins pas là-dessus, la marque ne livrant pas ce type d’embout en standard, et la signature sonore est systématiquement modifiée (petit sabrage des aigus).
Le confort est un peu du même tonneau, le genre bon petit cru bien éprouvé. La canule n’est pas extrêmement fine mais plutôt courte. En pratique la limite est plutôt l’utilisateur, un grand nombre de personne ne supportant pas le principe d’intra-auriculaires. Débat relancé en partie aux yeux du grand public avec les AirPods Pro et leur conception « semi-intra ».
Pour donner un petit point de repère, je suis un peu entre les deux. Le côté claustrophobe des intras fait que je préfère les casques fermés pour de longues sessions d’écoutes nomades. Même en éludant ce point, je trouve l’écoute aux intras un peu plus fatigante. Je n’évoquerai pas ce sujet qui demanderait un dossier entier, mais le fait de sceller le canal auditif. Cela crée une surpression sur les vaisseaux sanguins de l’oreille, ce qui « pourrait » être néfaste à long terme. Aucune étude n’a à ma connaissance vraiment prouvé ce point, je m’abstiendrai donc de le faire. Néanmoins certaines marques prennent les devants en libérant une partie de cette pression. Soit par des systèmes d’évents (ce que font les AirPods Pro et ce que semblent faire les TRN BA5). Soit par des systèmes de pistons un peu plus avancés, comme le principe APEX de 64 audio.
Fin de la parenthèse. Passons maintenant à la partie sonore.
Recentrage de médiums
Si je suis le premier à conseiller les ZS 10 Pro en tant qu’excellent rapport qualité-prix, je suis également assez sensible à ses limites de conception, toutes ou presque venant de son approche hybride et 3 voies.
En l’état, dire « j’ai plus de transducteurs que le concurrent » est assez séduisant mais en partie une bonne petite esbroufe marketing. Les grandes marques ont les leurs, la Chifi a celle-ci. Avoir plusieurs voies simplifie certaines choses, en premiers lieux les limites de fréquences des transducteurs à armature équilibrée (assez peu doués sur une très grande gamme de fréquences). Mais cela amènent aussi une problématique : pouvoir séparer ces transducteurs grâce à un bon système de filtrage. Les KZ réussissent en partie cette performance… seulement en partie, et les ZSX n’améliorent pas sensiblement ce que proposent les ZS10 Pro.
Cela se traduit par le même petit défaut qui chez certains utilisateurs passera inaperçu, comme un léger défaut qui une fois à l’esprit parait presque sur-gonflé : l’impression que les différents transducteurs se rentrent dedans, que l’un déborde sur l’autre, une impression de petit déphasage entre l’un et l’autre ( un phénomène pratiquement obligatoire sur des systèmes de filtres passifs) amenant une séparation des détails perfectible. Un problème que n’aura pas un bon écouteur à simple haut-parleur et qui fait que même à l’heure des produits 4 ou 5 voies et des écouteurs à 10 ou 20 haut-parleurs par côté les produits simple haut-parleur restent populaire pour une tranche des audiophiles.
Mais au lieu d’écrire des tartines parlons du son.
Les KZ ZSX reprennent ce qui fait la force de la gamme ZSX, une sonorité légèrement marquée mais plutôt maîtrisée et finalement bien plus sage que la moyenne. Toujours des basses et aigus mis en avant, mais les médiums reviennent davantage se placer dans l’échiquier, mais pas forcément dans la réponse en fréquence.
Le modèle est plus à l’aise dans les voix, plus détaillé dans les médiums ce que KZ fait à l’habitude dans cette gamme de prix. On retrouve un peu plus de clarté dans ce point précis, mais surtout ces médiums sont replacés plus en avant dans l’espace, sans doute grâce à un réglage différent. J’ai personnellement tendance à préférer cette approche, qui fait un peu perdre en espace sonore, mais permet de rendre l’ensemble un peu plus cohérent.
Seul petit défaut (et là encore le problème d’un 3 voies) : En remettant plus en avant les médiums, ces derniers et les basses se détachent un peu moins bien. Le second vient davantage déborder sur le premier. Cela reste léger, mais pas inaudible. Un petit jeu de basse ou de percussion devient un poil moins maitrisé, un poil moins percutant que les ZS 10 Pro.
La signature conservant toujours légèrement les basses et les aigus en avant, le modèle est à la fois percutant et très passe-partout, avec des basses plutôt enveloppantes et, cette fois-ci, des médiums suffisamment définis. Les ZSX forment un bon équilibre entre intra équilibré et modèle très expressif. Largement à réserver aux personnes trouvant la classique sonorité de la plupart des modèles chifi trop fatigante. Le ZS 10 Pro était déjà un bon élève, les ZSX font encore mieux sur ce point.
Pas vraiment au-dessus des ZS 10 pro, les ZSX en sont le pendant un peu plus universel, plus doux, plus reposant. Le niveau de détails reste excellent, l’espace sonore assez cohérent sans être très profond. Seule la petite impression que les haut-parleurs se rentrent dedans demeure, ce qui se traduit par un léger manque d’aération sur les pistes très chargées. Techniquement les ZSX me semblent un peu supérieurs, mais cela ne se traduit pas forcément en pratique. Il faudrait sans doute, pour monter en gamme, davantage maîtriser le filtrage et utiliser un transducteur dynamique plus qualitatif.
Conclusion sur les Kz ZSX
Les conseiller ? Oui clairement, car ces intras conservent ce qui fait la force de bons petits hybrides multivoies : un excellent niveau de détails, une bonne extension et une certaine ampleur des basses. Pas forcément le modèle pour tout le monde, pas irréprochable techniquement, mais des qualités indéniables et une forme totalement maîtrisée. Et surtout, un niveau prix qu’aucune marque traditionnelle ne propose pour un tel résultat.
Test KZ ZSX notre avis 55€
Résumé de KZ ZSX
Les écouteurs KZ ZSX sont appréciés pour leur qualité audio, leur durabilité, leur confort et leur bon rapport qualité-prix.
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Fabrication - 7.5/10
7.5/10
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confort - 8.5/10
8.5/10
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Isolation - 8/10
8/10
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Son - 8.5/10
8.5/10
Globalement
Pour
- Excellent confort
- Bonne isolation
- Son équilibré et très polyvalent
Contre
- Plus imposant que les ZS10 Pro
- Séparation des instruments perfectible
Merci pour l’article. Je cherche des embouts mémoire de forme pour mes KS10 Pro. Auriez vous une référence a me transmettre ? Merci.